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Le Bar Nabé
23 juillet 2006

Oléron dans l'eau (4)

La fraîcheur du soir prend possession des lieux. Les soirées auront été finalement si différentes. Je serai peut-être trop vieux dans dix ans pour faire comme mon gamin qui n’en sera plus un et aller me promener pour goûter l’air du temps (sans doute pas trop vieux quand même).

Nous n’aurons peut-être plus l’occasion d’être là dans dix ans pour plein d’autres raisons qu’un seul pèlerinage. Rendez-vous au tas de sable, ou presque.

Des plus sages à échanger les cartes de tours de belotte avec les parents aux sorties tardives contrôlées.
Ceux qui connaissent la belotte imagineront la difficulté de perdre une partie complète à 1000 points sans remporter un seul pli. Nous étions là, moi l’air amer de celui qui perd mal, mon poteau l’air désabusé et rieur et mes parents hilares tout court d’une modestie de la victoire totalement absente. Mille points et plus, sans un pli, quatre capos de suite, le genre de probabilités de jeu improbables justement. Ça marque une soirée ce genre de choses.

Il y a un retour de ballade sur la plage, des discussions à ne plus finir, une tournée au village et se retrouver à minuit passé sur des chaises de camping à regarder en l’air, compter les étoiles, se poser des questions sur je ne sais plus trop quoi mais qui devait avoir un rapport avec la vie, ou les filles.

Un poil plus âgés, la dernière année sans doute, nous avions les autorisations pour le bal de Chaucre du 14 juillet, une bière au pub soft de Domino, rester longtemps sur la plage. Nous n’avions jamais le temps de tout partager tout en vivant vingt-quatre heures de front. Privilèges des instants décalés.
Un poil plus jeunes, comptons la majorité comme limite, je ne sais plus, des matchs de tap-tap se succédaient au coucher du soleil. Il y avait ce terrain de beach-volley libre face à cette énorme façade blanche. Je pensais que c’était une colonie de vacances. C’en est sans doute une d’ailleurs.
Cette année, le bâtiment n’avait plus autant de fenêtres que dans mes souvenirs et n’était plus aussi animé, mes yeux n’ont plus le pouvoir d’agrandir tous les paysages.

Je me mélange dans ces années qui auront été les dernières avant le saut dans l’indépendance des congés, des destinations, des menus, des horaires, des emplois du temps. Après Oléron, je travaillais au moins un mois pour m’offrir le mois suivant, après Oléron, nous étions une troupe prête à envahir les calanques du sud, l’Espagne et d’autres côtes.

Mais, pendant Oléron, je ne me souviens pas m’être plaint de cet autre rythme.
Nous avions la liberté de musique avec nos walkmans et ce lecteur radiocassettes qui ne capte plus grand-chose aujourd’hui. Ces soirs là, après tarot ou belotte, nous sortions nos K7 préparées pendant plusieurs semaines avant de partir dans ce simple objectif. Volume réglé judicieusement, passaient Scorpions, Metallica, Bénatar, des mixs artisanaux de solos de guitares, quelques best of des variétoches des années 80 qui seront devenus cultes vingt ans après, comme si la génération des trentenaires de 2006 avait plus d’importance dans le paysage socio-culturel actuel. Je diffusais Goldman en tentant de persuader mon poteau que ses vrais bons titres n’étaient pas ceux qui serinaient les ondes. J’ai récupéré cette année seulement les deux premiers albums de Sandra en cd. Je suis bien dépourvu sans platine 33tours aujourd’hui et mes disques d’alors.

Et au travers de la musique, nous devisions sur tout.

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Commentaires
A
B comme Barnabé
F
:]
L
le clan B ? C'est quoi le clan B ? <br /> Sinon pour ton post, ça me rappelle ma dernière acquisition du moment : le TOP 3000 ! (détails quand on se verra la prochaine fois :) )
A
Ah oui ! Nos compils de l'été ! Tu as essayé d'écouter une cassette audio depuis ? Boudiou que c'est pourri, comme son (surtout celles qu'on a tant écouté en rêvant aux beaux yeux de .... (nom à compléter)).<br /> <br /> Bonne suite de vacances, le clan B. !
P
C'était le temps d'avant ... où on avait le temps, le temps de nos vingt ans
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