L'épopée sauvage de Kim
Il suffit quelquefois d’écouter View from a bridge de Kim Smith au détour d’une playlist.
Le temps de se prendre une claque par le sujet même de cette
phrase.
Ça n’empêchera pas les boums.
Quand on ne vieillit pas (ce qui est le cas de tous, si on y réfléchit
bien, si), il y a des icônes qui doivent rester, s’accrocher à des bouts de
soi.
Ensuite, il n’est plus question de justesse dans ses propos, d’équité
par rapport à Dylan, Pink Floyd, à d’autres inventeurs.
D’ailleurs, on s’en fout que cela soit uniquement de la bonne
pop, et non du son originel avec une corde de boyau de yack sur la guitare ou
de la peau de bouquetin du Sahara.
Parce que, vous voyez, Kim, cherchons-y peut-être un lointain
rapport de cause à effet au fait qu’elle fut la love blonde des années 80, mais, Kim, c’est elle.
Il y en a qui reviennent avec un porte-monnaie vide de trop de chèques
blanc poudrés ou de verres trop vidés, de plus mauvaises fréquentations qu’au
moment du sommet.
Et finalement, peu m’importe les raisons du retour de la
quadragénaire et si ça se trouve, je n’écouterais pas ce nouvel album remixé et
égayé d’autres titres inconnus.
La question n’est pas là.
La question, on s’en fiche aussi.
La réponse se situe dans le point d’ancrage qu’elle représente.
Putain que c’était bien.
Même si un récent passage télévisé pour le marketing obligé de
sa galette me faisait tomber la mâchoire de stupéfaction. Pas la même
stupéfaction qu’à quatorze ans.
Même s’il y a le poids des âges accentués du show-business. Même
si finalement, avec les autres qui rident, se forment nos propres tranchées.
Putain que c’était bien.
Alors peu importe si l’essentiel est de ressortir son Best of,
de refaire sonner Cambodia à pleines
enceintes, de trépigner sur Kids in
America.
Y’a pas de mal. Y’a pas de règles.