Veni, Vis site, ...(3)
A la demande générale, je traverse le château royal
de Blois.
J’expliquai précédemment que la cour était nomade
et ne restait qu’une semaine maximum par site. Le voyage formant la jeunesse,
elle se déplaçait avec ses 10 000 participants (et veaux, vaches, cochons,
couvées et les chiens) le long de grands convois à travers la France et les
pays ayant eus la chance d’être envahis.
Les canidés commençant à prendre une importance non
négligeable dans l’entourage de la cour, voilà d’où vient l’expression : « Les
chiens à Blois et la caravane passe ».
Le château de Blois est très particulier parce qu’il
est composé de quatre époques distinctes architecturalement parlant.
Du château initial médiéval (XIIIème), il ne reste qu’une
grande salle gothique (la plus grande de France, appelée, salle des Etats car
ayant abritée par deux fois la réunion des Etats Généraux).
Vient ensuite l’aile Louis XII (construction 1498-1503)
en brique rouge et en pierre qui amorce l’influence italienne. Cette partie
abrite le musée des Beaux Arts. La première pièce traversée justifie l’appellation
tant les tableaux, bustes… sont épatants.
La renaissance éblouit le château avec la partie édifiée
par François 1er. Décor travaillé, escalier en vis extérieur
imposant et magnifique.
Enfin, l’aile Gaston d’Orléans (construction 1635-1638)
incomplète, d’architecture française classique.
L’édifice a traversé les siècles à coups de
démolition et reconstruction aux goûts du suivant propriétaire et a eu la
chance de conserver un ‘morceau’ de chaque époque.
Ça m’énerve de simplifier comme ça parce qu’en
fait, c’est très complexe et les intérieurs sont superbes, des sols carrelés aux
plafonds à la française.
Parce que je pourrai vous parler du Gaston
(1608-1660), frère de Louis XIII (1601-1643), qui a cru longtemps pouvoir
accéder au trône et qui s’est fait lâché par le frèrot. Les maçons n’ont même
pas voulu terminer son aile (toujours inachevée aujourd’hui, y’a plus de
professionnels de nos jours, que voulez-vous ma bonne dame !) de crainte
de ne pas être payé.
Parce que je pourrai vous raconter comment le Duc de Guise s’est fait assassiné par le roi Henri III (1551-1589) à deux pas de sa chambre (le Duc était protestant, Henri était catholique, la conspiration était l’argument classique d’un découpage en règle des contrevenants à l’ordre établi. J’ajouterai l’épisode festif de la St Barthélemy).
Le roi aurait même déclaré en poussant le cadavre
encore chaud du Duc de Guise : « Couché, il ne parait pas si
grand que cela ».
Il faut précisé que le Duc était un grand gaillard
de 2m, ce qui à l’époque, faisait tâche parmi la cour.
J’extrapole librement en pensant que le Duc de
Guise profitait de sa grande taille pour se faire mousser. Et comme la mousse tâche,
il advint ce qu’il advint.
Il y en a plein des petites histoires de l’Histoire.
Il y a aussi l’amour de raison entre Henri II (1519-1559)
et Catherine de Médicis, sa régulière, alors que ça fricotait avec Diane de
Poitiers.
Cela dit, de mémoire (on va dire ça comme ça), il n’y
eu qu’un seul mariage d’amour à cet époque, et ce fut d’ailleurs l’Henri III et
Louise de Lorraine.
Le reste n’était qu’alliances pour la Bretagne, les
provinces italiennes, espagnoles et des paix signées poliment.
Le fait est que je suis tout à fait volontaire pour
m’accorder avec Monica Bellucci si cela peut arranger le pays (un truc entre l’Oise
et Monica ? Non ? Bon, tant pis).
Bon, la punition est terminée, vous pouvez
reprendre une activité normale.