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Le Bar Nabé
29 juillet 2006

Oléron dans l'eau (7)

Il y a des moments complètements décalés dont on aimerait prolonger les instants.

Hier soir, dans le petit bois de pins et de chênes résonnait des airs de saxophone. Il ne s’agissait pas d’un camion coloré annonçant les horaires du prochain cirque, un fond de boite à rythme ou des chants d’heureux gens comme cela arrive. Juste des airs de saxo qui se succédaient à espaces irréguliers, des essais de notes, des morceaux sans rien d’autre.
Le seul instrument, dans le silence du soir qui tombe, me renvoie au milieu de nulle part, avec juste ces airs qui filaient, presque langoureusement, simplement.
Je restais sans rien faire.

Ce soir, les traînes d’orages qui se sont succédées assourdissent les sons. Le vent dans les branches est frais et fait oublier les autres fins de journées trop chaudes.
Avant, le tonnerre résonnait au large et aussi derrière nous. Etait-ce sur le continent ou sur la côte est de l’île.
La plage était désertée, la marée presque haute et recouvrant les rochers. Quelques gouttes drues tombaient de temps à autres comme si elles ne savaient si c’était le bon moment pour tomber toutes au même moment.
Nous nous promenions nécessairement avec rien d’autre autour qu’un ciel ombrageux. Quelques photos rares du sable vide et froid. Des éclairs devant, à gauche nous indiquent la direction à suivre. Nous subissons l’averse. Bien sûr.

Un nuit de juillet, avant des vacances mémorables en Espagne. J’étais plus jeune et finalement peu éloigné de cet être qui recherche les pauses sur une note, un paysage, un fait particulier ou commun. C’était sur une terrasse de Montfermeil, face aux barres, et le monde festif rentré dans l’appartement se demandait pourquoi je restais à part, allongé sur cette chaise longue avec un pull pour supporter le frais sans trop frissonner. Comment l’expliquer après tout.

Une soirée de fête, plusieurs années avant, aussi. Cette chanson qui tombait au bon moment de pensées, cette position verticale face à la scène, encore, presque statique alors tout bougeait autour. J’étais parti dans mes propres notes.

D’autre fois, alcool aidant, dans une mystique liturgie intérieure, je devenais imperméable.
Tout cela si souvent mal interprété, par besoin d’interprétation justement.
Rarement, il y eu des partages sur ces faux évènements qui ne se comprennent peut-être que par l’égoïsme de la minute volée au reste de la planète.

Tous ces gens qui courent pour ne pas perdre de temps et moi qui le laisse s’écouler à foison par moment.

Cette fois-ci, il y a vingt ans.
Un autre soir sur la plage, à cinq minutes d’ici, à peine une ou deux heures après l’agitation diurne. Il y avait ce soleil qui se couchait comme sur une carte postale et le silence attendu. Assis sur le sable tiède, les lueurs devenaient pâles et l’astre pouvait enfin s’admirer en face.

 

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Commentaires
M
oh c 'est chouette!!! les vacances ici
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