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Le Bar Nabé
14 septembre 2005

Le jour de l'humeur mauvaise

Je ne peux pas vous parler de ce que j’ai envie.
Et comme je ne suis pas forcément de bonne bonne bonne humeur ce matin, y’a des matins comme ça (air connu), je dériverai l’actualité ce jour.
Avec mes confuses. 

Ah Papon, ce cher Papon qui est encore assez vivant pour continuer de se repaître tranquillement en dehors d’une prison. Sans doute encore protégé politiquement pour que son état de santé soit pris en considération et pour que plus personne n’en parle aujourd’hui.
Il y aura cinq minutes d’infos au JT lorsqu’il cassera enfin sa pipe. 

Et Didier Tallineau.
Il a été condamné en 2002 pour 30 de réclusion criminelle avec 20 ans de sûreté.
Il avait tué deux femmes (23 ans et 19 ans). Une récidive.
Mais Didier a un cancer de la plèvre. Ce sont des choses qui arrivent et ce n’est pas vraiment très drôle. Il a 39 ans.

« Grâce » à son état de santé, il a été libéré en décembre 2004 afin de se faire soigner décemment au domicile de ses parents sans mesure de surveillance régulière. C’est la loi Kouchner qui permet cela.

Evidemment, il y a appel de la décision, multiples études médicales pour déterminer le nombre de métastases qui le rongent et son niveau de douleur. Il va ou risque de retourner en prison.

Et là, je me dis que j’en ai rien à foutre de Kouchner.
La situation me choque toujours autant et je refuse l’émotivité et la compassion face à un meurtrier aux portes de l’Enfer. 

Mais vous savez, hein, vous me connaissez. Et je me retiens.
Et puis, je ne suis pas concerné puisque je ne suis pas victime.
Mais tendre l’autre joue pendant la première est encore rougie de larmes…

N'empêche, vous avez évité un laïus plus abouti sur les excuses communicatives et politiques de Bush.
Ne me remerciez pas.

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Commentaires
B
>antonomase: Ok d'accord avec toi.<br /> Par contre, le "sans mesure de surveillance régulière", ce n'est qu'un copier-coller d'un site d'infos. Ne me demande pas lequel, je ne sais plus.
A
@LaVitaNuda,<br /> <br /> de nombreux jugements restent inéxécutés ...<br /> <br /> Cela avait été le scoop de l'été, mais il est bidonné.<br /> <br /> En fait, les chiffres qui avaient été donnés mélangeaient tout : il y a les gens qui font appel et donc bien sûr, leur jugement initial reste inéxécuté. Il y a des grâces et donc les jugements sont inéxécutés. Il y a des gens dont la condamnation a été prononcée en leur absence et donc il faut d'abord les attraper avant que la condamnation soit exécutée.<br /> <br /> Le Canard avait étudié les chiffres du Ministère de la justice et avait montré qu'il y avait effectivement un nombre important de condamnations inférieures à 2 mois de prison qui mettent du temps à s'exécuter, voire qui ne sont pas exécutées du tout (de l'ordre de 50% de mémoire), mais qu'au dessus de 2 mois, c'est rarissime.<br /> <br /> @barnagé<br /> Concernant le sujet principal de ce billet, le rôle de la justice est justement de dépassionner le débat et de traiter tout le monde de manière identique, quelque soit l'horreur -légitime- que l'on peut avoir vis à vis d'un criminel et de ses actes. Et tout comme le pire des salauds a le droit à avoir un avocat, il a également le droit d'être soigné en cas de maladie. Les peines infligées par la société via sa justice ne sont pas -et ne doivent pas être- des vengeances. Il n'y a pas d'angélisme là-dedans, pas de paradis, ni d'enfer.<br /> <br /> Si les hôpitaux pénitenciaires ne sont pas conçus pour des malades qui nécessitent des soins lourds, il n'y a pas d'autre solution que de les soigner au-dehors. Ce ne sont pas des décisions qui sont prises à la légère (voir le cas de Ménigon, l'ex d'Action Directe qui reste en prison bien qu'elle soit hémiplégique).<br /> De plus, il est inexact de dire qu'il n'y a pas de surveillance pour des libérations anticipées.<br /> <br /> Et enfin, Tallineau va retourner en prison parce que "les conditions qui ont permis à Didier Tallineau de bénéficier d'une suspension de peine n'étaient plus réunies" et que les juges estiment que le traitement de son cancer est compatible avec sa détention. Là aussi, sans haine et sans vengeance.
B
>LVN: 'tain, tu m'as encore eu.<br /> ;-)<br /> <br /> Encore un dossier à réformer de A à Z pour nos représentants politiques.
L
Je ne sais pas si cet humanisme me donnerait droit et envie de passer mes outre-jours au paradis !!<br /> J'ai peur qu'on s'y emmerde éternellement !!!<br /> :-)<br /> Mais peut être qu'il me perdra en effet.<br /> <br /> Bien sûr, soigner dans une prison serait la meilleure solution, si les hopitaux des dites prisons étaient capables de répondre à toutes les pathologies. Ce qui n'est pas le cas.<br /> Ce qu'on constate aujourd'hui c'est que la justice se fait plus punitive, mais que la nation ne sait pas mettre en oeuvre les sanctions qu'elle réclame. De nombreux jugements restent inéxécutés, et d'un autre côté les peines de prison préventive (avant jugement) se démultiplient.<br /> Les prisons sont pleines, les conditions de vie dégradantes y sont la règle. Les traffics de toute sorte, les abus, les maladies y sont de moins en moins contrôlables. Le personnel pénitentiaire est mal formé et complètement dépassé.<br /> Le suivi judiciaire des libertés conditionnelles (dont la fonction principale n'est pas le sort du détenu mais la décongestion des prisons) se fait dans de mauvaises conditions.<br /> <br /> Tu as raison, on ne peut pas prendre de risques.<br /> Mais c'est en laissant perdurer ce fonctionnement des prisons que l'on prend des risques.<br /> Un récidiviste ça se fabrique beaucoup dans la prison.<br /> Si on se donnait la peine (sic) de reconsidérer le rôle de la punition et sa gestion, les détenus pourraient être suivis et il y aurait beaucoup moins de dérapages (mais il y en aurait quand même bien sûr).<br /> <br /> D'autre part, le fait que tu trouves toi-même choquant que tu te fiches du sort de ce gars me laisse penser que tu as bien plus d'humanisme que tu ne l'imagines.<br /> Ce qui serait plus inquiétant -et pas très humain pour le coup- c'est que ça ne te choque même pas.
B
>LVN: ton humanisme te perdra bien qu'il t'aura assurer une place au paradis ! ;-)<br /> Tu as raison sur le fond (comme d'hab) cependant je considère comme humain le fait de soigner dans une prison (il y a des hopitaux pour cela aussi) ce meurtrier récidiviste, tout cancéreux qu'il soit.<br /> Le confier à ses parents sans surveillance particulière n'est-il pas un peu "gentil" en rapport à ses crimes ?<br /> Et d'autre part, sa punition de 30 ans dont 20 incompressibles qui passe à 5 ans (depuis son incarcération avant le procès)...<br /> En fait, ce qui est choquant dans mon mode de penser, c'est que je me fiche totalement de savoir ce gars vivant ou mort et dans quelles conditions.<br /> <br /> On en avait déjà discuté.<br /> Même s'il faut évidemment laisser des chances de réinsertion, le système actuel ne le permet pas dans de bonnes conditions. Alors faut-il pour autant prendre des risques?
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