Si d'aventure...
Voili, voilà, attention la note suivant est à prendre avec des pinces à sucre devant notre café de bon européen super avantagé.
Oh et puis, non, vous le prenez comme vous vous voulez.
C'est la tradition, le 25 c'est Noël, le 1er c'est l'anniversaire du SIDA.
Et pis bientôt, ça sera l'anniversaire de tous les myopathes du monde entier.
Alors Sidathon, Téléthon, on nage en plein absurdité hypocrite. Encore une fois, des gens bien sont à l'origine de ces idées salutaires mais désormais, il faut voir ce qu'on en fait.
Episode 1 : le Téléthon : combien de bénévoles vont offrir leurs journées pour la recherche ? Louons les.
La démarche est bonne. Simplement, des artistes en profitent pour faire leur promo, TF1 balance le même soir, son élection des Miss France cochonnailles avec la dame chapeautée liftée. C'en est devenu honteux depuis quelques années de considérer la soirée du Téléthon comme une lutte d'audience.
La belle idée a été pervertie. Alors pour cette maladie, la recherche avance à grands pas mais on ne le sait pas, personne n'en parle à part dans des revues spécialisées.
Ah si, bien sûr, PPDA va se donne bonne conscience en faisant le résumé des épisodes précédents dans son journal. Chouette, alors qu'est-ce qui s'est passé ? Combien sont morts depuis le début des Téléthons ? Est-ce que Gérard Holz aura une cystite pendant son Dakar ? Est-ce que JP Pernaud va nous dire combien ça coûte l'élection des Miss Boudins ?
Des solutions avancent pour guérir toutes les formes de myopathie. Voilà qui est positif et devrait être mis en avant au lieu de nous rabattre les oreilles avec des infos réchauffées pour faire pleurer dans les chaumières. Et là, je parle plutôt de deux journalistes perdus au Club Med irakien ou de la saga des budgets dépensés pour les campagnes politiques (droite et gauche, pas de différence).
C'est bien plus facile de faire passer le négatif.
C'est important aussi d'informer. Pas de déformer.
Bref.
Episode 2 : Le Sidathon ou Sidaction. Il faut s'inquiéter : Les jeunes sont tous cons, ils faut leur dire que la maladie n'est pas guérissable ! Qu'il faut se protéger, se faire pister au cas où pour prendre le fléau à son démarrage.
Oh les belles campagnes de publicité (publicité qui je vous le rappelle se payent à prix d'or dans ce milieu audiovisuel pourri par le fric (j'y travaille alors ça va bien, et pis, je suis trop con ou maladroit pour ne pas en profiter).
Les femmes sont de plus en plus touchées (ça c'est le thème médiatique de l'année) et avec elles tous les bébés qui vont venir.
Arrêtons de se regarder le nombril, le problème n'est pas en France. Il est en Afrique et en Asie où les moyens sont inexistants à cause du manque de volonté des gouvernements et de l'industrie pharmaceutique (qui ne travaille pas pour les beaux yeux du nourrisson de 6 mois qui vient de crever d'un rhume).
Mais même tout ça, aucun gouvernement et journaliste du 20 heures ne monte au créneau avec autant de véhémence et d'insistance que pour récupérer un journaliste de guerre ou parler de la reproduction de la truite d'élevage en milieu pollué.
A côté de tout cela, il vaut mieux le faire que de ne rien faire.
Certes.
Il y a beaucoup trop d'argent en jeu dans ces enjeux.
Alors que fais-je me direz-vous ?
Je vais éduquer mes gamins pour le respect de la Nature humaine, en tout cas, je vais essayer. Je vais les informer et je vais essayer de faire fermer les claque-merdes des indigents qui se satisfont de leur petit confort et du discours qu'on leur fait avaler.
Mais voilà que je suis pareil que ceux que je dénonce, je me sers du 1er décembre pour l'ouvrir.
Bah oui, comprenez moi, ce week-end, j'ai un anniversaire à fêter, j'ai les cadeaux de Noël à m'occuper, le boulot à peaufiner. Je n'ai pas que ça à faire de me battre pour un malade.
Ah pardon, j'oubliais de vous dire, moi, bien sûr, je ne suis pas malade.