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Le Bar Nabé
18 mai 2007

L'autre Festival

En marge des soixante ans du Festival de Cannes, Luc Besson, l’ours joufflu du cinéma presque français offre démagogiquement des projections surprises de films à St Denis et en Seine-St-Denis.
Son interview à ce sujet permet aux médias de baver sur l’icône « indépendant » de la réussite de notre exception culturelle.
Est-ce réellement, comme il le dit, pour amener de la culture vers ces jeunes, pour qui le cinéma n’en serait que la seule source dans ces banlieues difficiles ? 

Mon cher Luc, tout cela s’affiche d’un bon sentiment (que tu sais à volonté modeler).
Indigènes comme choix de film, quel à propos ! Mais, le fait d’offrir une séance gratuite, venant de ta part, c’est assez extraordinaire.
Tu dis également qu’un peu de culture ne fait pas de mal car ces jeunes, au cinéma, n’auraient que l’occasion de voir des blockbusters et peu de films ‘culturels’ ou différents, pourquoi pas décalés. 

Je ne nie pas le fait qu’Indigènes est un thème forcément instructif mais tu sembles déplorer le fait que ces jeunes n’ait accès qu’au cinéma grand spectacle, sans doute tatoué USA sur la pellicule.
Rappelle moi ton apport à ce cinéma français qui t’a tout donné ? Oh tu peux bien te plaindre des critiques acerbes de la presse spécialisée à chaque sortie de tes films (dont le dernier est toujours le dernier) mais il me semble que les scénarios auxquels tu donnes ton chèque de producteur avisé sont aussi plats qu’un encéphalogramme de Paris Hilton. 

Elle est loin l’époque bénie du Grand Bleu, Subway, Nikita, Léon, allez, même Jeanne D’Arc. Tu as ensuite attrapé le filon pour ne plus le lâcher.
Toi qui désormais manipule les billets avec brio, pourquoi ne fais-tu pas ce cinéma différent, culturel, au lieu d’abrutir les foules et d’user des subventions pour servir la soupe Taxi 4, Transporteur et Cie ?

Il ne faut pas donner des leçons, sortir sa cape de Zorro lorsqu’on n’est pas exemplaire, mon cher Luc.
En plus de cela, tu dis avec fierté et pratiquement une larme à l’œil qu’on devine dans le ton que si seulement 10 ou 20% de ces jeunes à qui tu offres une séance de cinéma gratuite en plein air, ressentaient la fibre artistique monter en eux suite à la projection, ce serait bien (une sorte de victoire personnelle). Et cela les enverrait dans les salles obscures. Tu le dis. Ton cadeau leur donnerait le goût du cinéma.
Donc, tu fais de la promo pour le cinéma ? A 8 ou 15 € la place ? Pour voir des films de bouses comme les tiens ?
C’est bien ça l’idée ?
Tu leur donnes ce fric pour entrer dans un multiplex ? 

Pendant que j’y suis. Chapeau bas, Luc. Faire mine de relancer une région comme le 9-3 avec ton projet de Cité du Cinéma en faisant croire ton attachement à ces jeunes, à ces ghettos et cette misère.
Tu as la même lueur dans les yeux que les investisseurs du Stade de France en 98. La terre du 9-3 est très bien desservie d’un point de vue infrastructure et très peu chère à cause du contexte social.
Joli de se mettre les jeunes dans la poche pour tes idées de nouvelle pompe à billets.
Elle va être belle ta Cité du Cinéma. Comme est beau le SdF.
Et tu vas nettoyer une nouvelle zone, sorte de Kärcher économique, et repousser la misère quelques kilomètres plus loin. Et personne n’en parlera. Bien entendu, c’est tellement beau un homme qui investit comme cela dans les zones défavorisées. J’en pleurerais presque.
Enfin, presque si je ne savais pas pourquoi ton projet a tellement traîné.
Depuis combien de temps en parles-tu ? Ça se compte en années non ?
Ah oui, ça a failli se faire plus rapidement voilà deux ans. Avec les JO de Paris 2012 que nous avons raté.
Tu avais bien provisionné le tout, tu connais la technique. Les mirifiques subventions liées aux JO t’auraient fait faire de substantielles économies, tu aurais profité de la manne qui ne te concernait pas pour ton joujou artistico-culturel.

Tout le monde le fait, rassure-toi. En gros, les impôts du 9-3 auraient réglé une partie de tes investissements. Joli, je te dis.
Tant qu’à faire, si on peut éviter de sortir de l’argent de sa propre poche et qu’en plus, cela ne se voit pas… 

Tu vois, Luc, j’aime toujours tes premiers films.
T’as l’air d’être un gars bien, un peu parano mais qui ne l’est pas dans ce métier ?
Mais s’il te plait, ton côté démago alors que tu es devenu un excellent visionnaire en ce qui concerne les sources à pognon … laisse le de côté, montre toi humble et plus discret.

 

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Commentaires
K
et toc à Luc ! C'est le cas de le dire pour le "cinéma" de Besson, baudruche et boursouflé. <br /> L'idée en soi est sympa, même si elle fleure bon (?)la compassion, la BA. <br /> Difficle de s'y retrouver quand on constate que de nos jours, avec la surexposition média, tout acte d'une personnalité publique s'accompagne de suspicion...image ? intérêt ? sincérité (gros mot pardon) !
P
Joli costume !
C
Pinaise, ça taille dur ici.<br /> C'est son dernier combat ?
A
Et ben tu sais quoi ? Farpaitement d'accord avec toi de la première à la dernière ligne... champagne !!! :-D
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