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Le Bar Nabé
21 février 2005

Repos dominical



L’intérêt du dimanche familial est qu’il prépare positivement à reprendre le travail le lundi.

Tout a commencé par une grasse matinée intempestive jusqu’à 7h40.
Statistiquement, c’est une heure de mieux que d’habitude et force est de constater que l’expérience aidant, la mise au lit de la veille accompagnée de barbituriques pour canassons commence à être efficace.

Le temps de prendre son petit déjeuner et d’en ramasser les deux tiers par terre et nous voilà fins prêts à attaquer le repos dominical avec la joie et la bonne humeur qui nous caractérisent.
Il est 8h30.

Que fait-on à 8h30 un dimanche matin dont le ciel bas sifflant la bise et les flocons envahit l’extérieur ?
L’objectif est de tenir jusqu’à la sortie périlleuse vers la boulangerie.

Pendant que la mère de mes enfants trie les chaussettes en clamant avec fierté qu’elle n’a que 15 pauvres orphelines, que le grand végète devant Winnie et que la petite joue à la poupée avec un dragon en plastique encore enchaîné (sinon, je me doute bien qu’il se serait barré, on a beau être un dragon, ça se voit que vous n’avez jamais été placé entre les mimines chirurgicales d’une enfants de deux ans) ; pendant tout cela, je rampais dans la jungle en toute discrétion afin de ne pas me faire repérer par ces gardes fourbes porteurs de lance-roquettes et ce snipeur qui fait le kakou sur sa tour.

Dix hurlements stridents plus tard pour cause de « Viens t’habiller sinon, tu n’iras pas avec nous à la boulangerie », je faisais enfin sauter la troisième antenne de liaison radio.

A 11h00, tout le monde était vêtu chaudement pour affronter le blizzard et un chien surexcité d’entendre le tintement d’un collier, synonyme de promenade.
A 11h10, la neige m’avait frigorifié le visage. Je faisais face au vent, j’avais l’impression d’être Paul Emile Victor lors d’une de ses expéditions vers le pôle Nord, son chien de traîneau bourru qui ne cessait de tirer sur sa laisse (et qui va bien finir à se la prendre en pleine tronche s’il n’arrête pas de tirer sur sa laisse, saloperie de clebs).
Je faisais barrage au vent pour un enfant qui courrait partout sur le trottoir et mon duo préféré de gonzesses qui traînait à l’arrière (leur vitesse de déplacement étant proportionnelle à la taille des jambes de la petite).

A 11h20, la boulangerie. Le grand se fige devant le comptoir, malgré les dix personnes qui nous précédait et finit par se faire sortir manu militari par sa mère et plaquer au sol par son père pour cause de non écoutage de grande personne. La petite, fière de sa sagesse finit par s’entendre dire qu’elle n’aura pas le croûton de pain avant d’être rentré à la maison car ce n’est pas facile de manger son pain avec des moufles.
Le caprice qui en suivit fut tel que l’énervement de la mère aurait pu servir de source de réchauffement planétaire.
Ce n’est qu’après d’âpres négociations entre un chien, un père congelé et une gamine pleurnichant que les cris cessèrent alors que la mère fuyait devant avec le grand.

« Joie et félicité ».

Pour me détendre, j’allais couper un peu de bois dans la forêt. Le jour étant bien installé, les loups sont plus hésitants.

(Vous comprendrez aisément que si je vous avait dit : J’allais ramasser le bois pré-coupé par le précédent propriétaire avec ma vieille brouette… Enfin, bref).

Le repas calma tout le monde autour des frittes.

J’étais suffisamment rassasié pour faire la peau de cet hélicoptère qui me dégommait la tronche pendant que le bateau coulait (il est vrai que c’était quand moi qui l’avait sauté d’une charge explosive habilement placé au niveau des réservoirs).
N’en pouvant plus de noyades ou d’absorption d’ogives métalliques, j’entendis le fils qui réduisait son château fort à néant (il est vrai que le dragon était énervé depuis l’épisode traumatique du matin). La petite siestait et la mère travaillait. C’est beau une famille qui laisse tranquille son papa.

Afin de les récompenser des ces moments de calme, je fis des crêpes après avoir allumé la cheminée sous les yeux brillants du fiston qui aurait bien profité de la flambée pour rendre l’attaque du château fort plus réaliste.
A part un « C’est beurk les crêpes », le goûter fut bon.

Le bain devait être réparateur après une journée si éreintante mais ce fut sans compter la horde qui décida d’y participer.
Je ne sais pas si vous êtes déjà rentrer dans une baignoire (hé oh, j’suis pas si gros) avec deux enfants de 4et 2 ans, plus une mère qui profitait du manque de mobilité possible pour user du shampoing mais ce ne fut pas reposant du tout.

Le reste de la journée ne fut qu’une lente observation de l’horloge qui indiquerait l’heure du dodo.

Nous sommes lundi, je travaille dans le calme.


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Commentaires
R
Ca donne envie, tiens... (ou plutôt me rappelle mes mous dimanches d'hiver d'enfant). LVN, je crois qu'on est tous en état d'hibernation avancée avec cet hiver interminable. Les matins sont particulièrement difficiles non? (rassurez-moi, c'est pas l'âge?)
P
la descente à la boulangerie
B
>Joseph Pujol: meu non, c'est un peu difficile les vingt premières années, après, on s'adapte les vingt suivantes.
J
Je sais pas si je suis fait pour la vie de famille aprés tout... Tu m' as mis le doute là...Je ne contribuerais donc pas à l' effort démographique de mon pays face à la déferlente asiatique(des millions de couche-culottes de Paris à Pekin...) Je ne suis qu' un veule...
A
Hein ? Moi ? Qui ?<br /> <br /> C'est pas du tout mon genre.<br /> <br /> Enfin si peu ;-)
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