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Le Bar Nabé
25 août 2007

Part en thèse

Derrière, il y a du Lavoine, devant, une enfant de bientôt cinq ans joue sur le canapé avec des petits personnages de Winnie. Un peu plus loin, j’entends des exercices de lecture du grand et sa mère.
Elle se raconte des histoires, regarde Porcinet, fait sauter Tigrou au dessus du bras de l’halogène. Elle a des boucles d’oreille depuis une quinzaine de jours. Elle entre en grande section mardi.
Ce matin, j’étais le patient de sa séance de coiffure. Ciseaux en plastique, brosse à maman et grand peigne qui me ratisse le cuir.
Je la regarde, elle change. Terriblement, déjà, elle est grande, s’affine. Elle est coquette, choisit ses vêtements, disons, qu’elle se montre féminine. Elle a des gestes, comme si devenir une fille, avec plus de soins qu’un gars, plus de douceur, tout est instinctif.
Cinq ans, t’imagine pas, je m’étais trompé la dernière fois en lui en donnant six. Ce n’est pas tant que je souhaite qu’elle grandisse, oh ça non, mais je devais sentir qu’elle changeait, que le bébé partait, s’éloignait.
Heureusement, il reste encore des attitudes qui me rappellent qu’il y a plusieurs mois, je la portais dans les bras sans vraiment d’efforts.
Je vois sa frimousse, elle charme, sourit quand il faut. Elle sait déjà bien des choses. 

Bien entendu, elle voulait se marier avec son papa. Nous lui avons expliqué. Ni avec moi, ni de la même famille. Et pourtant, quelque part, bien sûr ma puce que je suis d’accord. Il va te falloir être bien désagréable dans quelques années, faire encore plus de caprices qu’aujourd’hui et je comprendrai que tu voudras l’indépendance. Logiquement et sans mal.
Tu le sais bien que je culpabilise plus lorsque je me fâche contre toi et tes centaines de bêtises. Ton frère, c’est un gars, ce n’est pas pareil.
Décidément, je n’arrive pas à croire ceux qui disent qu’ils élèvent des petits gonzesses comme des petits gars, sans vraiment de différences. 

Elle vient de me demander un bonbon. Je refuse. Quinze minutes après le déjeuner, et puis quoi encore ? Je la traumatise jusqu’au goûter. Je regarde ses pieds. Ils sont grands. Bientôt, ils dépasseront la longueur des mes mains.

Voilà. Son frère vient de me l’enlever pour aller jouer.
Ah les sales gosses. Ça va être le bazar en haut, les dinosaures vont apprendre à voler. Les Lego vont se disperser façon puzzle.

Parenthèse terminée…

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Commentaires
A
C'est drôle, la nôtre encore bébé me donne parfois cette impression d'avoir déjà tout compris aux "armes des filles", elles sont charmeuses nées, on dirait, les gonzesses...<br /> <br /> 5 ans... ah oui, c'est une grande, déjà.
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