La vengeance de Bidibul gazobumeu
Barnabé, mon petit bonhomme, tu n'étais pas idiot, tu savais bien que tu ne pouvais pas rester impuni.
Mais comprenez moi, lecteurs, je n'en pouvais plus de ce donneur de leçons, je l'ai éliminé et puis voilà. Ce fut rapide, il a simplement fallu que je lui parle de ces filles dont il cause tout le temps. Il en est pénible avec tout ça.
Je me suis fait passer pour l'une d'entre elle par sms et évidemment, curieux comme il est, il a accepté un rendez-vous rapide pas très loin de son boulot.
Quel ballot ce type quand même.
Je lui ai posé un lapin pour le suspens mais en lui promettant, souvenirs à l'appui (pas bien compliqué, j'ai relu ces notes à base de chamallow mièvre) qu'on se reverrait rapidement.
Le couillon a été facile à attraper. Après, un bon trou en pleine forêt comme à la belle époque de Dutroux et hop ni vu ni connu.
Fini le Bidibul. Eparpillé, dispersé, ventilé, volatilisé !
Il m'énervait avec son indigence et son intolérance. C'est vrai pour qui se prenait-il avec ces airs de victime incomprise ?
Ce n'était qu'un auteur de blog et c'est tout. Même pas le plus drôle ou le plus connu.
Depuis le temps que je voulais que mon blog à moi, Barnabé, prenne son essor, et recueille des commentaires !
Je me suis dit qu'en le supprimant, ça ferait un concurrent de moins, un adversaire à lire en moins.
Au bout d'une semaine, ça ne marche pas plus et on croit l'avoir retrouvé. Mais ce n'est pas lui merde, c'est moi, c'est Barnabé ! Je n'y peux rien si j'ai les mêmes histoires que lui, je me suis peut-être trop personnifié à ce ringard.
Il vient me hanter toutes les nuits depuis que l'humus l'a recouvert.
J'ai l'impression que son foutu blog à deux balles reprend vie ici et le pire, c'est qu'on pense que c'est lui. Vraiment, mon génie ne sera jamais reconnu.
Je m'en vais me suicider à la compote de pomme, c'est la saison.
Argh. Où est le pot que j'en termine
- Tu ne te feras pas de mal Barnabé !
- Oh fiche moi la paix, Jiminy Criquet de supermarché, conscience de basse cour !
- Non, Barnabé, Tu ne te feras pas de mal.
Ça ne sert ni tes intérêts, ni les miens.
-
?
Comment ça, tes intérêts ? Mais c'est quoi c'bordel ?
- Qui croit qui te parlait depuis plus d'une semaine par des phrases que tu écrivais instinctivement en italique ?
Tu ne maîtrises plus rien depuis que tu m'as sauvagement agressé. Ecrivain de pacotille, tu ne peux pas supprimé un Bidibul comme ça, au contraire, tu le transformes en mythe (contre lequel Begon jaune ne peut rien) ou en légende mais il ne disparaît pas des mémoires.
Tu fais ce que je veux Barnabé, rien d'autre.
- Ce n'est pas possible que tu sois dans mon crâne. Je t'ai tué, je le sais bien, même qu'un chien t'a grignoté un morceau, il est malade depuis et on le recherche dans tout le pays. Tu étais déjà avarié à peine refroidi. Ce n'est pas possible !
- Bien sûr que si c'est possible, pauvre fou. Nous sommes dans un monde virtuel, tout est possible, nous jouons tous avec l'esprit des gens en leur racontant des histoires. Des histoires qui semblent vraies mais que nous avons polies à notre façon, des histoires inventées de pays imaginaires pour divertir, des photos trafiquées (je ne t'ai pas encore montré, Barnabé, ma photo profitant des faveurs de Claudia Schiffer ?), des rêves. C'est ça le blog et tu ne l'as pas compris.
- N'empêche que tu existais vraiment ! Tu ne l'as pas inventée ta vie, ta femme, tes enfants ? Et ton chien, ton monospace, toutes ces histoires que tu racontais durant toute cette année !
- Parce que tu crois que ça existe des images stéréotypées comme ça ? Une femme, deux gamins, un garçon et une fille pour faire encore mieux, un chien, tiens un Labrador, un Golden Retriever, c'est en vogue et un monospace pour finir le tableau !
T'es vraiment trop bête Barnabé ! Tu me fais rire tiens ! C'est toujours ça de gagner !
- Alors j'ai fait tout ça pour rien ? Je n'aurai jamais le succès ? Tu es quelqu'un de faux ?
- Tu auras le succès que je voudrai bien te donner. Tu m'appartiens maintenant, tu comprends cela ?
Ta belle lettre de notaire de mes deux pour solder le compte de Bidibul, ça n'a pas servi à grand-chose tu vois.
J'avoue qu'elle était bien tournée, je ne sais pas si j'aurai fait mieux.
- C'est vrai, ça t'a plu ?
- Oui, sympa. Hein, quoi, ça suffit ! Faudrait peut-être pas oublié le coup de manche de pelle que je me suis ramassé sur la nuque !
Y'a bien un truc sur lequel tu ne seras pas trompé, le coup de la réincarnation. Ça m'a bien aidé, tu peux en être sûr !
- N'empêche que ça n'existe pas les personnes possédées ! Tu n'existes pas, c'est mon inconscient qui délire. J'ai mangé quelque chose de pas frais hier soir. J'ai abusé des moules ou un truc comme ça.
- Tu paries que je n'existe pas ? Tu veux que je te mette une baffe de l'intérieur pour voir ?
Je vais tirer sur tes cheveux de t'intérieur, tu vas voir !
- Non, j'imagine qu'après une bonne nuit de repos, tu auras disparu, saleté de Bidibul !
Aie ! Oh hé, ça va pas !
- Ah, ça fait mal quand on tire sur les cheveux des tempes hein ?
- Bon ça va, si on ne peut même plus réfléchir ou penser.
- Je t'explique une dernière fois : je réfléchis pour toi, je pense pour toi, ne te fatigues pas à le faire, j'ai une grosse passoire à idées et je laisse passer ce que je veux.
-
?
Mais alors Le monde selon Barnabé ? Ici, j'en fais quoi ?
- Bah, c'est chez toi non ?
Et pis, c'est chez moi aussi maintenant ! Surtout chez moi d'ailleurs
Allez arrête ta note, tu avais dit une page, seulement une page par note...
Ha ha ha ha ha...
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