Motel japonais (ou presque)
Il y avait Tokio Hotel dans le Grand
Journal de C+ vendredi soir.
Brel, Sardou, les musiques des
voyages en famille quand la bande de la k7 fondait dans l’autoradio non
climatisé, j’assume pleinement l’héritage parental (certes je ne suis pas allé
jusqu’à Luis Mariano). Mais là, je n’ai pas d’obligation inconsciente.
Je croyais que ce petit groupe de
jeunes ados était français. Sûr que s’appeler Tokio Hotel et chanter en
français, cela s’exporte mieux que des Fatals Picards. Encore que, je pensais
que TH (faisons jeune, nommons en initiales) était une sorte de Kyo.
Et puis le style androgyne du
chanteur, ses petits bras sans muscle, son absence de poils sur le museau… Je
me méfie.
Bien sûr, lorsque je baroude sur le
net dans mes playlists, je tombais dessus, mais, je zappais.
Il ne manquerait plus qu’un nouvel
Indochine pointe son pif. Indochine, pour un fan de Téléphone, c’est
insupportable.
J’apprends donc que TH est germain,
qu’il y a une recrudescence de demandes des classes d’allemand au collège. Quand
je pense à Rolf et Gisela, je suis assez éloigné de mes anciens standards de capilliculture
teutons. Ich lerne Deutsch à l’époque et je n’aimais pas ça. D’abord, la prof d’allemand
était toujours plus moche que celle d’anglais. Sauf celle qui mangeait des œufs
durs en classe pendant les contrôles mais c’est une autre histoire.
J’apprends également que
contrairement aux apparences, ces petits gars sont à peu prêts majeurs et qu’ils
aiment le hurlements de fans de Bruel reconstitués. Imaginez un groupe de rock
rempli de petit Bruel et vous obtenez un effet bœuf.
Bref, ils sont responsables de leurs
actes, ils se tatouent, ils aiment le rock.
N’empêche, quand je pense aux litres
de spray fixant.
Jacques, si tu m’entends, ne regrette
pas ton école des fans.
Je suis donc très méfiant envers TH. Non,
je n’irai pas écouter leurs tubes. Nena et ses 99 Luftballons de 84 doivent
constituer éternellement toute ma connaissance de la chanson allemande (hors
chants de la fête de la bière munichoise, entendons nous).
En fait, je suis très inquiet. Je ne
veux pas écouter TH parce que, je me connais, je suis capable d’aimer.