La pelle de la neige

Vi, vi, les vacances se sont très bien déroulées avec autant de soleil que de neige. Je vous remercie d'ailleurs de vos attentions.
Mais non, non, ce n’est pas le sujet du jour.
Il y a un truc qui me turlupine (je vous en prie, ça fait une minute à peine que je suis là) dans le lot des activités neigeuses.

Quand j’étais petit, il y a une grosse dizaine d’années, je partais rider [1] à donf dans la poudre.
Je parcourais en meute les pistes du domaine des ‘portes du soleil’.
Nous descendions les babines à l’air et le pompon au vent tout ce qui pouvait se descendre tout en hurlant des termes aussi fous que ‘dégagez de là’, ‘Géronimo’, ‘Bip bip’, ‘non t’as pas mal’ ou même ‘ta gueule, avance’[2].
Il nous arrivait même d’être un peu casse-cou [3].

Mais loin de nos esprits l’intention sauvage et contestataire d’aller traîner nos spatules en hors-piste sous le vil prétexte que c’était plus fun, que c’était plus cool, que c’était mieux que de rester avec ces troupeaux de bovidés respectant les limitations damées des ratracs.

Aujourd’hui, dès que le niveau d’un personnage coloré comme un sapin de Noël des galeries Lafayette est jugé suffisant par lui-même, il s’aventure comme une couille un testicule hors de sa bourse vers des sommets plus vierges et immaculés sans aucune protection supplémentaire.

Pour palier à ces excès de zèle d’abrutis, le bon sens conseille d’emporter divers articles de camping sur soi tels que : boussole, carte, couverture et certains accessoires typiques comme :

-          une sonde télescopique (pour sonder l’épaisseur de la neige et capter M6 le soir du Bachelor) [4],

-          une pelle à neige (modèle repliable évidemment bande d’andouilles),

-          un Arva (appareil servant à localiser le demeuré sous la neige).

Le skieur cool peut aussi emmener dans son sac à dos un Saint-Bernard. Tout le monde sait que le skieur fun aime les bêtes puisqu’il l’est lui-même.
C’est le minimum syndical pour faciliter la tâche aux secouristes qui vont risquer leurs temps libres à bronzer aux terrasses des cafés et leurs vies pour aller chercher un gugusse tout recouvert d’une fraîche avalanche.

Je ne dis pas que le ski hors piste n’est pas bien mais qu’il faut en assumer les responsabilités.
Sa vie et celle des autres. Enfin, quand on est transformé en Hibernatus, la question devient plus légère puisqu’il faut se morfondre avec la famille du surgelé Findus qui se plaindra que les pisteurs aient mal nettoyé la neige.

Alors oui, ça me gonfle un peu tout ces nouveaux surfeurs et skieurs dernier cri de la mode qui vont se tuer sous trois mètres de neige.
Quand je pense au temps perdu pour aller les chercher au fond d’une crevasse ou sous la couverture glacée…

Mince, voilà que je ne serai pas humain ! Bigre alors !
En fait, je m’en fiche un peu de ces sportifs au teint halé. Enfin, tant que je ne suis pas sur la trajectoire d’une lame blanche.

Bref, je vous dis que scientifiquement, il faudrait les laisser sous la neige.
Qu’ils deviennent des Ötzi !

Bon ok, je développe.

Ötzi a été retrouvé en 1991 dans les Alpes à 3278 m .
Il est mort il y a environ 5000 ans, avait dans les 40 ans, pesait 45 kg et mesurait 1m60. Il venait de d’une vallée italienne et on hésite encore à dire s’il serait mort d’épuisement ou d’une bataille de yétis.
Son corps très bien conservé est gardé au frais dans un musée (le décongeler détruirait les tissus).
Son histoire est passionnante ainsi que les recherches le concernant.

 

Alors dans quelques milliers d’années, nos ‘tits ‘tits ‘tits ‘tits ‘tits ‘tits ‘tits … fillots se demanderont ce que pouvaient bien faire ces hommes du vingt-et-unième siècle avec deux planches aux formes paraboliques.
Culturellement, c’est important de laisser des traces dans l’Histoire.

Ah oui, il y a aussi les alpinistes et puis les skippeurs (qui font un tour du monde en solitaire sans assistance mais qu’il aller repêcher). Ce n’est pas tout à fait pareil dans mon esprit, allez savoir pourquoi je ne retiens que les skieurs et surfeurs du dimanche.

Bon ce n’est pas tout, j’ai une marmotte sur le feu.

[1] Prononcer ‘railleder’ avec l’air détaché du skieur djeunz satisfait.
[2] Avec une variante :’ta gueule, roule !’
[3] Qui a dit ‘ouille’ ?
[4] Cela dit, pour sonder, il suffit de faire pipi quand vous êtes dans votre trou entouré par la neige. En plus, si vous vous prenez le pipi sur la tête, c’est que gravitairement, vous allez en déduire que vous êtes à l’envers. Pratique. Ne me remerciez pas.

Comments

[barnabé]

>mry: Je vais benêt en bonnet !

>Kadi: content de te retrouver aussi !

>cook': près de Morzine. Bises aussi !

[Chris]

Purée! en pouvait plus de venir sur ce blog vide moi!

Tu étais où en vacance? près de chez moi si ça se trouve?,

Contente de te revoir Barnie! Excellente note (connaissais pas le coup du pipi)

bizzzzzzzzz

Cookie

[Kadi]

Chouette de retrouver Barnabé...
Avec ces skieurs du dimanche, ll y a aussi une part de "ça n'arrive qu'aux autres, moi je connais la neige". Je me suis souvent rendu compte qu'on ne peut pas prévoir grand chose quand on marche en haute montagne. Un peu de brouillard, un orage, et nos repères de citadins ne nous servent plus à rien.

[mry]

bon, cela fait plaisir que tu sois rentré...

bon, maintenant, mets un bonnet et viens avec nous !

[barnabé]

>antonomase : cela dit, un enseveli ne se distingue pas d'un autre jusqu'à ce qu'on le retrouve.
Mais tu as raison.

>Sam': Rassures toi, je n'ai pas touché au skis cette année.

>swahili: c'est peut-être une bonne méthode finalement ! ;-)

>Folie Privée: Passée sans trépasser sous la neige, c'est une bonne nouvelle !

>LVN: Bien sûr, complètement dans ton sens.
Pas de coups de soleil, j'ai laissé ça aux touristes.

>m'x: Il est en pente ton jardin ? Sinon, faut dire à Madame de faire le tire-m'x (vu qu'elle ne peut pas faire ce sport dans son état)
[Et je n'ai pas dit 'tire-fesses']

[ah bah si, finalement, je l'ai dit]