Influenza aviaire télévisuelle
Dans Influenza, il y a influence (ce n'est pas éthymologique).
Pandémie :
épidémie qui atteint un grand nombre de personnes dans une zone géographique
très étendue.
On y est.
Une soixantaine de personnes sur des milliers de km².
L’Asie et ses milliards populaires compte 60 décès reconnus
malgré l’absence de vaccin et des conditions d’hygiène éloignées de ce que nous
connaissons.
Le virus est aux portes de nos maisons. Sonnez tocsins et
alarmes.
Si nous pouvions avoir un cas réel en France (si possible, pas
chez moi), je suis persuadé que les JT de 20h gagneraient en crédibilité.
L’intérêt de cette menace médiatique reste de prendre au
sérieux les risques de la maladie. Effectivement, la situation s’est
aggravée depuis 2003 et s’étend à nos frontières.
Rassurons nous, les élevages nationaux sont désormais sous contrôle. Il y a même, dans notre Bresse, un couvre feu pour volaille : sortie de 14h à minuit en liberté, les bus ne passent plus et les poulets sont interdits de boites de nuit les vendredi et samedi soir. Qui plus est, les poules ont eu les consignes de ne plus parler aux étrangers qui viendraient se poser sur leurs toits en guise de pause migratoire (c’est encore un coup de Sarko).
Rassurons nous encore, comme pour le nuage de Tchernobyl, tout s’arrête à Strasbourg. Le virus n’aura pas l’Alsace et la Lorraine.
Et si jamais, Tamiflu sera sorti des réserves stratégiques. Ok,
il n’y aura que 2 millions de survivants, mais Darwin démontrera une nouvelle
fois sa théorie de l’évolution. Qui n’a pas de porte monnaie et de piston ne
pourra plus forniquer pour se reproduire en nouvelle génération.
Alors, nous devons être affolés. Nous n’achetons plus de
poulets comme il ne faut pas embrasser un séropositif sur la bouche.
Bien sûr que le virus est détruit par une légère cuisson mais
peu importe, le foie gras ne se fourrera pas dans ma grosse dinde de Noël.
Enfin, je ne voudrai pas être à la place de PPDA qui hésite,
minute par minute, entre le sensationnel vendeur et le rationnel calme
rassurant.
Allez savoir si je suis carrément fataliste mais je continue de penser qu’une nouvelle grippe espagnole ne sera pas susceptible d’être empêchée si elle prenait son envol (hi hi.. hum).
Ce qui me désole presque plus, c’est le laboratoire Roche
contraint d’autoriser la production du vaccin ailleurs que dans ses usines.
Mais que fait la CGT ? Voilà comment on protège les salariés ! Une
nouvelle externalisation ! Bigre !
Heureusement que la raison d’Etat ne s’applique pas pour les
autres problèmes de santé publique sinon, les laboratoires seraient obligés de
laisser produire les traitements contre le SIDA à moindre prix et les
distribuer, soyons fous, en Afrique par exemple.
Et les Laboratoires pharmaceutiques ne gagneraient plus autant
d’argent (qu’ils réinvestissent, bien sûr, naturellement dans le trou de balle
de la sécu et dans de nouvelles solutions médicamenteuses héroïques à fortes valeurs
ajoutées –en bourse-)…
Et puis, si toutefois, une bonne âme pouvait envoyer quelques faisans grippaux au Pakistan, cela permettrait aux journaux télévisés de parler des 40000 morts (qui, certes, ne pourrissent pas dans nos campagnes).