Kronique N°34 – Un doigt de Porto
Les ½ finales françaises de Coupe du Monde ont toujours été
difficiles et toujours accouché d’un match particulier et difficile : le
5-2 brésilien de 1958, le 3-3 sévillan de 82, la revanche ratée de 86, l’inexplicable
doublé de Thuram en 98.
En Championnat d’Europe, c’est pareil avec les 3-2 et 2-1
respectivement de 84 et 2000 contre le Portugal.
J’ai comme l’impression étrange que le match dont il faudra se sortir aux forceps n’est pas encore passé dans la compétition. Le type de rencontre qui nécessitera d’un poil de réussite et d’une combativité effroyable. La dramaturgie n’a pas encore traversé le parcours de la France 2006. Et ça m’inquiète.
Le problème d’un match référence, c’est justement son
exemplarité.
A deux jours de la confrontation contre le Portugal, je ne vois
pas ce que la France pourrait faire de mieux sur la gestion d’une partie. Il suffirait
donc qu’ils reproduisent tout ce qui a fait France – Brésil.
J’adore le Portugal, là n’est pas la question. D'ailleurs, la
communauté portugaise est inévitable dans l’hexagone (et dans mon bureau).
Mais je n’aime pas ce qui ressort souvent des onze joueurs lusitaniens.
Si la France est première au classement du Fair-Play (nombre de cartons reçus),
le Portugal est dernier et a, en plus, réussi à provoquer 4 expulsions chez ses
adversaires.
Il est vrai que le footballeur portugais possède cette fâcheuse
qualité d’énerver son adversaire au point de le rendre aussi débile qu’un retraité
faisant ses courses de la semaine un samedi après-midi.
Reconnu pour être simulateur et truqueur, il possède également
l’atout d’être aussi mauvais perdant que moi. C’est dire.
Le jeune buffle anglais Rooney (qui a, il est vrai, autant d’étincelles
d’émotivité dans les yeux qu’un steak tartare) a subit la règle portugaise de
la provocation.
Qui n’a jamais joué au foot sur la plage n’a jamais du
ressentir l’impression de Wayne Rooney lorsqu’il a écrasé les parties génitales
de son adversaire : mou d’abord sous les crampons mais rapidement dur au
fond.
Le footballeur portugais énerve parce qu’il flambe gratuitement,
il chambre. Le clin d’œil de l’autre esthète homonyme Ronaldo (mais Cristiano,
lui) à son banc au moment où il pavoisait d’avoir surenchéri auprès de l’arbitre
pour favoriser l’expulsion de l’anglais trapu est symptomatique.
On a (enfin, j’ai) envie de lui coller une baffe aussi
gratuitement qu’un rateau-double contact-feinte en milieu de terrain sans
adversaire autour de Figo.
Justement, le Portugal a lui aussi son Zidane avec Figo, qui lui aussi a pris sa retraite avant de revenir
en sauveur patriotique.
Et le Portugal est une bonne équipe.
Alors, le match a tout ce qu’il faut pour être difficile,
frustrant et pénible. Il ne se terminera sans doute à pas à 11 contre 11. Après
celui-ci, il y a la finale en ligne de mire, cela va bloquer beaucoup de choses
dont les joueurs déjà avertis qui risqueront leur place.
Je subodore un match pourri. Mais à la limite, tant que la France passe…