Les filles, c'est comme ça (et pis aussi autrement quelquefois)
Les filles, c’est comme ça.
Dans le légume, elles ont récupéré la fleur et nous, le chou.
Les filles, ça commence comme ça.
Et puis ensuite, à force de faire le ménage et le repassage à
leurs places désignées sociologiquement, elles commencent à réfléchir.
Pourquoi pas ne commenceraient-elles pas à avoir un avis
pendant qu’on y est ?
Les filles, ça parle des fleurs.
Parce que les bonbons, ça colle aux dents.
Alors du coup, les filles, quand elles regardent un film qui se
termine mal, elles n’aiment pas.
« Tu vois, je te l’avais dit. J’en étais sûre. Ça se
sentait que ça se terminerait mal ».
Tout en me donnant de fortes tapes sur l’épaule de mon être
avachi entre elle et ce qui restait de coussins, voilà ce qu’elle attendait de
me dire, frémissante, au sortir au générique.
« J’aime pas les films comme ça. C’est pas juste. »
Ajouta t’elle pendant que je redressais et que j’évitais le
chien à mes pieds qui dormait sans ce rendre compte de la tragédie (con de
chien qui se couche toujours sur mes sandales).
Il est vrai que quelques minutes auparavant, Jude Law avait succombé sous la balle (pfff une seule balle, quel touriste) d’un méchant milicien de l’ordre qui faisait la loi pendant la guerre de Sécession.
Certes, il était amoureux de Nicole depuis 2h20 et avait eu le
temps de résister à la guerre, de ne pas sauter sur les bombes, de traverser de
pays en tant que déserteur. Tout ça grâce à son amour (enfin, il ne l’avait
embrassée qu’une seule fois 5 minutes avant de partir et son Amour me parait un
peu exagéré dans le sens où 1. il ne l’avait même pas chevauchée et donc ne connaissait
pas la marchandise (bon, ok, c’est Nicole) et 2. Il a résisté à
la reine Amidala
(d’un autre côté, ce n’est que Jude Law)).
Bref, le film est un suspens insoutenable car leurs vies
tailladées en ces périodes troubles américaines ne tiennent que par cet
attachement inconscient à l’éventuel retour.
(Sinon, vous pouvez regarder le film hein !)
Donc, Jude, y meurt. Paf.
Mais l’histoire est jolie puisque Nicole tombe enceinte suite à
leur seule nuit commune qui aura fait craquer la capote en laine.
Et ça se termine dans un grand banquet, comme chez Astérix, où
toutes leurs pensées vont vers le disparu sans qui rien de tout cela ne serait
arrivé.
Et ça ne se termine pas assez bien pour ma dame.
Je lui dis que dans Titanic, ça se termine mal aussi.
Elle rétorque que ce n’est pas pareil parce que dans Titanic,
ils ne se sont pas couru après pendant tout le film.
Mouais.
J’essaye en vin
en vain de lui expliquer que ces Amours perdus étaient plus beaux encore.
Sans conviction.
Donc, ma femme va se coucher avant la fin de films plus crûment
réalistes comme Closer (le premier
qui dit qu’il y avait aussi Nathalie Portman se prend une tarte. Oui, chérie,
toi aussi).
Elle fait de même pour de belles fables telles que Eternal
Sunshine Of The Spotless Mind.
Je crois que ma femme a
une vision réduite des films d’Amour transcendantaux.
Les filles, c’est comme ça.
Elles vivent de gaîtés avec les fleurs.
Elles n’aiment pas les histoires qui se terminent mal.