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Le Bar Nabé
5 juillet 2005

Gènes et rations

pavIl y a eu la dernière génération des 68tards. C’est l’image qu’on en garde, qui est distribuée par les médias, qu’on s’imagine.
Celle qui lançait des pavés pour faire une révolution étrange qu’on ne reconnaîtrait pas. Mais je n’y étais pas. 

Et puis, les années 70 sont arrivées avec les bouquets de fleurs psychédéliques, les vans VW colorés, les cheveux longs, les guitares aux pieds des feux de camps qui prolongeait le phénomène Woodstock de 1969.1018703364
Il y avait les antidépresseurs naturels et la musique.
Oh oui, la musique qui commence à se varier comme une explosion de phénotypes génétiques différents. Mais je n’y étais pas.

 

Enfin si, j’y étais un tout petit peu.
Mais quand on parle de générations, il faut avoir l’âge d’en être. Il ne s’agit pas de la date de naissance, non, ce qui nous marque, c’est la période universelle qui commence à aux prémices de l’adolescence et qui, quelquefois, se termine à l’âge bête, l’âge adulte.

Ou bien, on invente (‘on’, des gens bien pensants, qui savent, eux) des termes comme l’adulescence qui porte des phénomènes de société. Terme pourtant inventé dans les années 70 et ressorti pour les besoins actuels.
Donc, les seventies, je n’y étais pas.
Pourtant, ça avait l’air bien les années d’avant SIDA. 

Et puis, les années 80 sont arrivées, et là, c’est ma partie.
C’est celle dont on parle tant aujourd’hui car les trentenaires d’aujourd’hui, nés de 1970 à 1980, passent au pouvoir de la société, au contrôle de leur ouverture de gueule.

Et on (‘on’, des gens bien pensants, qui analysent, qui réfléchissent, car ils ont la maturité, le recul nécessaire, l’œil critique et objectif des générations d’avant) pond des beaux sujets sur notre état psychologique fragile, sur ces absences de but, sur ces accès infantiles et/ou immatures, sur nos désirs de loisirs avant de songer à travailler, sur nos tendances régressives, sur nos rêves inachevés, sur ce besoin de les réaliser par-dessus tout, sur le refus de grandir et le refuge dans le passé…
L’enfance inspire. Elle l’a toujours fait.
L’adolescence s’interroge, combien d’études sont faites ? Physiologique, psychologique sur cet état naturel passionnant. Ça a toujours été le cas. 

Alors comme c’est vendeur puisque les trentenaires d’aujourd’hui atteignent le pouvoir d’achat, on (‘on’, des gens mal pensants qui profitent du phénomène inventé par les ‘on’ précédents) nous ressasse des émissions, des compil, des films cultes, des comportements des années 80… Rations audiovisuelles.
Je suis devenu une cible marketing. Fichtre. 

Mais je ne peux croire que tout cela ne soit pas lié à la multiplication des moyens médiatiques et d’expression. C’est évident, les autres « générations » ont tant de choses intéressantes aussi bien à elles.
Alors nous entretenons ce qu’on nous dicte, ce qu’on nous placarde puisqu’on se reconnaît un peu. Logique. 

casAlors Chantal Goya, Dorothée, Goldorak, Candy Casimir… mais qu’avez-vous fait de nous pour que nous soyons cette génération si nostalgique ?
(Attention, deuxième degré)

A moins que quelqu’un ne se doit donné la peine de faire un rapprochement entre l’état social des 30 glorieuses qui ont relevé le pays à la sortie de la guerre et les 30 laborieuses et chômeuses qui ont suivi.
Mais peu importe, nous voilà aux limites de Rousseau quand il parlait des effets de la société sur l’homme (il naît bon et rendu mauvais par elle). Inné, acquis, gènes.
C’est aussi passionnant non ? 

Bref, je m’égare.
Derrière tout ce bazar de mot, je me dis que dans 10 ans, les trentenaires nés au fond des années 80 vont prendre le relais. C’est un succès bien éphémère et contre versé mais ne faut-il pas profiter de ce qu’on nous écoute aujourd’hui alors ?

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Commentaires
J
j'ai beau être soit-disant une cible marketing, les pubs me passent très souvent à côté : les publicitaires sont de la vieille école, eux...
B
>Fauvette: ça rend plus critique et plus méfiant. Et c'est aussi une source de note !<br /> <br /> >Anne: soit ce sont eux, soit c'est nous, mais ça lasse effectivement.<br /> <br /> >Sushie: tu verras dans dix ma 'vieille' !<br /> Mais vu de mon âge canonique, je préfère mes années 80 (mais c'est normal)<br /> <br /> >LVN: Ce n'est pas trop mal non ?<br /> Parce que si moi on m'oblige à écouter du Plastic Bertrand ou la compil d'Indochine, je craquerai !<br /> <br /> >Pralinette: Références obligatoires d'une sacrée époque !
P
En 68 j'avais 16 ans et j'ai beaucoup plus été marquée par les Beatles que par les pavés... par la passion Gainsbourg-Birkin...oui ça c'est vraiment ce que j'ai aimé et m'a fait rêver !
L
Je peux déjà anticiper pour quand je serais vieux-vieux-vieux, qu'il faudra que j'aille m'installer (si j'en ai les moyens) à la maison des Tilleuls.<br /> Avec mes congénères, on écoutera Clash à fond les manettes, on dansera sur du ska, et on fumera des pétards planqués dans nos chaises (c)roulantes.<br /> Un nouveau terme apparaîtra : les seniorulescents, les p'tits vieux scotchés à leurs 16 ans.<br /> On sera un marché intéressants pour les boutiquiers de toute sorte qu'on élève aujourd'hui au rang de sauveurs de la nation, et d'élite performante (hin hin hin).<br /> On nous vendra des lecteurs MP3 intégrés au sonotone, une comédie musicale sur Casimir sera le tube de l'année, le prénom Kevin reviendra à la mode, les pulls jaune paille aussi, et les cravates fines en cuir...<br /> Le futur est un cauchemar pour les adultes nostalgiques de leur passé promis à la mise sous blister, et au merchandising en tête de gondole d'hypermarchés.<br /> Mais toujours une source de rigolade à partager au Bar Nabé.
S
Quand j'y pense, j'aurais préféré être une trentenaire qu'une "vingtenaire". J'ai l'impression que vous avez connu la bonne époque alors que nous...Peut être ai le nez trop près de notre temps pour ne pas voir qu'il est grandiose... non décidément, j'aurais préféré être née 10 ans plus tôt
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