Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Bar Nabé
12 avril 2005

Veni, Vis site, ...(2)

La visite des châteaux de la belle Loire m’a interpellé sur le plaisir que j’aurais éventuellement eu à vivre à cette époque.

Encore aurait-il fallu que j’appartienne à la bonne catégorie sociale (me rappelait ma ‘tite femme, toujours plus proche de la réalité que moi, perdu dans mon imagination). 

Que n’aurais-je alors couru après gentes demoiselles pour les trousser dans les allées étroites du labyrinthes végétal des jardins de Chenonceaux ?

Que n’aurais-je alors vaincu en duel ces prétendants poilus pour aller voir, avec une mignonne, si la rose qui ce matin avait éclose sa robe de pourpre au soleil !

Que n’aurais-je offert de châteaux en un geste auguste de la main ou plutôt que n’aurais-je récupéré tout ce que je pouvais en dot auprès de jeunes filles aisées ?

En fait, ce ne devait pas être très drôle.

facade26

Chambord.Bâti sur un immense domaine, nous y arrivons à travers la forêt par une route rectiligne qui nous laisse deviner au fur et à mesure de l’approche la splendeur du bâtiment.

D’une architecture complexe et passionnante, le château nous fait tourner la tête au détour des étages et des escaliers.

Il possède au centre du donjon un escalier en double hélice hélicoïdale, exactement comme la représentation de la double hélice d’ADN qui nous fait vivre.

La Nature m’épate car elle a déjà tout inventé bien avant les constructions mentales humaines. 

« Pour ta chance le Roi François avait accepté que tu le construises une magnifique escalier en colimaçon et il t'a fait vivre le restant de tes jours.

Le Roi aurait-il soupçonné que cet escalier en double hélice contenait le code secret de toutes les vies? » 

Claudio Guttierrez (à propos de Léonard de Vinci) 

Etrangement, Chambord ne fut construit que pour démontrer à la face de l’Europe la qualité et la puissance du pays.

Il aura fallu aller chercher en Italie les idées mais la démonstration du pouvoir français est une évidence dès que l’on entre dans la cour du château et que l’on se pâme naturellement devant les fastes devantures.
Paraître était déjà l’essentiel.

François 1er avait les clés d’une demeure qui ne l’a que peu accueilli. La cour est alors nomade dans ce 16ème siècle, se déplace avec ses milliers de personnes et ses meubles (mobile > mobilier ; ne me remerciez pas). 

Nous avons pris part à la grande visite conférence qui nous a emmené jusque sous les charpentes des toitures, en passant par ces portes usuellement interdites au public.
 

Madame la guide, habillée de vert et tripotant nerveusement son foulard, était cette sorte de professeur agrégée qui effraie les élèves rien que de penser à ses cours.

Sans aucun doute ayant étudié rigoureusement Chambord sous toutes les coutures des tapisseries, elle nous expliqua, à force de termes souvent incongrus pour un architecte historique non reconnu de la profession tel que moi, nombres de secrets de la demeure royale.

Elle cria quelques fois contre les enfants qui faisaient trop de bruits, enguirlanda la jeune fille qui voulait s’asseoir sur ce rebord pour une photo, nous faisait courir dans les couloirs tout en continuant à parler (cela me rappelait affreusement ces profs de fac qui déblatéraient leurs cours sans se soucier des étudiants). 

Mais nous l’avons vu sourire. Une fois certes, mais ce fut sur les terrasses de Chambord, à quelques mètres des sommets des toitures.
En refermant derrière elle une des petites portes en bois qui nous faisait sortir de sous les toits, elle avait enfermé une canadienne et sa gamine sous les charpentes.
 
En fait, Chambord, ça ne se raconte pas, ça se visite.

 

Note à moi-même : ces notes doivent être d’une chiantitude, ch’ais pas où t’as perdu tes jeux de mots pourris et ton humour désastreux. Dire qu’il reste encore d’autres châteaux.

 

Publicité
Commentaires
B
>Sam: Je note l'idée de rencontre sous les remparts d'un château!<br /> <br /> >C4L1M3R0: La punition est terrible !<br /> <br /> >Maurice: Je ne pouvais éluder l'essentiel de ce qui compose notre espèce !<br /> <br /> >Anne: Idem que pour Sam' !
A
Mes souvenirs de châteaux loiresques sont bien lointains...
M
... et voilà on se plaît à rêver de chevaliers et de princesses, et BOUM, voilà ti pas qu'on attaque bille en tête avec au programme castagne entre brèteurs et troussage en règle au milieu des bosquets! Las, las voyez comme en peu d'espace...
C
Puisque c'est comme ça, tu auras un commentaire d’une chiantitude, sans jeu de mots pourris et sans humour désastreux.<br /> Désolé.
S
Je suis enchantée de ces notes instructives : enfin Barnabé aborde le socle de notre culture nationale !<br /> <br /> De plus, j'ai toujours rêvé de visiter les châteaux de la Loire, mais personne n'a jamais voulu m'y accompagner. (pfff)<br /> <br /> (qu'est-ce que c'est que ce jeu de mots avec la salamandre? Cela me rappelle le socle d'échiquier où les cases étaient SOI-DISANT toutes de la même couleur... là, je ne vois pas davantage ce qu'il y a à voir.<br /> Ayant lu la fable salace de Vinvin, je m'attends à tout)
Archives
Publicité
Publicité