Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Bar Nabé
10 janvier 2005

LVN existe, je l'ai rencontré



Je ne suis pas en retard, c'est déjà ça.

En attendant l'heure de la rencontre, je fais le tour du monument. Magnifique, impressionnant, imposant.
Fait d'Histoire(s) et de Culture(s), j'hésite à poser mon oreille tout contre une de ces pierres grisées. Peut-être me souffleraient-elles des airs, des chants, des longues litanies, des pleurs symphoniques d'orchestre.
Si je tendais l'oreille un peu plus, j'entendrai le son résonnant des pas de danse sur la piste.

Il est 18h30, je suis désormais assis sur les marches de l'Opéra de Paris et j'écris sur mon petit carnet.
La circulation des véhicules et des gens est importante. La capitale me rappelle que la journée dure vingt-quatre heures ici.
Je ne sais pas à quoi il ressemble, aucun détail de son aspect n'a été encore discuté d'un côté comme de l'autre.

Deux heures auparavant, je me préparais comme pour un premier rendez-vous, comme pour une soirée rare, comme pour quelque chose d'inédit qu'il faut essayer de ne pas rater.
Je me rasais, un samedi, je repassais ma chemise, choisie après validation de mon épouse. Je suis emprunté bêtement.

Pour mieux savourer du temps et des pensées qui précèdent la rencontre, j'ai laissé la voiture rouler doucement.
J'observais tout, je longeais le
SDF, j'admirais les enseignes lumineuses publicitaires chevauchant les immeubles qui marquent la frontière du périphérique.
Porte de St Ouen, place de Clichy, les Galeries Lafayette et l'Opéra.

Ces moments sont étranges comme décalés du temps et de l'espace. J'en profite.
Je ne devrai pas penser autant.

Je regarde le monde défiler devant les marches, les arrêts, les flashs photographiques, les regards vers le haut, cime du dôme.
Que fais-je donc là, assis, les fesses devenues froides, attendant l'étonnant ?

18h50.
Il est peut-être déjà là. Je ne sais pas. Je dois l'appeler.
Moi qui hésitait tant à rencontrer un blogueur. J'ai encore envie d'allonger les secondes, de les étirer jusqu'à ralentir les clignotements des façades des magasins encore festifs.

C'est étrange de rencontrer quelqu'un avec cette histoire inversée.
C'est vrai, d'habitude, on se sert la main, on s'observe, quelques paroles pour s'apprivoiser et éventuellement viennent des anecdotes de vies, des débats et autres questions refaisant le Monde.
On apprend alors à se connaître.
Le Monde est à l'envers ce soir.

J'ai l'impression fausse de le connaître, un peu et qu'il sait, un peu, de quel esprit je suis animé.
J'ai honte de la faire patienter, je décroche le portable.
 ...

Voilà, c'est fait. Juste dix petites minutes avant qu'une autre sonnerie nous rattrape tous les deux.
Je viens de mettre une voix sur des textes.
Je ferme les yeux et je pense à certaines de ces notes et j'essaye de l'écouter me les raconter.

Je pense aux lecteurs assidus du Monsieur à la grande et belle oreille attentive. Je pense à ceux qui auraient aimé être à ma place. Je suis alors fier et content.
Je ne songe pas encore au spectacle, aussi inconnu pour moi.
Je ne suis porté que sur l'intimidation de la rencontre. Je me dis que je n'aurai pas dû tant écrire, tant dire, faire certaines notes depuis un an et demi.

A ma gauche, il y a la statue d'un homme presque nu tenant un glaive de la main droite.
Ces silhouettes vont nous observer, empruntés  dans les premiers instants.
Mais à quoi ressemble t'il ?
Bien que ce ne soit pas vraiment important, l'aspect physique va entrer en jeu. Cet aspect n'est pas une source parasitaire comme pour une rencontre classique entre deux individus.

 
Je suis content d'avoir eu le temps d'écrire tout cela.
Le ballet de danse contemporaine débute dans une heure, je dévisage les passants sans doute bizarrement à chaque fois que je lève les yeux de ce carnet.

L'homme doit en avoir assez de porter sa toge de l'autre main non armée alors qu'il y a une femme à ses côtés aux adorables petits seins.
Mon imagination part pour me détendre.

Le téléphone sonne, c'est bien LVN. Je replie mon carnet. Je me lève.


Publicité
Commentaires
I
pense à ta femme Barnabé...
S
Bon, je suis allée chez LVN et j'en sais un peu plus... Mais tu ne couperas pas à nous faire une petite suite, ça non ! <br /> <br /> *air bourru, parce que nous aussi, on sait le faire, l'air bourru*<br /> <br /> Et puis une bise quand même aussi !
L
Euh, ben, je passe par là.<br /> 'Suis un peu intimidé d'être mêlé de si près à cette note. J'ai comme le sentiment que peut être, comme le dit la pub, le "Barnabé" ou le "LVN" c'est les autres qui en parlent le mieux.<br /> Alors c'est une jolie idée d'évoquer juste le moment de "l'avant".<br /> Je me souviens de cet instant ou nos regards se sont croisés, avec notre téléphone portable à l'oreille, en train d'arpenter les marches de l'Opéra à la recherche du "c'est lui ou c'est pas lui ?"<br /> Comme si le virtuel de nos notes devenait réel d'un seul coup et qu'en même temps, les os, la chair matérialisés et les regards de chacun de nous crée en un instant quelque chose de totalement neuf.<br /> Et heureux.
B
Ben ça alors ! Notre Barnabé se met à faire des notes à suspense, comme Anas ! Pitié, ne nous laisse pas comme ça, c'est pas humain !
C
Oui, alors??? il est comment LVN?? Est-ce qu'il ressemble à Brad??? ;op<br /> <br /> bisouilles Cookie
Archives
Publicité
Publicité