Chutes
Hier j’abattais
le sapin de Noël de ces boules et autres guirlandes, sans compter je ne sais combien
de créations enfantines fabriquées dans des matières improbables. Seul. Avec
Stephan Eicher mais seul quand même. Je tairai les occupations honteuses des
autres membres de la famille. J’avais cependant la compassion du chien.
C’est au
moment où je jetais l’épineux dans le jardin (dans un endroit bien caché où
désormais il y en a 3, chacun dans un stade de décrépitude différent) que je
décidais de revenir vers la porte de la maison en courant.
Bon, j’étais en tee-shirt et en savate, il faisait froid dehors, j’avais l’esprit
badin et sportif et que sais-je encore. C’est vrai, pourquoi courir sinon ?
Donc je courrai.
Oh pas bien loin, pas bien longtemps non plus remarquez. Bref environ 3
enjambées sveltes post-fêtes de fin d’année. C’est à la troisième que je partis
dans une envolée horizontale. Savate en l’air qui venait de ripper sur la
plaque de neige verglacée restante, extension artistique courte mais intense.
Je me suis crouté lamentablement.
Un regard autour. Personne n’avait vu, hormis le chien toujours compatissant
qui venait voir à quoi je jouais donc. Je me ramassais lentement. Mal à la
main, au genou, aux côtes (là, à gauche, oui là). J’ai dû me péter quelque
chose dans le dedans. Ça fait bobo. Mais de toute façon, les côtes, y’a rien à
y faire.
Et aujourd’hui, il neige et je ne travaille pas. J’ai toujours bobo, ça me fait une raison de me plaindre. Donc tout va bien. C’est marrant comme un millésime fait voir les choses différemment.
Bande son : Louis Armstrong – What a wonderful
world