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Le Bar Nabé
19 octobre 2005

J'accuse.

Alors bien sûr, il y a ces trafics de nouveau nés. A 5 ou 6000 € le nourrisson, on doit pouvoir acheter des paquets de lots de yaourts bulgares. Doit-on retirés les enfants des familles qui les ont achetés ?
Je dis coupable.

Et il y a cette décision de justice qui retire une gamine de 10 ans de sa famille d’accueil où elle était aimée depuis sa première année. Pourquoi ? Parce qu’elle recevait trop d’amour et que cela rendrait difficile son retour éventuel vers sa mère. Emilie est dans un foyer. Comprend-elle la connerie des adultes ?
Je dis coupable.

 

Et puis il y a Alicia 11 ans, décédée en 2002 par injection volontaire d’insuline effectuée par ses parents désespérés de leur surendettement. Elle avait 4 autres frères et sœurs qui y ont échappé, par chance d’un dosage insuffisant.
Ne devrait-on pas poursuivre aussi tous ces organismes de crédit qui facilitent le surendettement ?
Mais ce n’est pas une excuse, non loin, de là.
Je n’arrive pas à comprendre les parents. Peut-on enlever la vie égoïstement ?
Je dis coupable.
Peut-on pardonner à des désespérés volontaires leurs gestes désespérés ?

 

L’irresponsabilité est à tous les étages.
La société ne résout rien et collabore à ses propres échecs.
Je dis coupable.

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Commentaires
A
Est-ce qu'on peut un tout petit peu relativiser ? Du fait du traitement médiatique, on a l'impression d'une société qui va de mal en pis.<br /> <br /> Mais malheureusement, des enfants battus, violés, tués, abandonnés, déplacés, exploités, cela fait des siècles et des siècles que cela existe. Reprenez vos classiques, les gars ! Ressortez vos bouquins sur le 19ième siècle (ou même avant). Ce qu'il y a aussi, c'est que les viols d'enfants, il y a 20, 30 ans ou 50 ans, on n'en parlait pas ! Alors de là à penser que àa n'existait pas, il y a un pas qui est trop allègrement franchi.<br /> <br /> Procurez-vous le livre "Les enfants de l'île du Levant" de Claude Gritti et vous découvrirez qu'il y a 150 ans à peine, les enfants de 8 ans étaient envoyés au bagne. Sans faire d'angélisme, vous vous rendrez compte que de manière générale, la situation des enfants (et de la société) s'est sacrément améliorée.<br /> <br /> Bien sûr, que ce soit d'hier ou d'aujourd'hui, ces actes sont inacceptables. Mais je n'aime pas cet effet "caisse de résonance" du journal télévisé où le moindre fait divers sordide est monté en épingle et fait le bonheur de journalistes en mal d'audience. Parce que remplir un JT avec des enfants heureux et des usines qui fonctionnent, ça ne fait pas d'audience. Et là, c'est de notre propre responsabilité que je parle : ce que nous voulons voir, c'est du scandale, du malheur, de la misère ; un repoussoir qui nous permet de nous dire "ouf, moi, je ne suis pas comme ça".
L
On ne peut être qu'éffondré et effrayé devant des histoires comme celles-ci.<br /> On ne peut que mesurer l'impossibilité d'une société à répondre aux conséquences des dérives qu'elle propose. En la matière, la règle du métro de retard paraît immuable.<br /> On peut aussi se dire qu'il faut être livré à un solitude extrème de la raison, des sens, de sa propre perception, pour en arriver à de telles extrémités.<br /> Ca ne suffirait pas.<br /> <br /> Mais quand même, je voudrais apporter une précision à ta note.<br /> C'est à propos de l'idée de "pardon" ("peut on pardonner etc...). Dans l'idée de justice dans une société, la notion de pardon n'est pas de mise.<br /> La société ne demande pas à ceux qui la compose de pardonner les crimes et méfaits de ceux qui les commettent.<br /> Elle laisse cela à la libre appréciation de chaque citoyen.<br /> Elle ne demande (pour ne pas se placer sous la dépendance d'une morale, d'une religion ou d'une éthique dont on connaît le caractère changeant et parfois absolutiste) que le respect des règles édictées par elle (et si possible démocratiquement, c'est mieux).<br /> Elle ne prévoit que des punitions pour ceux qui les enfreignent.<br /> Elle ne demande que la réintégration des punis une fois leur dette payée.<br /> <br /> Chacun peut (et même doit) penser ce qu'il veut d'un criminel, mais une fois sa peine effectuée, il nous appartient au delà de nos propres valeurs de lui redonner une place dans la société.<br /> Car il n'y a pas d'autres solutions.<br /> <br /> C'est toujours à cet articulation que le débat se cristallise (voir le discours anti-récidiviste).<br /> Mais il faut quand même savoir qu'il n'y pas 36 solutions.<br /> Soit un condamné réintègre la société, soit il reste en dehors d'elle pour toujours (par la prison à vie ou la condamnation à mort).<br /> Ca se discute.<br /> <br /> Quelques soient nos sentiments d'horreurs, nous ne pouvons pas faire l'impasse sur cet impératif.<br /> Tu as tout à fais le droit (et sans doute raison) de dire coupable. Mais on ne peut être "coupable" pour sa vie entière en droit (on l'est déjà par la morale, le jugement social, de pardon individuel...).<br /> <br /> Ca n'est peut être pas totalement satisfaisant, mais on a rien trouvé de mieux sans basculer nous même dans la barbarie.<br /> <br /> Enfin c'est ce que je crois, mais ça se discute aussi !<br /> :-)
4
[alors comme ça tu t'appelles Christian ? Boudiou, après madame Barnabé, le prénom Barnabé, que va-t-on apprendre?<br /> ps : c'est pas que la note m'intéresse pas hein. je maudis tous ceux que t'accuses, mais j'aime bien commenter pour ne rien dire.]
M
On n'a pas fini d'être révoltés et écoeurés par ce que sont capables de faire nos semblables, enfin, "semblables", le mot est mal choisi...<br /> J'ai des voisins qui font regarder TiFone à leurs enfants et qui leur imposent d'écouter Lara F. et Céline D., t'as qu'à voir la cruauté humaine, mon bon monsieur...
J
Et horreur presque banalisée, qu'on écoute entre deux autres infos aussi monstrueuses...
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