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Le Bar Nabé
15 septembre 2006

Les blancs de la retraite

L’actualité me rappelle que la retraite sera dans mon cas dans trente ans (plus ou moins cinq ans avec la prochaine réforme peut-être, ou dans moins de trente ans avec les résultats du loto).

Il s'agit du marronnier de la rentrée.

Les trentenaires d’aujourd’hui et les générations suivantes (pardonnez la généralisation) seraient utopiques de compter sur le régime de retraite.
Donc, il faudra faire le nécessaire avec les moyens du bord. C’est une donnée que nous gardons en tête, sans satisfaction mais par obligation. Cette une donnée qui risque aussi d’accentuer les inégalités.
Aucune réforme qui viendra après ou avant une période électorale n’améliorera la situation. C’est arythmétique à cause de la pyramide des âges.

De plus, avec la durée de vie qui augmente, c’en serait presque logique.

Je suis formaté depuis la fin du lycée à penser : au moins 65, sauf si je me débrouille et avec de la chance.
Donc, rien ne me choque. Je ne suis peut-être pas le seul.
L’apprentissage du monde professionnel avec l’absence d’assurance du travail du lendemain ou presque forge cette drôle de carapace avec panneau d’affichage qui clignote : « On verra ».
Il ne s’agit même pas de fatalisme mais de réalisme pour une société qui a évolué depuis 40 ans. Penser à travailler, bien vivre d’abord. Enfin, en ce qui me concerne. 

Bien entendu, en parallèle, il y a les régimes spéciaux de retraite, comme avantage parmi d’autres de certains secteurs publics.
Ce sont eux dont on se fera rabattre les oreilles par discours syndicalisés et grèves excessives.
Je vais encore entendre tout le bien que veut m’apporter un cheminot CGT de la SNCF en se battant contre leur réforme. Cela va encore m’agacer.
Les syndicats publics autoalimentent aujourd’hui la justification de leur existence (en perte de vitesse) par un battage médiatique qui fait croire que le peuple est derrière eux alors plus personne ne se reconnaît dans un combat absurde.
Quel parallèle édifiant avec les castes politiques aussi éloignées des réalités des électeurs que de leurs derniers diplômes d’Hautes Ecoles. 

Il se pourrait donc que je haïsse autant la droite, la gauche et les syndicats. 

Mais pour revenir à nos retraites, il faudra bien se rendre à l’évidence que les avantages des uns n’aident pas les problèmes des autres, qu’il est naturel que les décrets, les lois, les conventions évoluent avec le profil de la société, avec le temps et les hommes.

Il y aura toujours certains qui gagneront cent fois plus que les autres, d’autres à la rue.
L’égalité ne sera jamais respectée. Obliger un cheminot à travailler deux ans et demi de plus pour la collectivité n’enlèvera pas les millions d’euros des patrons qui externalisent leurs activités en Asie. Non. Mais ce n’est pas le sujet.
Nous ne sommes plus du même Monde.
Il est vrai aussi qu’un homme politique ne va pas non plus couper la branche dans laquelle est taillé son fauteuil en chêne. 

Mais les inégalités persistent entre gens normaux, salariés, entre public et privé avec justification souvent.
Mais Messieurs les cheminots, par exemple, êtes vous capables, en me regardant dans les yeux de me rappeler pourquoi ce régime spécial avait été négocié il y a si longtemps ? Pourquoi était-il adapté avant ?
Et surtout, en quoi celui-ci serait encore d’actualité ?
Donnez moi simplement une seule raison. 

Même les dinosaures n’ont pas pu survivre aux modifications de leur environnement.
Alors un cheminot, pensez-vous, s’il n’essaye pas de s’adapter avec équité et intelligence… 

(Et même mon fils comprendra la métaphore avec le dinosaure. Il faut que je l’intègre à la réflexion, c’est bien lui qui paiera ma retraite)

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Commentaires
A
Je remarque quand même qu'il reste des gens pour parler sérieusement politique avec Barnabé...<br /> <br /> Menfin les gens, l'Histoire ne vous a pas servi de leçon ??!!<br /> <br /> :-D
K
Lalune rappelle des choses utiles en ces temps de chloroforme médiatique très orienté.<br /> Lorsqu'on oppose sciemment les catégories en les invectivant, en créant la division, on manipule. Et ceux qui manipulent, étrangement, ne rendent pas de comptes. <br /> On laisse croire (ce que je refuse TOTALEMENT de faire) qu'il n'y aurait personne dans ce pays qui soit de bonne volonté pour essayer de corriger un peu tout ça??? Allons bon ! <br /> De plus, n'oublions pas au passage, pour enfoncer le coin, que lorsqu'on nous dit qu'on ne pourra pas assurer les retraites, on encourage la cotisation "privée" fonds complémentaire,... et cette épargne, à votre avis, qui la fait fructifier et s'engraisse dessus ? Ok ?<br /> K
L
M'sieur Barnabé je vais quand même mettre mon poil à gratter.<br /> Je pense que par rapport aux retraites il ne faudrait pas oublier une autre notion très importante.<br /> <br /> Notre retraite se calcule aussi par rapport à la richesse produite par chacun, et pas uniquement sur un rapport de pyramide des ages.<br /> Un exemple :<br /> Si un couple a 4 enfants qui produisent 100 chacun, si on part de l'idée qu'un 10ème de cette richesse paye leur retraite alors le couple aura une retraite de 40.<br /> Si un couple a 2 enfants qui produisent 500 chacun, alors le couple aura une retraite de 100.<br /> <br /> Donc plus avec moins d'enfants.<br /> <br /> Depuis la libération, si la France a vu son taux de natalité diminuer après le baby boom, elle a aussi vu augmenter dans une proportion importante sa productivité ?<br /> La robotisation, l'informatique, la technologie ont rendu la production plus importante, moins chère et moins coûteuse.<br /> C'est aussi l'une des raisons du chômage. Pour espérer le même bénéfice on a besoin de combien ? 2 fois, 3 fois, 5 fois moins de monde qu'avant ?<br /> En loucedé de nombreux patrons font l'apologie des 35 heures parce qu'elle leur a permis la flexibilité nécessaire pour une meilleure productivité tout en n'augmentant pas les salaires.<br /> <br /> La richesse augmente, les profits augmentent, alors que le nombre de salariés stagne et que les salaires ne progressent pas (moins vite que le coût de la vie en tout cas).<br /> <br /> Conclusion : ou va cette richesse générée, à qui bénéficie t'elle, pourquoi faire ? Et ne faudrait il pas penser à revoir les conditions de son partage pour permettre à la collectivité d'en bénéficier -et parmi eux les retraités- de manière plus égale ?<br /> <br /> Voualaaaa c'était mon grain de sel !
L
je viens de te faire une réponse sur mon blog grand, là j'avais pas la place ;)
L
Vu que le régime "spécial" de retraite ne sera jamais aboli (ne soyons pas utopique, même si cela ferait du bien, les cheminots sont les aristocrates des temps modernes), il ne reste qu'une chose à faire: postuler à la SNCF!
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