Le jour des possibles
De l’inutilité de son travail.
C’est une majorité de personnes, qu’importe le contexte social
ou le moral des troupes, qui n’auront jamais été réellement utiles.
Objectivement, chaque travail mérite salaire et chaque travail
se justifie pour répondre à un besoin. Donc, le remplissage de cette nécessité
est utile pour l’entreprise publique ou privée.
De là à ressentir à une profonde utilité pour ce qui nous
occupe la majeure partie de la journée…
Je suis donc efficace pour être inutile.
Et je ne parle pas là d’utilité sociale ou même humanitaire.
Il y a des jours où mes préoccupations me semblent d’une
futilité exacerbée.
Comment peut-on finalement changer d’états physiques et
psychologiques (énervement, lassitude, réflexion, gazeux, liquide) pour des
histoires navrantes de clients, d’industries, de paquets de rondelles.
Les rapports humains en sont faussés dans le jeu de dupes.
A quoi ressemble-je ? Pour qui me prends-je ?
On se fait donner et prendre de l’importance transparente. On
se fait mousser ou mastiquer pour quoi, pour qui ?
Qui a inventé le travail d’abord ?
Pourrait-on vivre sans ? Non. Sauf que ce n’est pas le
travail qui est en jeu mais le salaire associé.
Il ne faudrait pas travailler pour l’argent.
(Chose complètement impossible aujourd’hui)
Le plus frustrant, en restant sobre et réaliste, c’est bien d’avoir
envie de jongler avec le minimum vital pécuniaire et le maximum vital passionnel
et de ne pas oser ou savoir le faire.
Bref, c’est lundi sous le ciel gris.