Matelots partis niqués (désolé)
Aujourd’hui, nous « enterrons » nos martiniquais. Il faut
accompagner les familles. La classe politique s’en charge. Pourvu que Chirac ne
prolonge pas son séjour dans une résidence au bord de la plage à grignoter des
crustacés.
Mais les Unes des journaux se focalisent sur le cycliste américain.
Libération continue son cahier du sexe et nous explique comment
il faut bouger son bassin (‘onduler du bassin’, vas-y, bouge ton corps, ondule
ton corps, laisse toi faire, ce n’est pas sale).
Palestiniens et israéliens débattent pour connaître leurs
prochaines conditions de logement dans leur colonies de vacances éducatives et
sportives (c’est très à la mode d’occuper les vacanciers culturellement et physiquement).
Le Monde alimente la controverse sur la vente des Autoroutes à
côté de Lance. Rappelons qu’Armstrong, pour aller vite, ne prenait pas ces
voies rapides.
L’Irak se constitutionne tandis que des robots-chiens remontent
aux sources de
la parole. Comme quoi, on sait bien s’occuper à travers le Monde.
Par contre, ayant porté le bachis (c’est le nom du chapeau à
pompon de matelot) dans la
Marine Nationale (oui Madame, il était un temps où les jeunes
filles et les plus vieilles me courraient après pour me tâter le pompon,
attirées qu’elles étaient par 1. le côté superstitieux porte-bonheur, 2. le
costume de matelot qui vogue sur les flots ohé ohé et 3. je le répète, mon gros
pompon), je me suis intéressé à l’article sur les vierges du Swaziland qui ont
jeté leurs pompons au feu (ce qui, convenons en était mal vu dans la Marine).
Mais l’histoire du pompon des vierges du Swaziland (petit
royaume d’Afrique) est tout autre.
Le port du pompon symbolisait alors le renoncement au sexe pour
les jeunes filles (y’a des couleurs différentes en fonction de l’âge) dans un
pays où une croyance veut que le SIDA peut être guéri grâce à des rapports
sexuels avec une vierge…
L’article parle de pompons servant d’appât.
Perplexe cela me laisse.
Mais je vous invite à lire l’ensemble du texte de Fabienne
Pompey (ça c’est marrant, Pompon, Pompey ? Non, bon tant pis) qui parle
aussi de l’intervention du roi et d’un bœuf.
Vous le voyez, l’actualité, c’est du chaud et du froid.
J’ai une pensée pour les français en deuil, me fiche carrément
du reste et m’interroge sur cette histoire de pompon.
D’ailleurs, comme tout ce qui vous intéresse, c’est le pompon,
je vais vous dire pourquoi les matelots portent cet attribut amusant et
tripotable sur le haut de leur crâne.
L’impératrice Eugénie qui visitait la rade de Brest en 1858 faisait
s’incliner les militaires sur son passage.
Jusqu’ici rien d’extraordinaire. Même la reine mère anglaise fait
encore secouer les couvre chefs en poil de foufoune de ses gardes au physique
de Playmobil.
Cependant, un marin, plus grand ou plus con qu’un autre s’explosa
le sommet de la tête sur le plafond d’une coursive, s’entaillant ainsi le cuir
chevelu.
Pour ceux qui n’ont jamais eu la chance de visiter un
sous-marin ou un bateau somme toute militaire, il faut préciser qu’il n’y a
rien de plus facile que de se foutre la gueule sur une barre de fer ou un tuyal
qui dépasse (on n’est pas à Fort Boyard, que diable ! C’est la Marine !).
C’est alors que l’impératrice, aussi gentille que Sissi et sûrement
aussi belle que Romy Schneider, tendit son mouchoir au matelot, en manque de coagulation
immédiate et salissant le parquet ciré en métal rouillant, pour
faire office de pansement.
Tout crado d’hémoglobine, le matelot porta le mouchoir offert
de bon cœur, comme un gâteau de Monsieur Preskovic, en haut du crâne.
C’est ainsi qu’en hommage symbolique à ce mouchoir rougi, le
pompon rouge du matelot fut crée.
Il est d’ailleurs sensé protéger le marin de choc à la tête en
faisant amortisseur.
Sur ce, je vous souhaite une bonne journée.