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Le Bar Nabé

28 avril 2009

La raison n'a peut-être pas de raison finalement

C’est une excuse, hein, ces raisons professionnelles. Quoique. Si vous saviez.

J’ai sauvegardé toutes ces notes dans des fichiers (plusieurs centaines de pages), c’est indécent cet étalage de mots. Je suis devenu trop variable d’humeur depuis bien des mois (2 ans). Non pas que l’envie n’y est plus mais je vais tenter de reprendre ailleurs. Ce ne sera que la troisième fois, en fait quatrième, diront les anciens.

Alors essayons donc. Refaire des liens, des notes, retravailler des sujets qui me tiennent à cœur avec ces années supplémentaires. Dire peut-être la même chose avec un angle de vue différent (légèrement, j’imagine, on ne se refait pas).

Curieux attrait de la feuille blanche.

Si persistent des accros d’ici, un simple commentaire ci-dessous. Je ne promets pas de suite, ça dépendra de ce caractère changeant. Cela n’aura rien à voir avec tous les échanges passés dans le coin.

Voilà. Merci. Bonne suite.

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22 avril 2009

La raison a des raisons que la raison n'explique pas

Ici.
En panne, hum, pour des raisons, hum, professionnelles.

28 mars 2009

Mes petites entreprises

Je ne vais pas encore parler de Bashung, je n’en parlais pas de son vivant. Certes, la postérité offre certaines choses. Bref, vous savez Ma petite entreprise, ça cause en fait de sa libido, pas du tout d’une vraie société avec des imbéciles dedans, non, c’est en fait une poésie cochon. Faut relire les paroles. Et ça, j’ai l’air encore plus bête après l’avoir compris. Donc, en discutant d’entreprise, je pense avoir passé un drôle de pas psychologique vers un changement, une mutation. C’est tellement bête de se sentir bien dans une boite, d’avoir ses marques (ah, confort quand tu nous tiens) et de vouloir en partir. Ce n’est plus une question d’humeur du moment, c’est se retrouver face à la réalité d’une gestion humaine déplorable. Et le salarié voisin dit alors mais c’est pareil dans ma boite. Ce serait donc pareil partout. Pas de reconnaissance, injustice du traitement, sentiment d’abrutissement des masses pour le plaisir du plus galonné. Improductivité. Alors le salarié change. En pleine période de crise (les médias le disent pour justifier les plans inutiles), y’a mieux comme objectif. Donc, il essaye de changer. Ou alors le salarié monte sa boite, objectif personnel, envie. Comme si être son propre patron… Quelle perte de temps. Il manque, il a manqué du courage. Ou un coup de chance. Une justification en fait. Comment optimiser tout cet investissement. Quel est le moteur de cette envie de ne plus se satisfaire de sa situation ? J’ai trouvé un moteur, le genre 16V ou GTi (langage vieux) qui joue le catalyseur, qui n’est peut-être pas raisonnable, pas sensé. Je dois chercher le véritable avis rationnel, précautionneux. Parce que la prise de risques n’a jamais été mon fort. Parce que, crédit, parce qu’enfant, parce que confort. Pourtant, être action plutôt que réaction.
26 mars 2009

Hors du tempo

J’avais oublié. Tu penses, six ou sept ans. Et en fait, en ses années qui viennent de s’écouler, nous nous apercevons avoir mis de côté certaines choses avec un naturel déconcertant et non dérangeant.

L’ambiance des concerts ne se recouvre plus de fumée de cigarettes ou d’autres, les bouteilles d’eau sont interdites à l’entrée, il y a toujours des rappels prévus, les lumières montent et descendent, vont à droite et à gauche.

 

Et puis, cette fois ci, c’était plus loin, en fait, en kilomètres (Amiens, tu penses, en pleine province), mais en temps, ce devait être comparable à une aventure véhiculée vers le Zénith de la capitale. Saloperie de bouchons de capitale. Donc, d’un aller et d’un retour en Picardie, point de ralentissement, la nuit tombe à l’aller, est installée au retour.0600753155400s_a5ffb

 

Deux sandwichs, une très bonne première partie, Saule.

Une trop grande pause, ou alors une trop courte première partie finalement.

 

Je ne rentre pas immédiatement dans le tempo, le son même parait être moins fort qu’avant. Curieux. Ou alors j’ai des problèmes d’audition ammortissante.

C’est vrai, je suis assis. C’est quoi un concert assis ? Avant, j’étais dans la fosse. C’est que madame est petite (bon, même avec trente centimètres de plus c’est pas dit que non plus).

Le chanteur court, saute, chante (aussi).

Petit à petit, je pense que les voisins ne m’entendent pas beugler (dans la famille, nous n’appelons pas cela chanter).

 

Deux heures plus tard, j’avais mon saoul de musique et de chanson préférée.

Il y a eu un temps, je restais face à la scène, jusqu’au dernier sorti. Juste pour regarder, finir l’impression, se rappeler déjà. Aussi, j’enregistrais par tous les moyens, un walkman K7 enregistreur planqué dans la chaussette qui fait boiter, un micro perché sur la casquette. Que des bouts de plastique désormais, rangés encore quelque part, peut-être grésillants. Obligé presque d’aller deux fois au concert, une fois pour la technique, une seconde pour profiter.

Maintenant, c’est juste profiter.

 

C’était chouette ce concert, ça donne envie d’y retourner, pour le plaisir. Pour dire merde à des soucis prise de tête entre deux coups de batterie.

Et puis Bénabar a quarante ans en juin. Je le laisse explorer tout cela pour qu’il m’explique la suite. Vivement la suite.

En attendant, j’écoute les deux albums de Saule. C’est bien.

 

 

Les pieds dans la mouise
Une toute petite brise
Sur ma chevelure étoilée
Le regard interdit
D'un moineau qui chie
Sur moi, en été

Je suis un saule qui pleure
En attendant mon heure
Si le roseau pense
Moi mon coeur flanche
Regarde comme c'est joli
Un arbre triste la nuit
Qui quand tout l'monde dort
S'inquiète encore
Qui quand tout l'monde dort
S'inquiète encore

Hier deux enfants sont venus
Jouer à côté d'moi
Je crois qu'ils n'm'ont pas vus
Je suis discret moi
Je suis discret moi
J'suis comme ça
J'avais bien des choses à leur dire
Mais le silence est roi
Le roi des bois, le roi de tout
T'façon j'suis qu'un arbre et j'm'en fous

Je suis un saule qui pleure
En attendant mon heure
Si le roseau pense
Moi mon coeur flanche
Regarde comme c'est joli
Un arbre triste la nuit
Qui quand tout l'monde dort
S'inquiète encore

 

Saule (album 2007 – Vous êtes ici)

18 mars 2009

Nos luttes

Et ça fonctionne à chaque fois, comme un ressort con remonte, comme un escalier à double hélice de Vinci con grimpe. Je déteste démarrer au quart de tour sans besoin de manivelle. Juste un réflexe instinctif contre l’erreur, le mensonge et l’injustice.
Elle est belle l’histoire, comme un chevalier blanc qui lutte contre son lot de moulins à vent. Alors que finalement, ce n’est qu’un lot de chacun, comme souvent. Je réécoute Volutes. Il aura donc fallu qu’il casse sa pipe en bois pour que je m’y attarde. Ce sont devenus plus que ces refrains connus, cela devient des paroles et pour un peu, des textes que je comprends.
C’est un âge qui devient le mien et qui s’attarde sur d’autres aspects. Hasard de l’écoute, non, ce n’est jamais du hasard cette adéquation entre le moment et la musique qui convient. Il y a tellement de chansons qui n’auraient pas convenu à ce moment précis.

Vos luttes partent en fuméevolutes
Vos luttes font des nuées
Des nuées de scrupules

Vos luttes partent en fumée
Vers des flûtes enchantées
Et de cruelles espérances
Me lancent
Des dagues et des lances
En toute innocence

J'cloue des clous sur des nuages
Un marteau au fond du garage
J'cloue des clous sur des nuages
Sans échafaudage

Vos luttes partent en fumée
Sous les yeux embués
D'étranges libellules

Pour une grimace et un rictus
De plus
J'fais des heures sup'
Je m'en donne de la peine
Je cogite je m'agite
Je rejoue la scène

J'cloue des clous sur des nuages
Un marteau au fond du garage
J'cloue des clous sur des nuages
Sans échafaudage

Et mon corps de se vouer
A des lunes surdouées
Aux courbes souveraines
Pleines pleines

Vos luttes partent en fumée
Sous des soleils qui s'ignorent
Dor- dormez
Mes réponses allongées
Mes que dire
Mes que faire
Mais comment ça tient en l'air
Ces deux hémisphères
Par quel mystère

Alors j’ai l’air plus idiot de ne pas m’être attardé avant.

Quant à mes luttes, celles qui deviennent si banales et si inutiles avec le recul, celles qui s’opposent conne un pot de terre contre l’autre de fer. A la fin, je perds. Dans le fond, je perdrai car je partirai. A moins que je n’aie cette patience qui peut être intolérable à l’homme normal. En fait de normalité, il s’agit de conscience simple. Il ne faut plus être conscient, réagir, même vertement, même instinctivement. Et si je veux défendre mon propos, lorsque je sais avoir raison. Vous iriez, vous, expliquer avec contre arguments, tout en sachant que cela ne peut que desservir. Ça ne se fait plus aujourd’hui.
Et j’en arrive à ne plus réagir. Pourtant, qu’il à tort dans sa tour d’ivoire, il ne rend même plus compte, tout embué qu’il est, tout gonflé de certitudes. Alors que tant, autour méritent une confiance sans ambition. L’humain est si terrible qu’il n’y a plus que le cynisme. Ou la guerre.

Bashung m’a parlé. Y’a pire non ?

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17 mars 2009

En passant

En passant. Vu hier soir. La guerre selon Charlie Wilson ou la version édulcorée des raisons historiques du 11 septembre de l’année que vous savez. C’est amusant (est-ce le bon adjectif ?) de connaître à posteriori l’Histoire qui se déroulait entre des bureaux américains et un sol afghan envahi pendant que je courrais les filles dans un élan boutonneux. (J’ai eu l’adolescence tardive dans les eighties) Le calme avant la tempête. Vous savez qu’il se passera quelque chose. A un moment donné, en fait non, à un moment choisi, il y aura aussi dans ma chère boite le passage du mouvement perpétuel qui veut que l’entreprise s’adapte à la situation économique. Il parait que c’est une loi naturelle, sûrement énarque, et officielle (rappelez vous les cours de Sciences Economiques et Sociales, au lycée, seconde, au fond près du radiateur). Joseph Fritzl. Mais non, vous pourrez dire ce que vous voudrez. Une décapitation précédée d’une série de tortures distrayantes et publiques, c’était quand mieux avant. Et ça n’a rien à avoir avec une quelconque influence télévisuelle de la série Les Tudors. Vos luttes partent en fumée Sous des soleils qui s'ignorent Dor- dormez Mes réponses allongées Mes que dire Mes que faire Mais comment ça tient en l'air Ces deux hémisphères Par quel mystère (Alain Bashung - Volutes) Si le gamin veut aller voir des trous d’obus pendant les vacances de Pâques, est-ce parce que c’est un garçon, parce qu’il regarde trop Pokémon, parce qu’il souhaite approfondir son programme de CE2 ou parce qu’il pense qu’il y a autre chose à voir que des cratères remplis d’herbe ? Je reviens sur Charlie. Finalement Ben n’est peut-être pas en Afghanistan, reclus dans un trou de terre mais dans une contre salle aérée d’un café saoudien. Hier, je suis allé voir mon chiropracteur préféré. Il m’a dit que j’aurai sans doute quelques courbatures pendant deux ou trois jours. Le fait est que je n’aurai pas besoin de faire mon jogging ce week-end tellement j’ai l’impression d’avoir fait le marathon de New-York. Au niveau du titre de la note, j’ai été jusqu’à imaginer un truc pseudo anglo-ch’ti tentant l’humour : « Pas’t’ch work ». Bon raté.
2 mars 2009

Le temps de rien

Parce que les enfants ont plus de vacances que nous, les voilà encore dedans pendant que les imbéciles ont repris la direction des bouchons franciliens. Alors nous nous en sommes débarrassés.

Sainement, pas violemment.

Enfin, les grands-parents voient peut-être cela différemment.

Mais les grands-parents sont faits pour ça. Enfin normalement.

 

C’est une sorte de semaine de vacances en couple célibataire. Un truc bizarre qu’on ne rencontre que très rarement sur une année, qu’on ne compte que sur les doigts d’une main de lépreux.

La maison est calme, en fait, ce n’est plus du calme, c’est du silence. C’est perturbant le silence de la maison.

Le rythme est lent. Disons que le temps s’allonge, s’étire, se surmultiplie. C’est étonnant cette impression de vide.

Alors nous ne sommes pas dérangés toutes les deux minutes, pas de papa, pas de maman qui résonnent. Pas de pleurs dans un coin parce que l’autre y m’a fait ça. Pas de râlements non plus parce que non encore ça qu’on mange et que c’est beurk.

Pas de gloussements durant le repas des fauves qui traduisent forcément un champ de batailles de grains de riz ou de petits pois au sol. Pas de rot ni de pet (c’est comme ça chez nous).

Pas d’explication de texte sur la journée qui vient de s’écouler. Nos propres journées sont bien moins amusantes à conter.

Pas de question sur ci ou ça ou de qu’est-ce que tu fais.

Pas de contrôles policiers pour le brossage de dents, le coiffage, les lunettes dans l’étui qui doit être lui-même dans le cartable, le mouchage bien à fond sinon ça ne descend pas.

Pas de salle de bain transformée en piscine olympique, pas de chasse d’eau non tirée, pas de ahhhh tape pas ta sœur, ni de arrête de mentir.

 

Toutes ces choses qui nous font dire ouf enfin quand on les met au lit. Tous ces moments qui nous soulagent lorsqu’ils s’arrêtent et que le calme vient. Ce silence bienfaiteur. Ce enfin la soirée à nous.

 

Toutes ces choses qui font que je suis complètement perdu en leurs absences, sans repère.

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28 février 2009

Riv-hier

Le départ, c’était il y a 24 heures. L’au-revoir aux paysages enneigés, l’idée qu’il faudra revenir.

Puis, aujourd’hui. Soleil, quinze degrés étonnants comme si le changement de saison avait eu lieu en notre absence.

Penser, se dire qu’hier, c’étaient des pieds dans la neige, de la lecture sur le balcon, des boules de neige, des ballades, ne rien penser justement.

Amusant rapport au temps lorsque la différence est flagrante. Une journée d’écart pour deux lieux si différents.

« Hier à la même heure… », la réflexion fonctionne encore.

Bientôt, « la semaine dernière à la même heure… ».

Puis ce sera trop tard, le quotidien reprendra son lot de nouveaux souvenirs, fabrique à pensées.

 

C’était bien, une vraie coupure. Nécessaire ? Oui, sans aucun doute.

Se regrouper.

Dehors, il parait que c’est la crise. Elle est arrangeante beaucoup de gens celle-ci. Dans le quatrième tome des Romains de Gallo, il y a des notions de la philosophie de l’Empereur Marc Aurèle. Une version Carpe Diem. Une métaphore également concernant la méthode pour traverser la vie droitement.

Il faut donc se comporter, être comme une rivière, suivre son lit sans se soucier des autres, avec sa justice et son honnêteté propre, laisser glisser les gênants, ne pas se faire polluer, diluer.

J’aime bien l’image.

 

Le quotidien va reprendre, bientôt.

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25 février 2009

Au bout de la piste

- t’as des jeux sur ton téléphone ?

- oui… mais non…

- si ! le jeu avec les chiffres

- vas voir ta mère si tu veux apprendre à jouer à Sudoku,

Raté, elle revient. Finalement, ça ne sert à rien de trouver un endroit tranquille pour écrire un petit peu. Enfin, elle est là, allongée à côté de moi à faire tic tic sur mon téléphone. J’adore sa présence.

- ça serait bien que tu ailles te moucher,

- tic tic tic ça sert à quoi les billes en bas ?

Parle à mon… ma tête est malade. Vl’à qu’elle est bien installée du haut de ses 6 ans.

 

Bref.

Finalement, je n’ai pas tenu. Le livre. J’aurais aimé le parcourir chapitre après jour. En deux jours, c’était terminé. Hier je le finissais avec la déception de la fin, avec l’envie de le reprendre car je devais sans doute rater quelque chose. Je pensais.

Ni d’Eve ni d’Adam je ne connaissais l’auteur ni le roman daté de 2004 que je ne trouvais finalement que par le marché de l’occasion.

Vous savez, les lignes qu’il ne faut pas lire à l’arrière du bouquin. Ça commençait par : « Parce qu’un souvenir est une chanson, un homme se met à nu et raconte ce qu’il a dans le cœur depuis qu’il est tout petit ». Ça m’attirait.

Ce retour sur l’existence, un point à mi-chemin. Parce que le gars de l’histoire, il en est à la quarantaine lorsqu’il revient sur son avant.

Foutez-moi la paix avec la crise de la quarantaine, c’est comme une superstition, la paix avec soi-même, il faut la faire à un moment donné, peu importe ce moment.

Enfin, c’est un livre de plus que j’aurais aimé écrire si j’avais ce talent, cette patience, ce goût de finir un début avant de continuer une suite. Parce qu’à trop rechercher son autosatisfaction, presque parfaite selon ses propres critères, je n’avance pas vraiment. Ou alors ce n’est pas le moment juste.

 

Aujourd’hui, ils ont testé les spatules. Je me suis presque surpris à ne pas trop râler, tout en faisant téléski manuel pour enfant fainéant. Ah ma bonne dame, de mon temps, je remontais tout seul la piste.

Alors, c’est chiant et fatiguant quand même, la fierté de les voir glisser quelques mètres.

Mais je me suis envoyé des petites années plus tard, à quatre sur les pistes. Ils iront alors bien plus vite que moi.

 

Le grand me ressemble, c’est toujours aussi terrible à chaque fois que je m’en rends compte. Je n’étais quand même pas aussi tête de lard. Un écho familial me vient aux oreilles, à six cent kilomètres d’ici. Si si, tu étais comme ça, peut-être pire.

Non, non, pas pire, ce n’est pas possible. Oh si, tu ne te souviens pas mais si !

 

Non, je ne me souviens pas de tout. Que suis-je devenu alors ?

Et lui, quel sera son moment, le partagera t-il avec moi comme j’aimerai le partager avec mes parents.

 

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Juke Box – Jean-Philippe Blondel

23 février 2009

Et au milieu coule une montagne

Les bruits sont étouffés, d’ailleurs, il n’y a pas de bruit. Un silence total, la nuit. Juste les convecteurs et encore. Il fait un noir intense aussi, celui qui n’est pas parasité par l’éclairage citadin. Le lit n’est pas l’habituel alors nous nous réveillons plus souvent, mais nous dormons plus aussi.

 

Le matin, en posant le pied à terre, il n’y a pas d’objectif, pas d’horaires, pas d’obligation. Si, l’expectative d’une promenade au village. S’agitent alors tous ceux qui sont chaussés de lourd, chargés de spatules. Nous, il s’agit simplement de se promener, de balader le chien, de profiter d’un coin encore plus tranquille pour se batailler dans les amoncellements de neige.

Nous finissons froids, et chauds à l’intérieur.

 

Le midi, face à la montagne. Le café et son chocolat. 1000 bornes, Uno, dominos, dadas, oie. L’autre promenade. La bataille, les bonhommes glacés. Au loin le télésiège emmène plus haut, le clocher de l’église regarde, imperturbable.

Je m’assois sur la table de jardin, au sec ou presque. Les nuages passent, nous sommes dedans. J’observe et profite, j’arrive à ne plus penser à grand-chose. C’est rare non, de ne penser à rien. Et aussi d’être là. Comme ça.

 

Le goûter. La douche. Je connais sans doute la suite. Quelques parties, des occupations simples. Même si c’était tous les jours, ce seraient des jours passant vite.

A plusieurs moments, je lis. Je picore le journal avec la satisfaction que si j’ai justement ce journal entre les mains, c’est que nous sommes en vacances.

Je lis des livres, espère tomber avec chance sur ce bouquin qui me rappellera cette semaine. J’en ai quelques uns comme cela, presqu’au regret de les avoir terminés tellement j’y étais plongé.

J’en ai un, déjà le deuxième depuis samedi, qui me parait très bien. Il parle de musique comme points de repère, de souvenirs qui construisent une vie. Alors que j’entrais dans l’histoire il y a moins d’une heure, je réalisais que je ne voulais pas que cessent ces instants. Le roman va pourtant se faire dévorer, avec plaisir, avec aussi l’idée qu’il s’achèvera trop tôt.

Comme cette soirée qui va commencer, ce jour qui file, cette semaine, ces vacances, ce mois.

 

Dehors, le nuage s’est élevé aux cimes. L’obscurité arrive. L’église va se teinter en bleu projecteur. Il parait que c’est très beau. Je prendrai une photo. Pour ne pas oublier.

SNC00049

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