J'étais là
Encore, je ne dis pas, j’écrirais d’Ardèche. Remarquez, l’Ardèche,
c’est un peu surfait. Ou il y a du touriste crasse, ou il y a du Bové, ou bien
de l’éleveur subventionné. J’aime bien les ours. C’est joli sur un poster,
lorsqu’il gambade dans la nature, fait bouh aux troupeaux de moutons. C’est con
un mouton. De Panurge, ce n’est pas moi qui le dis.
Donc, imaginons que j’écrive un blog ardéchois. Quoique, tranquille
dans les hauteurs et dans la brume de début de journée estivale, il n’y a pas de
wifi.
Il y a un intérêt indéniable. L’Ardèche, c’est beau. Enfin, ça l’était
il y a dix-huit ans, soit, une majorité, lorsque je m’arrêtais au dessus du Gardon
avec 505 Pigeot (ayant elle-même le même klaxon de Chirac dans Camping).
J’aurais des textes poétiques, bucoliques, des photos
magnifiques.
Force est de constater que ce blog (là, ici) n’a aucune
finalité profonde.
Je me suis dit, à certains absurdes instants, que ce truc de notes
avait une certaine importance.
De cette liberté psychologique octroyée aux obligations de nos
vies dirigées, je m’en contente.
Autre sentiment serait donné plus d’importance à ce machin qu’il
n’en a.
C’est en passant.
Il est des fous parfois. Pourquoi suis-je, pourquoi écrive-je.
Alors que ce week-end, j’ai appris la légende du Taj Mahal, j’ai
également constaté qu’il y avait une pause attentive des sauts de bombes humaines
en Irak. Dites donc, il y a du relâchement.
Je parle cynique. Et vous voudriez que j’écrive intelligemment.
Il y a cette chanson que j’écoute toujours par deux ou trois
lorsque son tour de piste est là.
Je me dis que j’étais là au début, quand il y avait ces gars que
je ne connaissais pas, que je n’aidais pas. Puis j’étais là toujours plus tard.
86, 99, 2000, 2001, et des dizaines de fois par an.
Et c’est con.
Un instant seulement de culpabilité.
Et on passe à autre chose.
Zazie – J’étais là (album Totem)
J’étais là tu vois lui à côte de moi
On avait 6 ans
On jouait comme des enfants au docteur
Au docteur
J’étais là je voyais sur son corps les plaies les marques les bleus
J’en croyais pas mes yeux
Mes yeux
Et lui qui me disait j’suis un dur
Tu vois les brûlures là sur mes bras
J’les sens pas
J’les sens pas
J’étais là j’ai rien dis
Et puis j’suis parti de chez lui
Si j’y suis retournée
Plus jamais
Plus jamais
J’étais là comme lui j’avais 15 ans à peine
On était dans la cave chez ses parents
Je l’aimais tant
Faut dire qu’il était beau mais il se piquait mon héros a l’héro
J’étais là quand sa mère est venue me dire
C’est fini- on l’enterre lundi
Lundi
J’ai pleuré bien sur j’ai pleuré
puis j’ai recommencé à traîner dehors
Dehors
J’étais là en octobre 80 après la bombe copernick
Oui J’étais à la manif Avec tous mes copains
J’étais là c’est vrai qu’on y comprenait rien
Mais on trouvait ça bien
ça bien
Oui j’étais là pour aider pour le sida les sans papiers
J’ai chanté
Chanté
Sur que j’étais là pour faire la fête !
Et j’ai levé mon verre a ceux qui n’ont plus rien
Encore un verre on n’y peut rien
J’étais là devant ma télé a 20 heures
J’ai vu le monde s’agiter
S’agiter
J’étais là juste au retour de la somalie du Bengladesh et du Rwanda
J’étais-là
J’ai bien vu le sort que le Nord réserve au sud
Qui a compris le mépris ! J’étais là pour compter les morts
J’étais là et je n’ai rien fait
Et je n’ai rien fait
J’étais là pourtant
J’étais là et je n’ai rien fait