Kronique N°8 - Le Suisse est petit
J’ai toujours cru que le Suisse était petit avec autour une bande en papier mou étrange qui se déchire avec la langue.
J’ai cru aussi que le Suisse était comme ceux d’Astérix chez les Helvètes, qu’il était obnubilé par la propreté comme ma mère qui est pourtant italienne (mais du Nord, ça doit être ça), qu’il avait plein d’argent dans des coffres (mais en fait, ce n’est pas toujours le sien, c’est un Monégasque qui me l’a dit), qu’il mangeait tout le temps de la fondue dans le lac Léman et qu’il était neutre tout le temps à force d’être trop lent pour prendre une décision. A part pour le ski alpin, je ne savais pas le Suisse était sportif.
Puis un jour, j’ai traversé la Suisse et Genève qui n’est pas
la Suisse selon le Suisse à qui tu le demandes, je me suis aperçu que Genève
avait un beau lac et n’était pas la capitale de ce joli pays plein de montagnes.
Puis, un autre jour, j’ai retraversé la frontière avec des tonnes de chocolats
et de trucs qu’il ne fallait pas transporter en grande quantité et je me suis
fait arrêté par la douane qui m’a interrogé avec un accent bizarre et parce qu’il
n’avait jamais vu une R4 venir jusqu’à eux (peut-être était-ce les petits
carreaux vert et jaune sur la carrosserie et les trois ânes à l’intérieur).
(mais ils n’ont pas vu les
tablettes parce que je leur avais fait peur à cause que les tablettes, je les
avais au ventre – ça ne veut pas dire que je les avais mangées – et j’étais d’une
musculature de hanneton impressionnante).
Le jour suivant, j’ai découvert que la Suisse avait une équipe
de football et depuis ce jour, nous ne cessons de nous rencontrer entre pays
limitrophes pour un ballon rond. Ce que je trouve extraordinaire, c’est qu’ils
ne cessent de vouloir nous battre à chaque rencontre.
Aujourd’hui, ça recommence. Ça se passe à mi-chemin de nos
frontières, à Stuttgart qui possède de très jolies correspondantes allemandes. Et
c’est pour un match de Coupe du Monde.
J’ai découvert aussi aujourd’hui que la Suisse est moqueuse.
Mais voyez vous, avant une rencontre, je n’aime pas me moquer
ni pérorer, ni même penser que le France va gagner parce qu’elle aligne une ‘tain
d’équipe sur le papier qui devrait être championne de tout depuis 25 ans.
Et là subitement, quand je pense à Fernande, je ne fais plus
rien du tout parce que je stresse à donf.
J’ai les mains moites et les pieds poites.
Je ne peux même pas affirmer que la Suisse fait peur parce que
le premier adversaire du français reste lui-même (c’est
ma phrase philosophique du Mondial, je vous remercie de l’encadrer).
Faisons donc un deal avec les Suisses, nous gagnons ce soir, vous gagnez vos deux prochains matchs et vous vous qualifiez quand même. Ça marche, allez tope la !
PS: Des clichés se seraient glissés dans cette note.