Le jour où l'abonné ment (fin)
Suite de là.
Madame, Monsieur,
Mais que voilà le lundi matin qui se profile à l’horizon de ce joli mois
d’octobre.
Je m’habitue désormais à ces petits échanges cordiaux, bien que, il faut être
réaliste, totalement intéressés.
Je vous soupçonne, Madame, Monsieur du Service Abonnements, d’enfièvrement
derrière vos écrans plats dans l’attente de ma lettre hebdomadaire.
Je conviens que votre redondante réponse me promettant monts et merveilles et
notamment une réponse mérite toute mon attention, cependant, je ne vous
cacherai une lassitude certaine quant au vocabulaire si peu varié que vous usez
à l’excès.
Donc, si j’osais apporter une conclusion à votre mutisme à mon égard (je
m’effraie d’imaginer une autre cause tel un autisme maladif), je risquerais d’être
déçu, de me liquéfier face à votre indifférence commerciale.
Alors vous comprendrez que je préfère m’en aller voguer aux quatre vents d’un
optimisme démesuré emprunt d’une évidente naïveté pour résister aux pleurs
d’une telle déception.
Dois-je continuer ainsi à parler dans le vide et me répandre en vain ?
Je ne sais ce que vous finissez par espérer, coincés dans votre solitude
administrative.
Laissez moi soulager vos craintes alors que mon 1€ et mes 50 centimes flottent
toujours dans les limbes d’un marketing abusif et maladroit.
Laissez moi vous persuader que deux numéros gratuits (que voulez vous, à chaque
semaine son inflation) sont la solution à agréer avec déférence.
Je reste persuadé qu’un abonnement d’une année entière à vos frais permettrait
de réjouir l’abonné lecteur assidu que je représente, mais je m’enflamme alors
que le soleil s’installe dans notre ciel francilien.
Avez-vous pensé aux chroniqueurs, aux journalistes, aux équipes commerciales et
à tous ces gens de l’ombre que vous négligez en fustigeant de silence les
lecteurs, apporteurs de mannes financières aux revues de votre maison de presse
?
Je n’aimerai pas vous culpabiliser mais cela me tente.
Voilà que le doute m’habite de nouveau. Ce qui expliquerait tout : mes
messages sont considérés comme Spam ou pire encore, sont classés dans les
courriers indésirables.
Je suis triste. Depuis le début de notre conversation stérile, les feuilles
vertes sont devenues jaune, orange et
commencent à tomber.
Pourvu que je reçoive une réponse avant l’hiver, sinon je ne saurais comment
m’en remettre.
Cordialement.
Le lecteur assidu au service Abonnements.
Le même jour, quelques heures plus tard, dans la boite de réception:
Monsieur,
Veuillez nous excuser pour tous ces désagréments nous allons prolonger votre
abonnement d'un n°
Cordialement
Valérie B.
Responsable Abonnements
Ultime réaction:
Madame,
Je vous remercie pour la promptitude de votre réponse.
Il est dommageable d'avoir fait appel à vous pour obtenir une réponse positive.
Cependant, par ces différents échanges, je vous assure m'être amusé, ce qui
n'est pas négligeable.
J'espère que vous aurez noté le second degré utilisé et que ces lectures vous
auront, au moins, fait sourire.
Avec mes remerciements.
Cordialement.
Bon, finalement, je reste sur ma faim (fin).
Allez savoir si c’est finalement parce que j’ai envoyé le message du lundi matin en copie au Directeur Commercial, au Directeur Marketing et au courrier des lecteurs…