Mets des bas
Seize heures et vingt deux minutes. C’est le tour d’Evelyne.
Sa mission pour la Terre, son défi de tous les jours, sa
culpabilisation active du téléspectateur, son sourire plastifié, ses conseils
démagopédagogiques.
Je n’aime pas dire du mal des femmes.
Je n‘aimerai pas en être une et il ne faut pas faire aux truies
ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse.
Mais quelquefois.
Je rigole.
Ah ah (vous voyez que je rigole).
Bon Evelyne, il faut arrêter maintenant, il faut se concentrer
sur la météo.
Parce que tu ne peux pas dire qu’il faut éteindre sa montre à
quartz la nuit à cause du rayonnement minéral qui rebondit sur l’atmosphère et
reste enfermé pour accroître le réchauffement climatique et dire deux secondes
après avec un sourire crétin en plein mois de mai que la température va
descendre entre dix et quinze degrés dans le nord et qu’il va falloir rallumer
le chauffage.
Bon, Evelyne, chère ménopausée, tu sais ce que ça donne un
rallumage de chaudière pour la planète ?
Alors tu sors ton pull en mohair tricoté en laine de yack et tu
ne nous gonfles pas avec ta frilosité du soir pendant 48h.
Un peu de logique, s’il te plait.
(Bien que la logique féminine, hein… Je rigole. Vous voyez bien
que je rigole).