Feux de camps
Boum, le monde entier fait Boum,
Tout l'univers fait
Boum,
Parc'que mon cœur fait
Boum Boum,
Boum, je n'entends que Boum
Boum,
Ça fait toujours Boum
Boum,
Boum Boum Boum...
Et au milieu, c’est 2007 qui s’annonce dans un grand fracas de
voitures brûlées.
J’ai grandi à quelques pas de la cote de Clichy-sous-Bois.
Juste la ville d’à côté, celle qui est moins cataloguée.
Mes parents faisaient des bals non loin des tours à une autre
époque.
Je jouais au foot en salle les dimanches soirs entre les cités.
Ma ‘tite femme a fait un stage dans l’école primaire. J’ai
traversé les Bosquets de Montfermeil pour mon permis de conduire. J’ai fêté un
14 juillet sur la terrasse d’un immeuble du coin.
Et puis après ?
Clichy appartenait déjà aux banlieues dortoirs et aux images de
rues inquiétantes. Sarkozy ne s’y intéressait pas encore. D’ailleurs, il suffit
d’attendre pour qu’il ne s’y intéresse plus. Juste quelques moments après ses
doses déclaratives. Juste faut-il qu’il se montre pour remuer le vent froid
soufflant le chaud qui passe entre les tours.
Politique ponctuelle, électorale, de forme, sans fond, sans
solution.
Cela dit, je n’en vois pas de solution.
Et puis il y a le beau De Villepin qui joue son rôle. Attentiste,
ne voulant trop se griller les ailes présidentiables.
Juste là pour contrer le nain gesticulant et avancer, de charme
languissant, son air compréhensif et calme.
Attendons le résultat de l’enquête. Des enquêtes d’ailleurs
désormais.
C’en serait risible si aucun autre élu démocratiquement ne
pouvait, à défaut de critiquer l’autre, s’attacher au problème redondant des
zones de non droit. Quelque soit sa couleur, au représentant du peuple.
Peu importe de nommer un ministre aux allures beur pour l’exemple
si la sélection pour les sièges dorés ne se faisait en amont, du côté social
sélectif.
Cependant, la morale est belle.
Les accompagnements se feraient efficaces si la volonté de s’en
sortir était réelle et si le sentiment d’inégalité persistant s’évaporait. Pas
comme ça, pas d’un claquement de doigt devant un micro.
A côté de cela, tout ce que disent les grands médias aujourd’hui,
toujours autant « manipulés » par les classes politiques (j’égratigne
Sarko aujourd’hui quand il a le vent de face, je respecte le candidat 1er
ministre), c’est du hors sujet car ils n’ont jamais su traiter ces sujets dits
sensibles sans faire du sensationnalisme.
Et puis, concernant les deux « victimes », je dirai
seulement que leur mort accidentelle est une conséquence de torts partagés.
C’est assez consensuel comme constat. La polémique maladroite
sait naître d’un malentendu de mots.
Par contre, les petits et grands cons qui continuent aujourd’hui de prendre les biens d’autrui comme parc de jeux pour je ne sais quelle cause, n’ont pas compris non plus.
Lisez Nazim, 26 ans, La Courneuve