Moi(s) et en moi(s) - Mars 2007
Voilà encore des semaines passées à une vitesse éclairante,
mais sans brillance personnelle.
Mars, en fait, ce serait presque un mois qui ne sert à
rien. Non mais vous avez vu ces giboulées, la neige, les gelées sur les
cerisiers en fleurs ?
Tout ça pour attendre encore un petit peu le vrai printemps
qui réchauffe vraiment.
Alors la soupe se ressert dans les médias. La même,
toujours. Les quolibets, les moqueries, les oppositions stériles, les signes de
cette société décadente qui ne s’élève plus.
Il est bon ton de donner son avis sur la politique. Quel
beau mot bien usée par les chefs de file des grands partis. Dans politique, il
y a peuple. Boudiou, on le saura que
nous sommes le peuple à satisfaire.
Du coup, j’ai repris un Werber pour la route, c’est léger,
répétitif mais je continue quand même. Parce que c’est commencé, parce la
finalité de nos existences laisse à désirer alors autant en trouver une
romancée dans un bouquin.
En en parlant, le fiston lit de mieux en mieux. Il décrypte,
ne comprend pas tout d’un seul coup puisqu’il met d’abord toute son énergie à
reconnaitre les lettres, découper les syllabes, se rappeler leurs sonorités
dans toutes les nuances françaises et les prononcer avec attention. Prononcer une
suite de lettres est l’objectif numéro un, le second vient petit à petit et bientôt
ce sera une lecture plus rapide qui fera d’une addition de lettres, un mot, d’une
addition de mots, une phrase et un paragraphe, une page et cette fierté toute
naturelle qui rejaillira sur ses parents.
Elle, nous montre ses pas de danse, dessine de mieux en
mieux, colorie avec attention, compte bientôt jusqu’à dix et jusqu’au bout de
ses deux mains.
Elle grandit et je perçois une grande sensibilité dans son
caractère. Parce que nous la choyons sans doute trop.
Lui n’a pas eu la même approche de ma part depuis six ans. Il
lui manquera sans doute un peu de confiance en lui mais tout n’est pas fini. Il
me ressemble plus qu’elle.
Il se construit.
Mars ne sert donc pas à rien.
J’ai fait le quiz du Monde aussi. Amusant, peu instructif
mais amusant et pose ses impressions.
En vrac, je serai du Sarko-Ségo-Bayrou. Et il suffit d’un
seul écart sur une question pour changer du Bayrou en De Villiers (il a fallu
que je comprenne cette curiosité d’ailleurs en testant certaines combinaisons).
Me voilà revenant à la politique.
Aussi sûr que je les crois tous aussi irréalistes qu’hypocrites
(ou bien inconséquents, ou alors irresponsables), je n’ai pas de certitude d’urne.
Je ne voulais pourtant pas en parler. Pourtant avant… ah,
autre temps, autre mœurs.
Mais les jeux journalistiques sont pesants.
Bon le gars, vingt ou sept fois déjà devant la loi, est-ce
important ? Comment des millions de gens se retiennent en respectant les
textes et finissent leurs vies sans passer une seule fois devant le juge ?
Bon le gars, passer sans ticket, ouais, ça arrive. Je l’ai
déjà fait. Non sans crainte de me faire prendre et c’est peut-être une
différence : la crainte de se faire attraper. D’autres n’ont plus peur ou
se veulent révolutionnaires en se donnant le droit d’un comportement permissif.
Comme si la révolte passait par là. Comme si c’était le seul moyen de se révolter
contre cette société imparfaite.
Bon le gars, taper sur un agent SNCF. Ok, il vient là se
soulager les envies de milliers de gens mais l’aurions-nous fait pour autant à
sa place ?
Se faire ensuite victimiser par le système… chapeau mon
gars.
Et ensuite, se faire dépasser par le système lorsque les
casseurs habituels prennent le relai.
Tout ça pour ça.
J’ai cru entendre que le gars aurait le bras cassé suite à
l’interpellation houleuse (il faut dire : brutale, inhumaine, injuste, honteuse pour bien passer déontologiquement
dans les médias d’expressions).
Bien, mon gars, je te dis : tant pis pour toi, le
temps du plâtre, tu seras peut-être obligé de ne pas faire le con.
Avril s’en vient. Sur un fil à ne pas découvrir.
Vivement.
Bien à vous.