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Le Bar Nabé
5 octobre 2004

Ecrire comme on mange

 

Comme l'appétit vient en mangeant, l'idée vient en écrivant.

 

De deux interrogations tout à fait justifiées lues par ci, par là (et dans par ci, faut allez lire le cher La Vita Nuda).

Comment viennent les idées de notes ?

Comment fait-on pour écrire, comme ça, tout le temps ?

 

Déjà, à partir du moment on l'écriture est un plaisir, que l'expression est nécessaire dans ce monde de brutes, que l'envie d'être lu existe, qu'on pense qu'on est pas plus nul qu'un autre, le temps se trouve tout seul.

Mais il faut sans cesse garder à l'esprit cette notion de plaisir, car c'est la satisfaction de nos plaisirs qui nous font avancer.

Donc, je prends ce temps pour me faire plaisir et aussi, surtout, lorsque j'écris, je ne pense plus au boulot et à d'autres petites tracasseries. Oh, j'en viens bien à ressortir des tensions contemporaines à bases de faits divers (et bientôt d'hiver), mais le simple fait de tapoter frénétiquement sur les touches de mon clavier est exutoire. Tôt le matin ou tard le soir.

Une expression basique où mes doigts gigotent sans presque réfléchir.

 

Quant aux idées ?

De partout et nulle part, de moi et du monde qui m'entoure.

Après ce ne sont que des jeux de mots au sens propre et au sens figuré (pour ceux qui commencent à me connaître, les pauvres).

 

L'usage de la langue est orgasmique (à quelque chose près) même si j'avoue, c'est souvent capillo-tracté [1].

 

Je lisais donc que beaucoup d'auteurs carnetiers avaient des tas de petits mots, de griffonnages, de bafouillages scriptés, de dessins éparpillés sur une foultitude de papiers à la taille d'une feuille de PQ coupée en quatre.

Pour ne rien oublier, pour marquer l'instant présent, pour l'après.

 

J'avais bien acheté un petit carnet pour noter mes âneries mais je m'aperçois que la plupart du temps, je deviens productif le soir, allongé dans le noir lorsque mon esprit se vidange ou range mes aventures du jour.

Il m'arrive même d'être reproductif mais c'est un autre sujet.

 

Comme je suis d'un naturel fainéant, ou minimaliste, j'ai la flemme d'aller chercher un quelconque marque-page pour noter mes péripéties.

J'espère m'en souvenir le lendemain mais souvent, ce n'est pas le cas. Dommageable.

Alors je pars avec ma feuille blanche Word, la fleur au fusil, dans l'espoir d'avoir quelque chose d'un peu idiot que la veille à raconter.

Le fait est que c'est rarement le cas.

 

La note me vient d'une traite 9 fois sur 10, sauf si je suis interrompu par de malhonnêtes gens qui préfèrent travailler au lieu de faire un blog.

(Les mauvais esprits sauront que mon salaire est largement justifié et je les proute).

 

Donc, je n'anticipe pas le contenu des mes écrits, tout au plus une idée ou une phrase mais après, je me laisse me vider noir sur blanc.

Quand le plaisir sera en berne, Barnabé ne sera plus.

 

Se forcer à écrire n'est pas une solution très efficace, tant pour sa satisfaction personnelle ou pour … en fait que pour son propre sens critique. Il faut que votre note vous plaise un peu, sinon, point de salut.

Il y a bien plusieurs répétitions pour ceux qui me suivent depuis plus d'un an mais comme je ne me relis pas, je conserve une écriture presque instinctive.

Et puis, nous changeons, nous évoluons, nous ne montrons pas toujours la même face au monde, le même angle de vue.

 

Tout ce discours est considérablement tourné vers soi.

C'est contradictoire avec l'attente de lecteurs.

Changer le naturel…

 

Quant au tableau de Marat, assassiné dans sa baignoire alors qu'il écrivait (il soulageait ses démangeaisons d'un solide eczéma en travaillant dans son bain), j'interprète volontiers librement l'image de cet homme mort en écrivant.

Enfin, j'me comprends.

 

[1] J'adore ce synonyme d'expression. J'espère pour vous que vous connaissiez et que vous l'utiliserez sans contre indication.

Capillo-tracté, tiré par les cheveux. Je me marre tout seul.

 

 

Demain, la note sera courte (enfin, je crois), elle sera significative de Barnabé et vous comprendrez sans doute le caractère majeur qui fait de lui ce qu'il est depuis tout petit.

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Commentaires
S
Je me reconnais également beaucoup dans ce que tu dis. Ecrire est un plaisir. Je vis d'écriture. Je me vide de mots, c'est vital, comme une envie de pisser. Je ne peux pas tout garder à l'intérieur. Et oui, ils viennent comme ça, d'un peu partout, envahissent nos pensées avant que nous les recrachions. Quand je n'aurais plus d'idées, c'est que je serais morte.
4
Toi alors !<br /> ;)
J
Je me sens beaucoup de points communs avec toi Barnabé dans la préparation de l'écriture d'un texte. Il m'arrive d'avoir des idées dans la journée, mais surtout je ne commence à écrire que lorsque c'est le moment. Alors je rentre dans une espèce de transe, et me découvre, en même temps que mes mots s'inscrivent sur l'écran blanc. Je me souhaite le plaisir de te lire encore longtemps ;-)
I
j'écris donc je mange... Barnabé vient de résoudre le problème de la faim dans le monde... Suis capilloarraché moi.
W
Chic, des notes à suspense ! Vivement demain ^_^<br /> Est-ce que tu écris la nuit ? Est-ce que tu te passes de la nivea sur le visage quand tu écris ? Est-ce que tu prodigues des conseils à ton entourage quand tu écris ? Si oui, oui et oui, alors a le talent requis pour organiser tes propres séances de consultation de capilliculture bio-cosméticienne en nocturne, et je te tire mon chapeau.
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