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Le Bar Nabé
18 janvier 2006

ça m'suffit

Connaissez-vous Sam ? (En langage djeunz : C Ki Sam ?) 

Je l’ai rencontré il y a peu. C’est un gars sympa, Sam. Un vrai boute-en-train, un gars bien, responsable.
Avec lui, la fête est plus folle, Sam c’est le gars qui ne boit pas. C’est celui qui ramène des épaves abruties par l’alcool et le boum-boum des soirées.
Je peux en parler, cela m’est arrivé d’appartenir à la catégorie épave. 

Avant l’acquisition de ma première voiture, il y eu quelques fêtes –boums nettement améliorées- auxquelles je rentrais sur mes pieds, claudiquant de gauche à droite en profitant de l’air de la nuit. Ou alors, l’heure du retour était tellement matinale –bigre, j’étais jeune- que j’avais eu le temps de désaouler.

Ensuite, le véhicule aurait du changer la donne.
Boite ou soirées ‘privées’ « correctement » arrosées qui se terminaient avec l’humour de rigueur :
- ça va, tu peux rentrer ?
- t’inquiète pas, la voiture connaît le chemin. 

Je me suis toujours demandé quel impact, une nouvelle idée ou une nouvelle campagne de la sécurité routière pouvait avoir sur ces 18-25 ans qui sortaient en boites pour s’éclater sur une piste de danse illuminée puis sur un platane. 

Le fait est que ma R4 de course m’a toujours ramené à bon port, ainsi que les voitures des autres amis. Pas d’accident navrant autour de moi qui puisse me balancer en pleine gueule ces comportements à risques. A 20 ans, nous sommes plus forts que tout, nous ne doutons de rien. Comment nous faire entendre raison ?
Nous aurions rigolé avec Sam. Sam n’existait d’ailleurs. Ou à peine. Nous finissions la soirée à 1g au lieu de 1,5 ou 2. Enfin, j’imagine. C’était ça être responsable, c’était penser s’arrêter au dernier verre au moment où c’était déjà trop tard.
C’était con mais c’était comme ça. Ce n’était pas tous les week-ends, seulement quelques fêtes par an mais largement suffisantes pour ne pas rentrer en un seul morceau. Je n’étais pas le pire, je n’étais pas exemplaire. 

C’était con comme ça l’est aujourd’hui pour ces jeunes qui continuent de s’éclater. De plus en plus jeunes et de plus en plus vite.
Oh, je suis loin d’être irréprochable aujourd’hui mais j’ai été guéri deux fois, l’une en trouvant une tendre épouse et l’autre en étant père, âge aidant également.
Je n’avais donc pas la même responsabilité envers moi et mes amis qu’envers ma famille actuellement. 

Mais ces annonces, photos et films choc, ils n’écoutent pas beaucoup à 18 ans. Je loue les efforts de la Sécurité Routière avec cette impression bizarre qui me fait dire que jeunesse doit invariablement se passer, qu’il y a un pourcentage de perte au passage pour des accidents idiots et qu’on ne peut fatalement rien y faire.

Statistiquement, il y a le facteur chance. Mais la chance… c’est uniquement ce qui sépare la fausse impression responsable de la culpabilité tardive.
C’est étrange ce mot ‘responsabilité’, il y a deux lectures. 

Et soudainement, l’intitulé de ce blog doit sembler idiot pour ceux qui n’ont pas eu de chance. Jusqu’à maintenant.

sam

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Commentaires
L
L'inconscience c'est aussi un privilège de la jeunesse j'ai l'impression.<br /> A quoi sert le bonheur (mais est ce vraiment Que le bonheur d'ailleurs) d'être jeune si ce n'est pas aussi celui de ne pas respecter les règles ?<br /> Comme tu le dis, ces règles (re)viennent quand on devient vraiment "grand", quand on se sent engagé au delà de soi.<br /> Juste que je me demande comment accepter des règles dont on n'a pas à un moment éprouvé la valeur en les maltraitant un peu.<br /> Pour autant, ce genre de campagne est il inutile ? Peut-être pas, parce qu'il faut bien qu'il y ait quelqu'un -les adultes sérieux et conscients- pour les rappeler.<br /> <br /> Sales gosses va !
D
La vérité sur Sam est au bout du couloir...<br /> <br /> Rhô, si on ne peut plus déconner maintenant !...
C
Ouais, ben, sur l'affiche, Sam c'est une femme.<br /> Alors, moi pas concerné. :-O
A
Fataliste, ou cynique...? Parler de "pourcentage de perte" me fait légèrement froid dans le dos, là... J'ai une fille de vingt ans ; mais au-delà de mon propre cas, je ne souhaite à personne de devoir ranger une vie brisée dans cette colonne. Sam ne suffit sans doute pas, tu as raison : mais on doit se battre aussi contre cette fatalité des soirées alcoolo-boom boom que tu décris. Alors, tout ce qui va dans le bon sens, je le prends. Sans barguigner.
A
Je me faisais la même réflexion il n'y a pas très longtemps, sur la chance que j'avais eue, dans le même genre de circonstances. Hélas, Platon se plaignait déjà de la jeunesse inconsciente, je crains que les meilleurs slogans de la Prévention Routière n'impressionne que des cerveaux déjà sensibilisés...
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