Solide air
Parce qu’elle est belle la vie.
Trois tonnes de bagages accrochés aux paupières, des yeux qui donnent
l’impression de travailler consciemment, moins d’une main de doigts d’heures de
sommeil, il pleut ce matin.
Quelques heures de tarot qui traînaient et méritaient de durer
parce que ce n’est pas si souvent, double apéritif, St Chinian et pendaison au
Génépi articulé d’une vieille prune.
Alors ce collègue qui avait prévenu de son retard, épuiser le
travail courant, préparer pour la semaine, mettre Aznavour en fond comme on ne
saurait dire pourquoi.
Ça crée quelque chose Aznavour. Depuis trois heures, personne n’est
entré dans l’antre, peu de gens circulent dans les couloirs, le téléphone ne
sonne pas.
Si le téléphone a sonné. Ma mère sortant la tête de cartons poussiéreux
et ne trouvant pas les fables de La Fontaine que j’aurai dues apprendre au
cours préparatoire. Ça prend ‘es’, du, quand c’est une relative ? Bref, ça
n’empêche que je n’ai pas inventé ça. La Fontaine, non, bon. Ne cherchez pas.
C’est curieux l’odeur de café qui flotte et ce goût persistant
axé amaretto sur un coin de langue.
Y’a pas d’amandes dans le Génépi ? Y’aurait p’têt un goût de pomme.
Viens voir les comédiens,
voir les musiciens, voir les magiciens qui arrivent…
Demain matin, quand le
soleil va se lever, ils seront loin et nous croirons avoir rêver…
Je le tiens bien.
Oh, ces chiffres qui m’insultent sur ces trois feuilles. Il y a
beau y avoir quatre couleurs primaires dessus…
Lundi de Pentecôte.
Ouais, solidaire.