Droit de citer
L’évolution de l’espèce humaine nous montre tous
les jours sa fantaisie !
Observés au journal télévisé d’hier, ils avaient le
visage flouté de rebelles vindicatifs.
J’apprenais le nouveau terme médiatique à la
mode : le racisme anti-blanc. Je subodore qu’on va en faire des choux gras
sur les feuilles de choux.
Alors les petits cons décérébrés qui viennent
casser de la vitrine et du petit blanc bourgeois dans les manifestations sont
fiers de leurs actions et affirment à qui veut bien l’entendre (par exemple, un
journaliste en mal de sensations dans l’attente de l’ascension du pape et du
prochain tsunami) qu’ils vont recommencer dès qu’ils en auront l’occasion.
Quand on écoute jacter ces djeunz catalogués d’la
cité du 9-3, on prend conscience de l’évidente capacité physiologique de vivre
sans une once de cerveau et on doute du professionnalisme réel de ces gens qui
les interrogent.
Mais point de polémique sur le 20 heures qui
fournit des sujets à VSD ou Paris Match tant que le prince Reignier monégasque
continue de vivoter et que le prince Charles ne s’écrasera pas les oreilles sur
une barrière hippique.
Il s’agit d’analyser la haine qu’on veut bien nous
décrire et généraliser en un seul reportage.
C’est vrai, je suis blanc ! Comprenez moi, je
me sens concerné et visé !
Même si j’appartiens de souche au 9-3, je suis,
grâce à mes parents (et pis un peu aussi de part mes efforts scolaires –
fallait bien que je compense mon manque de filles à l’adolescence-), un
privilégié qui a eu son bac, et à qui on a donné la chance de faire des études
supérieures qui l’ont conduit directement à l’ANPE avant sa remise en question vitale.
Bon, je conclus : tout est un problème
d’éducation et de responsabilité des parents. Indirectement, un problème de
société et un souci historique mal géré, des décisions politique
(sociales ?) d’entassement de familles au sortir d’une guerre coloniale navrante,
d’intérêts et profits de certains au dépend d’autres, des conséquences de mai
68… Vous voyez, je ne vais pas digresser davantage, c’est tellement clair et
simpliste.
Voilà, je suis débarrassé, je peux passer à la
suite.
Revenons à ces petits cons de moutons.
(M’enfin, même le visage flouté, mon père m’aurait
vu à son journal du soir émettre autant d’inepties, je me serai pris une beigne
à satelliser un 4x4 parisien sur Neptune (Mars, ça devient trop connu)
accompagné de coups de martinet à faire jouir un Edouard Stern).
L’argumentation divulguée aussi vertement (« que
voulez vous, je suis un rebelle du 9-3, je fais ce que je veux, je fuck la
société, j’ai même pas peur de la police ») tend à justifier ces
débordements de conneries par une jalousie sociale contre ces petits salauds de
blancs bourgeois qui exhibent leurs signes extérieurs de richesse.
Donc, tabasser à 20 contre 1 ce gars habillé en
mode surfeur du 8ème ou cette fille qui ose se fringuer avec une
jupe plutôt qu’un pantalon ‘sac poubelle’ qui descend jusqu’au socquettes, ça
le fait ‘achement rebelle !
Donc, s’en prendre à un faux rasta ou à un vrai fan
de Kyo, c’est hyper tendance dans les milieux où la tournante en cave est de
rigueur au niveau bizutage des sœurs un peu trop jolies.
Faudrait qu’on m’explique pourquoi ces ‘victimes’
de la société admirent une tasspé qui se balade avec une minijupe si courte
qu’on dirait une écharpe, et qu’ils veuillent que leurs copines sortent en
anorak.
« Oui, mais t’as pas vu, gros naze que ces
gens là portent des belles fringues neuves ! »
Certes, petit con, mais, arrête moi si je me
trompe, dans le reportage dans lequel tu passes si bien, ne portes tu pas un
survet’ Puma blanc qui me parait à peine tombé du camion ? [1]
Et ces pantoufles encore chaudes des mains de
ch’tis nenfants asiatiques ?
Non ? Ah ce n’est pas pareil parce que toi !
Ces affaires que tu portes sont volées parce que tu n’as pas les moyens de les
acheter en magasin.
Tu vois bien que je peux être aussi caricatural que
toi !
Ça le fait ? Ouaich’gros ?
Ça le fait aussi que j’eusse côtoyé des habitants
de cités dans ma prime jeunesse où une sortie de weekend à la patinoire du
Raincy se transformait en règlements de compte à OK corral à coups de patins à
lames aiguisés et d’envoi de bétonneuses.
Ça le fait aussi que bien des petits cons de ton style
ont dans leur garde-robe de cette chambre remplie de matériel hifi, vidéo et de
trois PS2 et dans cet appartement rempli d’espoirs parentaux vains, des tonnes
de Chevignon et autres Nike, Adidas.
Parce que, très souvent, tes parents sont
désespérés de ne pouvoir t’offrir ce que tu attends mais que tu ne le verras
que dans quelques années si ton passage à la prison de Villepinte ne t’aura pas
trop déglingué.
Parce que, la plupart du temps, tu accuses la
société plutôt que de te regarder dans un miroir et de te dire que quelques
efforts en classe te sortiraient un peu de cette voie toute tracée dont tu nous
rabats les oreilles comme une voie inéluctable et destinée.
Bien sûr que tu n’es responsable de rien. Ni de tes
actes de mineur, ni des conséquences.
Plus de droit, plus de lois.
J’oubliais que c’était moi la cause de tes problèmes !
Moi avec ma vie de père de famille, sa voiture que tu vas rayer pour le plaisir
ou faire brûler un soir de St Sylvestre.
Ça va bien de m’appesantir sur toi, petit con.
Sais-tu que pleins de tes potes aimeraient s’en sortir ?
Mais que c’est simple de ma part de te jeter la
pierre.
J’oubliais que je ne m’appelle pas Malik, Abdel ou
Rachid, ni même Steve ou Ken.
Bon, j’avais deux choix : émettre un avis ou
compatir devant le malheur qui s’abat sur ces jeunes.
Je n’ai pas une fibre très sociale parfois. Je suis
très intolérant.
Je ne comprends pas non plus pourquoi ce reportage
si négatif est passé à 20h pour exacerber plus encore ce phénomène soi disant
social. Les cités, du 9-3, du 9-5, de Marseille ou d’ailleurs, ce n’est pas que
ça.
Les ‘blancs’ vont avoir encore plus peur et vont
encore voter comme des cons.
Sur ce, c’est le printemps, bonne semaine à
vous !
[1] C’est important de préciser aux non originaires
du 9-3 qu’il arrive fréquemment dans cette région de notre beau pays que les
routes soient si mal entretenues que les camions gavés de marques de toutes
sortes perdent à cause d’un malheureux nid de poules, leurs contenus. On parle
de matière tombée du camion. On ajoute souvent : par un curieux hasard ou
par inadvertance.