Dans la bulle
Il ne fait pas si beau que ça. Je crois que beau-papa dort sur
la canapé. Des bulles traversent le paysage. Le chien préfère l’ombre du faible
soleil de mi-mai.
L’air soporifique du grand prix de Formule 1 hispanique résonne,
entrecoupé des cris joyeux des voisins. Il est vrai qu’ils ont décidé à presque
vingt degrés d’honorer leur nouvelle piscine.
Est-ce la bouteille de champagne libérée de son poids.
Après tout le barbecue devait bien se préparer.
Est-ce le St Estèphe pré millénaire pendant le repas, les
magrets sauce poivrée comme il fallait.
Les enfants ont apprécié, avec eux nous sommes cinq aujourd’hui.
Nous convenions de goûter goulûment le fromage Rocamadour pour
finir le fin vin.
Le dessert s’alignait alors que les Renault s’engageaient
devant les Ferrari. Décidément quel bête sport. Le café accompagnait
voluptueusement la crème de chocolat du gâteau vraiment réussi.
Est-ce la vieille prune sur le canapé.
Elle et enfants se battaient pour faire la plus grosse bulle. J’intervenais
avec brio le temps d’un instant, à croire que l’haleine à fort degré contient de
l’hélium.
Les ronflements du salon m’écartent sous le store qui sèche de
l’orage de la veille.
Si le bonheur existe après tout, il faut savoir le reconnaître.
Si demain.
Le joli mois de mai. Non, ce n’est pas une légende, j’ai
toujours aimé.
Une note juste gratuite, juste une note.
Et la symphonie.