Le lever
Etant de nature disciplinée, je réponds à Anne et au relais de
la question modique actuelle.
Je ne passe le ballon à personne suite à cette note, dans l’équipe,
j’ai toujours été celui qui taclait à la gorge et stoppait l’action.
Sujet : c’est comment pour vous le matin au réveil ?
Si j’avais à décrire un jour mon lever. Ce serait difficile car de gestes vraisemblablement identiques, ajoutés un à un pour passer d’une position quasi allongée à une forme assise motorisée, il y a tant de variantes.
6h11
Imaginons donc que je sois réveillé par le radio réveil. Simple
supposition lorsqu’on a des enfants qui se lèvent à toutes heures (avec un
axiome évident : ils se réveillent tôt lorsqu’ils peuvent dormir, ils ne
se réveillent pas lorsqu’il faut se lever pour aller à l’école. Souvent, d’ailleurs,
je dis fuck alors).
En ce moment, c’est RTL, c’est le choix raisonnable d’une
station captée sans trop de grésillons.
Aussitôt la rubrique en cours achevée, je me lève de ce
matelas posé à même le parquet (à cause d’un pied qui a malencontreusement cédé
alors que je naviguais vers lui pour quérir un livre de la bibliothèque du bout
de la chambre. Certes, j’ai pris du poids depuis le début de la vie commune mais ce n’est
pas nécessaire de me le faire remarquer).
Généralement, je me déplace vers l’interrupteur du couloir
afin de ne pas jeter de lumière directe sur ma moitié légale qui démontre
autant de réactions positives qu’un gastéropode devant une bicyclette.
Je me dirige alors aux toilettes, je caresse le chien qui conserve
la position du bonze cocaïnomane jusqu’à mon arrivée (sur le dos pattes en l’air,
langue pendante, queue bruissante), j’ouvre les volets et admire la nuit, l’hiver,
le lever du jour, l’été.
Je prépare le petit déjeuner, fait tourner le micro ondes.
6h19 Petit déjeuner
6h28 (ou 6h31 si nous sommes bavards) : Je passe à la
salle de bain afin d’aborder la phase du débarbouillage en ligne, prépare le
rasage pendant que le fer chauffe.
Je repasse ma chemise du jour et rejoins la mère de mes
enfants pour le réveil des navets.
6h46
En admettant que l’humeur est bonne et que les oiseaux
chantent, nous résistons aux grognements sombres qui sortent de leurs antres
piégés en Lego acérés qui n’attendent que nos pieds.
Attitude psychologique fine pour activer les neurones des
enfants.
Tentative d’habillage avec prises de judo associées.
6h57 Petit déjeuner des fauves. Nouvelles négociations afin
d’obtenir l’alimentation minimale de ces êtres inférieurs en taille mais
supérieurs en volumes sonores.
7h06 : J’enfile la chemise repassée (ne jamais mettre
la chemise avant le repas des nains).
7h14, normalement, j’ai les chaussures non cirées aux pieds
et suis prêt à partir après avoir évité les mains chocolatées des demi portions
tout les ayant embrassés volontairement.
Je pars.