La défense de l'Elephant
'tain, 'tain, 'tain, c'est vendredi. Toujours pas de concept note, ma source à interrogations bizarres s'est tarie alors que je rentre de plus en plus tard du boulot le soir.
Je n'ai presque plus le temps de vous lire : vous. Et ça m'énerve.
Comme mon éducation cinématographique s'effectue malheureusement la plupart du temps par télévision interposée, j'ai regardé le documentaire animalier sur la seule espèce qui se détruit elle-même sans souci alimentaire ou reproductif (et souvent, on se dit, heureusement).
J'ai donc regardé Elephant du réalisateur américain au bon goût de l'autre pays du fromage Gus Van Sant.
Après Bowling for Columbine, voilà la deuxième oeuvre sur le sujet.
Dites donc, c'est un lourd comme sujet pour une fin de semaine. Bah oui, je ne commande pas la programmation de Canal+.
Là où BfC du médiatique Moore joue la carte du démontage en règle du comportement de la société américaine vis-à-vis des armes à feu, Elephant se montre plus sensible et décalé.
Ce qui dessert Moore (à mon humble avis) dans ces docu-films, c'est le côté lutte de propagande. Il utilise les mêmes armes que Bush et Kerry (enfin surtout Bush parce que je ne l'aime pas, il est pas bô, méchant, il est bête et sens des pieds). Mais je ne peux qu'être d'accord avec lui avec mon il porté à des milliers de km de là.
Je ne considère pas qu'Elephant et que Fahrenheit 9/11 méritent la palme d'Or cannoise offerte parce qu'on est hors contexte, hors sujet avec les raisons pour lesquelles ces films ont été nominés.
Tant mieux si leurs sujets ont été mis en valeur mais nous sortons du septième art à proprement dit.
(Oh bien sûr, si on considère le cinéma comme un média, c'est différent. Ce n'est pas mon cas).
Donc, je trouve qu'Elephant est un bon film qui permet de faire monter le stress jusqu'à son issue car nous connaissons ce qui va se passer. Aussi par son côté 'amateur' (acteurs non professionnels, petit budget) qui rend le réalisme du fait réel assez impressionnant.
Emotionnellement, j'ai bien ressenti l'horreur froide de ce fait divers dément. J'ai eu cette boule à l'estomac, significative d'un effet réussi.
Je suis un peu déçu par la représentation stéréotypée de la jeunesse américaine. J'ose penser que la variété des individus lycéens est plus importante que les bimbos, sportifs, intellectuel, intellectuels, timides
Peut-être que c'est comme cela.
Sans doute que non. Car chacun de nous, avons toujours des difficultés à se positionner dans des stéréotypes. Ce qui prouve bien que les inventeurs des stéréotypes ne sont pas les vrais acteurs mais des observateurs extérieurs influencés par leur propre milieu.
Donc, c'est débile.
Je trouve presque le lycée de Columbine dépeint de façon trop anonyme, trop froide. C'est sans doute voulu que de faire apparaître autant d'espaces vides.
Mon lycée a toujours été surpeuplé et rarement un couloir se trouvait désert (sauf quand j'arrivais à la bourre après la sonnerie).
Mais l'atmosphère est sans voulue pour démontrer la solitude dans laquelle se trouvent les élèves, en extrapolant avec la dure période adolescente.
A la fin du film, comme à la fin d'un reportage d'un journal télévisé, on se dit que c'est effrayant, que ce n'est pas possible. On en oublie les causes.
Quelles sont les différences avec la France ?
La situation des adolescents vis-à-vis de leurs relations entre eux, de leurs milieux sociaux, de leurs familles est peut-être équivalente (un poil accentuée) à la notre.
La vente libre d'armes. Moore a tranché avec son film.
Le tout est un peu réducteur. Parce qu'on ne traite qu'une raison à la fois alors que la situation est d'une complexité incroyable.
J'ai joué longtemps (c'est que je n'ai plus trop le temps mais je vais y revenir) à Doom (les initiés comprendront) dès le début, j'ai regardé des films d'horreur, j'ai croisé nombres de gens, de tentations.
Et je n'ai pas fait sauté la tête de cette saloperie de prof d'allemand de seconde.
D'un fait divers tout à fait horrible, les médias se gargarisent en généralisant.
Je suis partagé entre une société pervertie et l'image qu'on veut nous en montrer.
Je suis partagé tout court car ces faits sont peut-être finalement inexplicables.