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Le Bar Nabé
27 septembre 2005

Le jour où le monde s'écroule (de rire)

Pendant que je me refuse à débattre tout seul autour de sujets aussi navrants que les grévistes de la SNCM et/ou du futur 4 octobre, pendant que le Salon international des produits de luxe se tient à Moscou, pendant que personne ne veut trouver cette solution humaine ou/et efficace contre les violeurs et/ou meurtriers récidivistes, pendant que l’Allemagne se découpe en deux comme au bon vieux temps d’avant (analogie déplacée sans nulle doute idiote), pendant que sautent les bombes, pendant que le gouffre de la sécu est béant, pendant que Big brother Microsoft se tourne sérieusement vers la Chine, pendant que des villes sont sous les eaux et que des cabanes peinent à se construire en Asie, pendant qu’on se regarde le nombril pour ne pas agir sur quelque chose, pendant cela et bien encore plus, des blogs s’ouvrent à la dizaine toutes les secondes.

Des blogs intimes qui ne durent que le temps d’une note et qui n’empêcheront pas des adolescents de se balancer du dernier étage de leurs immeubles parce que la vie ne vaut pas le coup.
Des blogs appelés pour adultes pour faire sérieux qui ne prêtent plus à rire tant le marché du cul gratuit s’immisce partout là où il y a un interstice.
Des blogs magnifiques de photos, de reportages, des blogs constructifs de classes, d’établissements avec des projets, des blogs qui tentent des histoires, certains qui se racontent des histoires, des blogs qui parlent de tout et de rien, de ce qui nous entoure, de tous les Arts, de toutes les musiques, de bricolages, de tricotage, de sports.
Des blogs avec des mots d’amour, des poèmes, des déclarations, des cris de joie, de haine, de colère.
Des blogs qui font rire à pleurer.

Et il y a des gens derrière qui font cela pour rien, d’autres qui croient que c’est « tout » qui s’offre à eux grâce à leur outil de communication moderne.
Il y a des gens de tous âges. Des idiots, des gentils, des grandes et des grosses têtes, des petits, des longs et des larges, des à lunettes et d’autres à lentilles.
Il y a des gens de tous lieux. De France et d’ailleurs. D’à travers les océans et les déserts.

C’est fou.
 
Je crois qu’on nage en pleine liberté d’expression. Peut-être est-ce un leurre, une inutilité créatrice développée par les gouvernements pour servir de soupape aux trop bavards qui ne se retrouvent plus sur une barricade.
Les blogs ne sont plus réellement gratuits aujourd’hui.
Parce que le système les veut et s’en sert.

Pourtant tout cela est ridicule.
Et puis pas tant que cela en fait.
Puisque la bulle prend de l’ampleur toute relative.
Une fois qu’elle aura dégonflée ou qu’elle se sera métamorphosée, il restera toujours les petits ou grands scribouillards, ceux qui écrivent sans prétention et qui continueront de regarder les autres agités qui se débattent.

Il n’y a pas de mal à n’être qu’un scribouillard sans prétention.
Et pendant qu’il écrit, l’individu ne pense pas à l’autre univers qui croule.

Et parce que l’humour est une force, la dérision et le cynisme d’autres atouts déclaratifs, parce que je crois les avoir égarés ces derniers temps aux dépens de parasites fonctionnels, je vais louer ces distributeurs de sourires que je collectionne dans la bulle.
Parce que c’est rare d’avoir cette qualité immense de savoir s’extirper de son quotidien pour accéder au rire.
Et d’en faire profiter les autres.

C’est le moment de dire merci.

Merci.

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Commentaires
M
Oui, no comment, encore une qui a tout compris...
R
Pour info, la chronique d'Emmanuel Robin, rédac'chef de l'Optimum :<br /> "Ce n'est définitivement pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule. En long, en large, en Web et en travers. On blog aujourd'hui dans le grand vide d'Internet comme on beuglait, avant-hier, au dérisoire des comptoirs. A propos de rien, de tout, de la suite et plus encore... Peu importe l'ivresse, pourvu qu'on ait le flacon. Journal pas très intime, confession impudique, exhib égotiste, tout le monde il est blog, tout le monde il est gentil. Voilà le débat d'idées rabaissé à hauteur de la Star'Ac. Inaudible mais sur-audimaté.<br /> S'en plaindre, s'en réjouir, libre à vous, libre à tous ? Reste quand même la cruauté des paradoxes d'une communication mondiale inscrite en creux. Globale mais vide. Planétaire par défaut. Une communication blonde invitant tout-un-chacun à s'exprimer pour vérifier qu'il n'a rien à dire. Une communication d'enfant gâté, high-tech de partout mais oublieuse de sa première leçon selon laquelle trop de bruit rend sourd."<br /> No comment, n'est-ce pas?
M
Bien bien, c'est peut-être le bon moment, en effet...<br /> ;)
E
Pas venue depuis quelques jours, contente d'être revenue -j'ai eu plusieurs notes à lire d'un coup.<br /> Ya pas d'petits plaisirs.
L
Je n'arrive pas à me décider si c'est un post doux-amer ou amer-doux...<br /> Mais il est bien joli, j'aurai aimé en écrire un comme ça moi.<br /> <br /> Tant qu'on s'écroulera (de rire) avec toi ici, rien n'est perdu.
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