C'est Hélène
Laine et 7.
Nous nous sommes dit voilà quelques années que l’on se fêterait
notre anniversaire selon la liste du livre.
Bien tardivement cette fois ci, nous avons ouvert le manuel du
Savoir Vivre offert par ma grand-mère à la page des anniversaires.
Laine, ce n’est pas bien compliqué. Moins que chypre qui a du
passer à l’as au bout du conte de notre histoire de l’an passé.
La septième se passe donc, commence la huitième.
Ah tiens, les trente ans, c’est perle.
- il va falloir attendre les 30 ans ? Mais j’aurai le coup
fripé, plus rien dans le décolleté. Bouh.
- [calcul mental : 30-7 = 23, 23 + 35 = 58] J’aurai 58
ans, c’est pas possible. [Coup de massue soudain derrière la nuque] Donc, on n’ira
p’têt pas jusqu’au 40.
- ??
- bah oui, 65 ans pour un homme c’est déjà bien non ?
- n’importe quoi !
- remarque t’as raison, faut que je fasse aussi bien que mon
père, il en est déjà à 68. Qu’est-ce que tu veux, c’est ça les hommes.
- tu vois, c’est parce que vous avez le cerveau qui grossit trop
et ça fatigue plus vite.
- sûr que ça risque pas de vous arriver.
Aparté :
Quelques minutes auparavant,
je démontrais finement et devant mon bol de chocolat, conformément à mon
habitude, que les hommes avaient le cerveau qui se développait tout le temps contrairement
aux femmes qui de ce fait, obtenaient plus difficilement des métiers plus
valorisés. Ceci explique cela et sans doute le contraire aussi.
Je ne sais pas si nous allons y arriver. Nous vous raconterons.
Ou pas.
Le hasard des coïncidences m’a fait tombé ce matin sur cette
chanson de Sardou sur la route du travail.
Et là de suite, j’imaginais cette fête que nous donnerions à
nos enfants et à nos amis, dans une vingtaine d’année. Juste avant le dessert,
dans ce restaurant qui pourrait être en Seine et Marne, dans une ancienne
étable, avec ce petit jardin et sa mare aux poissons rouges, nous aurions pris le
micro pour lancer le play-back (nous
chantons affreusement mal) :
On vient de marier le dernier.
Tous nos enfants sont désormais heureux sans nous.
Ce soir il me vient une idée :
Si l'on pensait un peu à nous,
Un peu à nous.
On s'est toujours beaucoup aimés,
Mais sans un jour pour vraiment s'occuper de nous,
Alors il me vient une idée :
Si l'on partait comme deux vieux fous,
Comme deux vieux fous.
On habiterait à l'hôtel.
On prendrait le café au lit.
On choisirait un p'tit hôtel
Dans un joli coin du midi.
Ce soir il me vient des idées,
Ce soir il me vient des idées.
On a toujours bien travaillé.
On a souvent eu peur de n'pas y arriver.
Maintenant qu'on est tous les deux,
Si l'on pensait à être heureux,
A être heureux.
Tu m'as donné de beaux enfants.
Tu as le droit de te reposer maintenant,
Alors il me vient une idée :
Comm'eux j'aimerais voyager,
Hmmm Voyager.
Mais on irait beaucoup moins loin :
On n'partirait que quelques jours
Et si tu me tiens bien la main,
Je te reparlerai d'amour.
Ce soir il me vient des idées,
Ce soir il me vient des idées.
Nous revivrons nos jours heureux
Et jusqu'au bout moi je ne verrai plus que toi.
Le temps qui nous a rendus vieux
N'a pas changé mon cœur pour ça,
Mon cœur pour ça.
(Les vieux mariés
– Sardou)