Kronique N°16 - La gestion du stress
La pression, le stress, la tension, que pouvais-je y faire
finalement au bout de presque dix jours de compétition intensive. Les efforts
poussés m’ont menés à des extrémités bien inattendues.
Le sportif (de canapé, merci
chérie, ça ne va pas me lâcher ça) a été à bout le jour de l’appel et de
la fête des papas.
Je fus bien dépourvu lorsque petite mademoiselle me récita (presque par cœur) :
« Il a plu des mots ce
matin, ils sont tombés dans mon jardin,
Des mots très fous qui font la
roue,
Des mots d’amour, tout en
velours,
Des mots très doux.
Et tout le jour, dans le
secret, je t’en ferai des bouquets. »
J’eu le droit d’avoir un très beau marque-ta-page personnel qui, je crois, va me suivre des années
dans mes bouquins. Un long câlin suivit, rempli de mots d’amour, cachés dans les
oreilles.
Puis, ce fut le tour de fiston, d’un joli cadeau et d’un poème
également très bien récité (par cœur) :
« Si mon papa était
bricoleur, il me ferait un robot à vapeur,
Si mon papa était chanteur, il
chanterait pour mon petit cœur,
Mon papa n’est pas tout ça,
mais c’est mon papa à moi.
Si mon papa était aviateur, il
m’enverrait des cartes en couleurs,
Si mon papa était docteur, il
soignerait tous mes malheurs,
Mon papa n’est pas tout ça,
mais c’est mon papa à moi. »
Et là, le stress, comme je le disais, l’approche du France –
Corée, que sais-je, les yeux humides, je filais dans la chambre pour me moucher
une demi-douzaine de fois et découvrir la jolie boite décorée et ses quatre
petits tiroirs dans lesquels nous mettrons des coquillages.
De loin, j’entendais la mère de mes enfants leur dire : « mais
c’est parce qu’il est très heureux… »
Si cela devait s’arrêter là, que voulez-vous, je devais me
costumer dans la chaleur pour la communion de ma filleule. Allez savoir, le
stress, la pression du sport et du résultat, je découvris que je ne pouvais
plus fermer mon pantalon beige du mariage. Malgré une discipline liquide de
chameau, j’en conclus que l’abus de matchs provoquait certains gonflements me
moulaient les fesses et durcissaient ma ceinture abdominale au point de
transformer mon physique subitement.
Je reprenais un autre pantalon, perdais du temps, rechangeais
mes chaussettes, tout cela minait ma préparation psychologique pour le soir.
Et puis, je suis entré dans l’échauffement difficilement avec une
messe de plus d’une heure trente (sont pas bien maintenant,
de mon temps…) dans une église moderne chaude comme une cocotte à
couscous, un repas de cinq heures de suite bien tassées avec une pièce montée
qui collait au dent et me pénaliserait sans doute au moins de beugler l’hymne.
Drôle de journée pour un parrain, papa dans l’attente d’un France
– Corée.
Je sors à peine de la douche et ne connaît même pas les
résultats du jour.
Et pourtant, je crois bien avoir déjà toucher du doigt l’essentiel de ma journée (et plus encore).
PS : ‘tain, maintenant, faut quand même gagner. Me sens un peu lourd.