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Le Bar Nabé
8 juillet 2006

Kronique N°41 – Le jour d'avant

Zidaniho 

Il dit qu’il doit tout à l’équipe de France. L’inverse est aussi vrai.
Epatant la galerie de deux buts lors de son premier match en bleu voilà plus de dix ans, il sauvait déjà le pays d’une défaite contre la République Tchèque.

L’observant par intermittence à Cannes puis à Bordeaux, il traverse l’Euro 96 sans trop marquer son premier défi.
En fait, tout était déjà prêt pour la transition printemps - été 98. Aimé Jacquet l’aura observé tout de suite et l’a fait résonner à l’unisson dans une équipe en inavouable quête du Graal.

Ce fut donc des gestes qui n’appartiennent qu’à lui, deux buts improbables en finale contre le Brésil, de la tête, alors même qu’Aimé l’avait prédis.
Ce fut en club, du plaisir pour la Juventus, le Real, un but extraordinaire en finale de la ligue des Champions contre Leverkusen. Toujours des gestes techniques impossibles et on se demande quelle potion magique remplissait son berceau.

La chute nationale en 2002 (alors qu’il s’était blessé et avait peu participé, comme pour faire comprendre que ces défaites ne furent pas siennes), puis en 2004 (alors qu’il était un des seuls à survoler les débats). Un joueur ne fait pas une équipe.
Et puis il y a l’homme, irréprochable, presque trop lisse. Quelques sursauts d’orgueil ou de nervosité comme un saoudien paillasson ou quelques coups de tête le rendent normal. 

Il annonce sa retraite voilà quelques mois pour mieux profiter des derniers matchs et de son dernier pari.
En avril, ce n’étaient que des espoirs mais il sait que seule la victoire est belle et que les temps ont changé.
Il est encore le meilleur joueur du Monde à 34 ans comme d’autres l’ont été avant lui.
Un dernier match, en finale de Coupe du Monde c’est un incroyable destin non ? 

Je discutais il y a peu de cela. Comme si tout était écrit à l’avance. Comme si finalement l’évidence de la difficulté des matchs de poules, la renaissance espagnole, le sommet brésilien et l’arrachée portugaise étaient des étapes nécessaires vers l’Olympe.
La saga zidanienne de 2006 ne doit rien à personne, ni à l’arbitrage, ni à la chance. 

Alors il reste un match qui sera une fête, quoi qu’il arrive parce que Zidane sera l’homme de plus grand de la soirée. Il reste un soupçon d’apothéose possible pour que Zidaniho aille soulever sa deuxième coupe du Monde, en tant que capitaine. Ce serait beau non ? Comme une évidence.

Et je sais que le match devra être insupportable, que tous devront se surpasser parce qu’on a jamais rien sans rien et qu’un destin se mérite aussi. 

Jusqu’à cet été et malgré l’historique déjà lourd de la génération Zidane, j’avais toujours la préférence de souvenir d’enfance et d’adolescence pour la bande à Platini. Je dois bien avouer que la balance bascule cette année.
Il fallait bien avant un Platini pour nous permettre d’accéder à Zidane. Sorte de filiation du football champagne au jeu moderne.
Et il me reste cette remarque d’Arsène Wenger, je crois, après France – Portugal qui disait simplement en parlant de ces onze conquérants de 2006 que cette équipe là n’aurait pas perdu à Séville en 82.
Le déclic s’est effectué dans ma petite tête, le traumatisme de mes onze ans vient de s’effacer en une seconde. Le hasard a voulu que ce soit cette année, en Allemagne, et même si des retrouvailles avec nos voisins teutons en finale auraient pu être teintées de souvenirs, il est bon de tourner une page. 

Plus qu’un match, un seul.

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Commentaires
D
Fidèle et admiratif lecteur de tes Kroniques, le genre rendez-vous qu'on attend chaque jour avec une quasi impatience, je souhaite te remercier pour la manière dont tu as réussi sans coup férir à nous faire partager 'ta' coupe du monde ! Bel effort auquel les Bleus, ce soir, ne seront évidemment pas insensibles ni ingrats. Jolie plume, en tout cas. Et ce qui ne gâte rien, pour moi, grand plaisir à croiser des ressentis et des analyses !<br /> On va gagner !
B
>Anne: T'oublieras pas ton texto !<br /> <br /> >Marie-Hélène: Après tout, ces défaites aident à devenir grand (je dis ça comme ça mais ça ne me satisfait pas pour autant)
M
Mon chéri a regardé la finale désespérante en 82 en compagnie d'un fils de 8 ans que la défaite a traumatisé.<br /> Demain, il regardera une nouvelle finale en compagnie d'un autre fils de 8 ans. <br /> Comme toi, j'aimerais qu'une page se tourne, que Zidane éclipse définitivement Platini et qu'il n'ait pas, une nouvelle fois, à consoler un petit garçon affligé !
A
Il va y avoir des larmes au coup de sifflet final demain, quel que soit le score...<br /> <br /> Allez, de loin, on pense à toi qui pense à lui :-)
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