Le mardi au soleil
Alors que je vais devoir me replonger dans des tableaux passionnants (avec des chiffres dedans), je viens subitement de me dire qu’avec le soleil du jour, j’aimerai être en ce moment tout pile (au lieu d’écrire sur ce blog) en train de lire tranquillement sur un banc.
Ce ne serait pas n’importe quel banc puisque ce serait celui du
kiosque du Jardin des plantes. Ce kiosque qu’il faut mériter en montant vers
lui par ce petit chemin concentrique vers les cimes du jardin, en longeant les
anciens spécimens végétaux qui résistent à Paris de plus belle façon qu’un
parisien lui-même.
Et sur ce banc, je lirai une revue de presse.
Parce que je n’aurai pas grand-chose d’autre à faire.
En parcourant la Une du monde, je me suis surpris à aller consulter
le blog d’un homme politique pour savoir s’il y avait à l’intérieur un discours
naturel, humain, ou militant.
J’ai souri sur la lecture des listes noires aériennes puisque
la moindres des choses serait d’en faire une seule de liste, une internationale
et non de faire ses petites sélections dans son coin.
Pendant que la famine au Niger revient un peu au devant de la
scène (c’est l’été, il faut remplir les pages), il y a cette polémique sur le
relogement des familles de l’immeuble sinistré. Et je perçois là que le
problème ne sera pas pris dans le bon sens. Puisque dans un mois, tout sera
oublié en attendant la prochaine hécatombe (malgré celle, supplémentaire, de
cette nuit). Et, sans mauvais esprit, je me dis aussi que ces familles qui ‘habitent’
un gymnase vont être relogé dans un confort qui fera pâlir des milliers de
smicards. Mais il faudra faire bonne image. L’exemple enjolivé qui masquera le
reste.
Je me serais déplacé sur les quais de Seine, sur l’île de la
Cité pour parcourir L’Equipe.
Et pendant que Raymond Domenech doit constater que le retour de
Zizou lui fait sérieusement de l’ombre (53% des gens interrogés sur le site –dont
moi- pensent qu’il n’a plus les pleins pouvoirs).
Pendant qu’on parle sérieusement de choses essentielles, je
peux revenir sur l’élection d’une femme à la tête du Medef.
Et je me dis qu’à l’image de notre Ministre de la Défense, il
faut avoir un sacré caractère, si ce n’est plutôt plus mauvais caractère qu’un
homme pour se retrouver à ces places.
Parce l’égalité des droits et chances n’est pas encore monnaie
courante.
Bon, je vois Notre-Dame, je traverse ses jardins et aperçois les
cars de japonais et de chinois sur le parvis.
Je m’envole et suis de nouveau dans le bureau.
Chouette.
J’aime pas travailler quand il fait beau.