Placide museau
Bon, l’histoire de la gamine de 18 mois défigurée par un American
Staffordshire (race des
chiens au tarin écrasé à force de courir après des voitures arrêtées. Blague
Carambar, et je vous merde).
Ensuite, le gars de la SPA d’hier soir.
Lui qui explique qu’il s’agit d’un problème de compréhension
entre l’enfant et le chien.
La gamine n’a pas su interpréter les signaux envoyés par le
chien. Le chien avait le droit de s’exprimer puisqu’il était dans la légalité,
avait ses papiers en règle, et l’oreille tatouée.
Donc le chien et la gamine discutent en sifflotant.
Nous supposons dans l’allégresse que l’enfant agaçait l’animal
en lui tirant les oreilles, en lui faisant renifler sa couche pleine, en lui
bavant à la truffe, voir en lui mettant deux doigts dans les narines, et si ça
se trouve, jouait aux billes avec ses bubbles.
Il est vrai qu’un enfant de moins de trois ans est
particulièrement chiant. Après trois ans, il devient pénible.
Je comprends le chien. A un moment donné, il faut expliquer au
chiard les limites. Sinon, comment voulez-vous qu’un enfant soit bien
élevé ?
Bref, le gars de la SPA dit que l’enfant n’a pas su interpréter
les signaux. Nous imaginons donc les grognements, les oreilles qui se baissent,
les babines, les yeux injectés de sang, la queue en tire-bouchon, le poil
hérissé comme lors de mon week-end dans la Somme en maillot de bain.
Mais grand con, comment veux-tu que la gamine comprenne quoi
que ce soit ?
A 18 mois, elle vient à peine de sortir de la phase légumineuse
en se tenant, au mieux dans une position debout vacillante. Elle doit émettre
quelques sons, autant en pétant (ce qui doit la faire rigoler, les enfants sont
comme ça) qu’en babillant.
Et tu voudrais, couillon va, qu’elle s’imagine que si le chien
fait grrr, c’est qu’il va la bouffer ?
Alors le problème, mon imbécile heureux (qui connaît sans doute
plus d’animaux que d’enfants), ce n’est pas que la gamine n’ait pas compris ce
qu’expliquait ce chien par son langage que moi-même je ne sais interpréter
(sauf quand il aboie parce que la baballe est inaccessible, il est très fort
pour cela), le problème est que la loi concernant certaines races parle de
muselière, et que le bon sens parle de surveillance attentive dès lors qu’un
clebs (surtout le caniche à sa mémère) approche de moins de dix mètres d’un
enfant.
Et malgré tout cela, quelquefois, on arrive à ne rien éviter.
Alors, tu vois, la gamine, ce n’est pas vraiment de sa faute si
sa vie (si elle survit) ne sera plus jamais celle qu’elle aurait du avoir si le
clebs avait une muselière et si …
Et tu vois, je ne pense même pas que ce soit la faute du chien.