Le choix terrien
Bon sérieusement, un tremblement de terre à Los Angeles, ça
aurait de la gueule non ?
La faille de San Andréas qui pète comme on l’attend vraiment. Mais
surtout le côté Hollywood, Berverly Hills. Il y a moins de monde au mètre carré
que les bidonvilles d’à côté. Et les studios seraient aux premières loges pour
filmer tout cela en technicolor sans ajouter d’effets spéciaux.
Ça parait idiot.
En fait non.
Enfin, si, mais non.
Il y a, chez Dame Nature, un acharnement thérapeutique à faire
mourir les populations pauvres. Une sorte d’euthanasie naturelle. Certes, la
méthode est un peu sadique par ses moyens mais il ne faut pas oublier que la
Terre, bien qu’elle en applique de temps les principes, n’a pas de missiles
nucléaires pour faire place nette sans
douleur.
Nous le savons, les famines, sécheresses, inondations,
cyclones, tremblements de terre et autres tsunamis font toujours plus de
victimes dans les pays pauvres. A cause de la surpopulation, d’infrastructures fragiles
ou absentes, de manques de moyens. Etc.
Ok, il y a eu la Nouvelle Orléans, Etat désuni. Mais ça ne
compte pas, c’était le parent pauvre des autres Etats. Le petit frère noir et
malade (le même qui était petit et moche et pour qui la vie ne serait pas
facile selon Coluche. Il y a des gens qui sont plus égaux que d’autres).
Nous savons également que les évènements catastrophiques
naturels arrivent inconditionnellement. Ils arrivent et c’est tout. Difficilement
évitables même si certains sont prévisibles.
Qu’on ne dise pas que personne ne prévoit le cataclysme de la
faille de San Andreas ou des pente du Vésuve surhabitées.
Alors, quitte à ce que le terrible évènement arrive
inéluctablement, il faudrait que la roue tourne. Juste un peu. Que l’Amérique
du Sud, l’Asie du Sud Est, l’Afrique soient uniquement spectateurs. Encore que
ce serait moins amusant car ils ont moins de postes de télévision que nous pour
compatir.
Et si ça se trouve, quelques malheureux africains mesquins
diraient que ce n’est pas trop tôt, presque bien fait.
Si ce n’est pas malheureux.
Alors quitte à choisir.
Le prochain, hein ? Mexico ou la cité des Anges ?
Paris ou le Sri-Lanka ?
Le Bangladesh ou Londres ?
Oui, bien entendu, l’homme sage ne choisirait pas, ni l’un ni l’autre.
Ok, je suis bien d’accord.
Alors pourquoi le prochain sera quand même en Inde ou au Pérou.
Pourquoi se sera–ce des zones inatteignables par les secours ?
Pourquoi accepter 100 000 cambodgiens quand il n’y aurait que 5000
handicapés de la côte Ouest
des Etats-Unis ?
Sur ce, allumons la télé.