Repos dominical
Lintérêt du dimanche familial est quil prépare
positivement à reprendre le travail le lundi.
Tout a commencé par une grasse matinée intempestive
jusquà 7h40.
Statistiquement, cest une heure de mieux que dhabitude
et force est de constater que lexpérience aidant, la mise au lit de la veille
accompagnée de barbituriques pour canassons commence à être efficace.
Le temps de prendre son petit déjeuner et den ramasser
les deux tiers par terre et nous voilà fins prêts à attaquer le repos dominical
avec la joie et la bonne humeur qui nous caractérisent.
Il est 8h30.
Que fait-on à 8h30 un dimanche matin dont le ciel
bas sifflant la bise et les flocons envahit lextérieur ?
Lobjectif est de tenir jusquà la sortie
périlleuse vers la boulangerie.
Pendant que la mère de mes enfants trie les
chaussettes en clamant avec fierté quelle na que 15 pauvres orphelines, que
le grand végète devant Winnie et que la petite joue à la poupée avec un dragon en
plastique encore enchaîné (sinon, je me doute bien quil se serait barré, on a
beau être un dragon, ça se voit que vous navez jamais été placé entre les
mimines chirurgicales dune enfants de deux ans) ; pendant tout cela, je
rampais dans la jungle en toute discrétion afin de ne pas me faire repérer par
ces gardes fourbes porteurs de lance-roquettes et ce snipeur qui fait le kakou
sur sa tour.
Dix hurlements stridents plus tard pour cause de « Viens
thabiller sinon, tu niras pas avec nous à la boulangerie », je faisais
enfin sauter la troisième antenne de liaison radio.
A 11h00, tout le monde était vêtu chaudement pour
affronter le blizzard et un chien surexcité dentendre le tintement dun
collier, synonyme de promenade.
A 11h10, la neige mavait frigorifié le visage. Je
faisais face au vent, javais limpression dêtre Paul Emile Victor lors dune
de ses expéditions vers le pôle Nord, son chien de traîneau bourru qui ne
cessait de tirer sur sa laisse (et qui va bien finir à se la prendre en pleine
tronche sil narrête pas de tirer sur sa laisse, saloperie de clebs).
Je faisais barrage au vent pour un enfant qui
courrait partout sur le trottoir et mon duo préféré de gonzesses qui traînait à
larrière (leur vitesse de déplacement étant proportionnelle à la taille des
jambes de la petite).
A 11h20,
Le caprice qui en suivit fut tel que lénervement
de la mère aurait pu servir de source de réchauffement planétaire.
Ce nest quaprès dâpres négociations entre un
chien, un père congelé et une gamine pleurnichant que les cris cessèrent alors
que la mère fuyait devant avec le grand.
« Joie et félicité ».
Pour me détendre, jallais couper un peu de bois
dans
(Vous comprendrez aisément que si je vous avait dit :
Jallais ramasser le bois pré-coupé par le précédent propriétaire avec ma
vieille brouette
Enfin, bref).
Le repas calma tout le monde autour des frittes.
Jétais suffisamment rassasié pour faire la peau de
cet hélicoptère qui me dégommait la tronche pendant que le bateau coulait (il
est vrai que cétait quand moi qui lavait sauté dune charge explosive
habilement placé au niveau des réservoirs).
Afin de les récompenser des ces moments de calme,
je fis des crêpes après avoir allumé la cheminée sous les yeux brillants du
fiston qui aurait bien profité de la flambée pour rendre lattaque du château fort
plus réaliste.
A part un « Cest beurk les crêpes », le
goûter fut bon.
Le bain devait être réparateur après une journée si
éreintante mais ce fut sans compter la horde qui décida dy participer.
Je ne sais pas si vous êtes déjà rentrer dans une
baignoire (hé oh, jsuis pas si gros) avec deux enfants de 4et 2 ans, plus une
mère qui profitait du manque de mobilité possible pour user du shampoing mais
ce ne fut pas reposant du tout.
Le reste de la journée ne fut quune lente
observation de lhorloge qui indiquerait lheure du dodo.
Nous sommes lundi, je travaille dans le calme.