Evénementiel
Statistiquement, La Poste perd / détruit / vole
1 % de ses colis.
Jamais appartenir aux minorités, c’est bien connu non ?
Le truc, c’est de ne pas faire partie du 1% de pertes et
fracas. Comme à l’armée, 5 ou 6 % de pertes autorisées pour le Service National
(je n’ai jamais su s’il s’agissait d’une légende).
Vous allez me dire, 1% sur les tonnes d’envois, c’est
un pouième négligeable.
Donc, mon colis était bloqué depuis le 2 novembre dans le
Vaucluse. C’est sûrement joli le Vaucluse, dans l’ensemble, je ne connais pas
le Vaucluse. Mais entre le Vaucluse et l’Oise, il y a un gouffre.
Bien que je ne conteste pas que la qualité de vie soit peut-être
meilleure dans le Vaucluse, j’ai le sentiment que mon colis serait mieux en
Picardie, car c’est l’adresse qui importe et non le guide du routard.
Donc, dans le cas évident d’un colis attendu en urgence (car le
colis en retard est toujours celui qu’on attend le plus, théorème n°24 de l’axiome
de l’emmerdement maximum), je m’apprêtais à faire les kilomètres qui me
séparaient du magasin le plus proche pour remplacer le principe de fainéantise
de la commande on-line.
Je refuserai le colis le jour où il daignerait enfin arriver. S’il
arrive.
Alors que les enfants étaient fin harnachés, que les manteaux
et capuches étaient en position efficace, que les chaussures étaient liées, que
le chien trépignait d’une sortie effectuée sans lui, deux minutes à peine me
séparaient du départ lorsque la sonnette tinta.
La Poste, tel Zorro sur son beau
destrier jaune d’œuf, me livra ce colis.
L’absurdité de mon impatience était palpable.
Je dis alors que la vie peut être trépidante quelquefois.