Kronique N°39 – Faire le ménage en défendant
Toutes mes confuses pour le retard, la vie me rattrappe parfois
Vous ne trouvez pas ça formidable le football ?
Nous venons de sortir d’une demi-finale de Coupe du Monde avec
la France à l’intérieur et c’est un sentiment particulier qui m’habite.
(Je viens aussi de sortir d’une matinée de réunion où il n’a
pas été question de football une seule fois –rhaaa les cons- et d’un déjeuner
pizza avec un vieux poteau mais ce n’est pas le sujet)
Force est de constater que je n’ai pas sauté de joie au coup de
sifflet final d’une partie cadenassée qui s’est révélée aussi pénible qu’une
France – Suisse ou un France – Playmobil
Corée.
Lorsqu’on commence à regarder le chronomètre à la 33ème
minute du match et qu’à la 69ème, nous avions l’impression que la
deuxième période n’avait pas encore débutée, c’est qu’il y a un souci de jeu.
Alors tous les journaux portugais et quelques mesquins français
peuvent critiquer l’absence de rythme, de jeu d’attaque des tricolores, il est
des matchs où il faut appeler cela : la maîtrise de l’adversaire, le
contrôle du contexte et l’expérience de l’évènement (c’est plus flatteur).
Je passe nécessairement sur la justification du penalty qui ne
se discute pas (sauf dans les faubourgs de Lisbonne lorsque le vent de l’ouest
tape sur les cerveaux les plus imbibés de Reguengos
parfumés).
A partir du moment où l’éternel Zidane a pris ses
responsabilités et le ballon, le match était joué (mais nous ne le savions pas
encore tant le canapé du subir les assauts thermiques et humides d’une sueur
ruisselante de stress).
33ème minute, en année, c’est trop tôt pour mourir
disait le Christ, mais je disais personnellement aussi que la 33ème minute
était trop précoce pour marquer un but, fusse t-il par le messie français.
La France a subi volontairement les portugais pouvant s’arguer d’avoir
dominer mais l’adage dit que dominer n’est pas gagner, surtout si Thuram est
dans la bonne équipe.
Il a été aussi énorme que Vieira contre le Togo et l’Espagne et
Zidane contre le Brésil.
Il en faut toujours un qui sorte le grand match.
La conclusion fut doublement heureuse du fait des consignes
évidentes de l’arbitre qui évita soigneusement de cartonner Figo, Vieira et C. Ronaldo
pour diverses fautes par derrière, devant, crampons sur le pif et saut de l’ange
déchu.
Il en fallait de la pugnacité (j’emploie de termes compliqués
si je veux), de la volonté, de la hargne pour paramétrer ce match en bataille rangée
pour conserver ce petit but d’avance.
Comme à son habitude presque religieuse, Raymond remplaça les
deux joueurs de couloirs par Wiltord et le non moins célèbre Govou dont l’entrée
me rappelle désormais que la fin approche.
Puis vint le tour de Saha contre Henry. Il était beau dans la
douleur le Saha, il a failli coûter un but dans la dernière minute par une
passe en retrait aussi maladroite que bête mais il aura des circonstances
atténuantes à cause de son carton jaune qui le prive de finale.
Jouer deux fois 10’
dans un Mondial et se priver de finale, ce n’est pas donné à tout le monde.
Quand je pense que Gattuso, le poète des –gorges- tranchées
italiennes, sera bien là dimanche soir pour faire chanter ses crampons, il
en fallait de la classe pour prendre ses deux jaunes au plus mauvais moment.
Les autres avertis furent sauvés et la fête sera complète dans 3
jours.
Le match fut correct hormis les sempiternelles tentatives de
simulations de fautes de C.Ronaldo, Helder Postiga et leurs amis pour
déclencher la sanction arbitrale. Ce doit être génétique pour un joueur comme
Ronaldo, avec son talent, pour devoir tricher. Il n’a toujours pas compris le
mal qu’il faisait à l’image de son équipe si technique.
Les scènes de liesse s’affichaient à l’écran alors que je
saluais mon poteau. Il y aura un dernier protocole à respecter en fin de
semaine.
PS : Je vais de ce pas proposer à Mr Sun Shuwei de troquer sa
nationalité chinoise pour le Portugal. Il a de l’avenir dans le football
lusitanien ce petit.
(Et j’alimente une réputation si je veux, c’est pas
moi qui ait commencé d’abord)