Kronique N°17 - La faute au chef
Que le titre de ma dermière note était prémonitoire.
A qui la faute alors ?
Ou, comment une sélection qui gagnait tout sans se poser une
seule question se met à douter de la couleur de son short face à des coréens
qui ne font même pas peur.
Alors l’équipe est la plus âgée de ce Mondial. La faute à deux
sélectionneurs, Santini et Domenech qui n’auront pas su imposer leurs choix pour
effectuer le renouvellement salvateur des cadres trentenaires.
Libre équilibre entre l’expérience sage et la fougue jeunesse presque
inexistante cette année.
Mais ils sont correctement préparés pour aller au bout, ils seront physiquement au point pour la finale. Bigre, et si on n’y va pas alors ?
La tactique en place perturbe les automatismes. Mais ça, c’est la finesse intellectuelle de Raymond, il a réussi à piéger nos adversaires en leur faisant croire que nous joueront comme nos matchs de préparation, avec deux attaquants, alors qu’en fait non, seul Henry a le droit de marquer des buts. C’est bien ça ?
L’animation offensive est déficiente. Wiltord n’est pas au
mieux, Zidane fait ce qu’il peut, Malouda finit de gérer sa crise d’hémorroïdes,
Ribéry est un joker, Thuram joue trop bas car il n’a plus les jambes pour faire
des allers-retours, Viera est prévu de faire une grande coupe du Monde (prévision),
le banc se cire proprement avec aucune rotation, Barthez se spécialise dans les
buts casquette.
Malgré tout cela, la France a mangé le jeu coréen, il n’y avait
qu’une seule équipe sur le terrain dès qu’il le voulait. Mais pourquoi ne
veulent-ils pas pendant 90’ ?
La faute à l’arbitrage qui ne siffle pas penalty contre la
Suisse et qui ne valide pas un but contre la Corée, qui distribue des cartons,
trop ou pas assez.
La faute encore à Raymond qui a une idée du coaching très
particulière. Trezéguet contre Zidane à 3’ de la fin ?
Ah pardon, il attendait la standing ovation pour le maestro français
qui venait de jouer –peut-être- son dernier match de footballeur professionnel.
Tout le monde a vu venir ce faux but égalisateur, spectateur,
téléspectateur, présentateur, joueurs, tant la peur présente était palpable.
Alors, nous avons de très bons sportifs, bien préparés physiquement
mais absolument pas psychologiquement.
On ne va pas appeler Yannick Noah pour leur faire oublier la
trouille en dansant une Saga Africa dans les vestiaires à la queue leu leu avant
d’affronter le Togo non ?
Ou alors, il faut leur envoyer Francis Lalanne chanter juste
avant et leur promettre qu’il restera pour l’après match s’ils ne se qualifient
pas pour la suite.
Tout est dans la tête, nous aimons le dire. Et après, on ose
dire que les footballeurs ne sont pas des cérébraux ?!
Alors Raymond a perdu toute crédibilité depuis le rappel des
anciens, il ne tient plus la barre, comme l’avait lâchée Santini en 2002.
La France n’est pas habituée à gagner et donc à gérer ses
après-sacres.
J’eu l’outrecuidance de me dire que nous avions appris la
culture de la gagne après le doublé.
Et j’ai peine à en vouloir aux joueurs.
Peut-être à la Fédération qui se sert au passage (le contrat SFR
de Raymond, c’est avec la FFF, ce n’est pas le sien), peut-être à Raymond qui n’aura
pas su insuffler la flamme, sans doute à la presse qui veut les anciens mais
dit qu’ils sont vieux, qui veut titulariser Ribéry mais le préfère finalement joker
de luxe, qui n’aime pas les frasques de Raymond mais ne le soutient pas, qui
joue la vierge effarouchée devant un concombre lorsqu’on les traite comme ils
méritent de l’être.
La presse française, spécialisée ou non, encense aussi vite qu’elle
allume le brasier. Elle ne vaut pas mieux que les tabloïds anglais ou espagnols
qu’elle décrie.
J’ai quand même envie de me dire que cette équipe de France mérite
plus que tout cela. Par principe de contradiction sans doute.
Si nous ne battons pas le Togo, sans Zidane (et puis après ?)
vendredi prochain, oui, ce sera sûr, nous n’avons rien à faire en Allemagne. Si
nous nous qualifions, j’aime à penser que la vérité des groupes ne sera pas
celle des matchs à élimination directe.
Bon, et pour ceux qui pensent que je ne fais rien que de regarder la télé, c'est même pas vrai (d'abord). La preuve est là.