Rongeur & argent
9h00,
c’est un peu tôt pour sortir en caleçon alors que la température matinale de
novembre accepte enfin de respecter ses moyennes saisonnières.
Mais
la sonnette, c’est la sonnette.
Le
monsieur n’avait pas l’air menaçant derrière le portail en bois.
Il
était petit, franchement vieux, tout du moins de cet air buriné qui me
fait dire qu’il n’avait, en fait, pas d’âge. Je voyais à sa barbe installée sur
ses rides et à son apparence bourrue d’un chasseur n’ayant pas eue sa rasade avinée
de la nuit qu’il n’était cependant pas là pour plaisanter.
Il
me tendit un tract jaune quelconque alors que je sentais mes poils de jambes
réagir à la brise fraîche qui égayait les feuilles aux jolies couleurs
mordorées automnales dans la forêt.
Il
me dit une phrase que je traduisis rapidement malgré mon petit déjeuner
inachevé.
Cela
ressemblait à « groumpf vous faire ramoner ? »
9h00,
c’est un peu tôt pour se faire ramoner.
Je
répondis rapidement que je n’avais pas envie de me faire ramoner, que ce n’était
pas nécessaire.
L’œil
vitreux, il insista en m’affirmant que le ramonage n’avait pas été effectuée
depuis 15 ans.
Je
lui dis que ce n’était pas possible.
Je
me surpris à réfléchir à la situation.
Afin
d’éviter d’approfondir la situation comme il me le proposait, je me montrais
vindicatif quant à lui assurer que nous n’étions là que depuis un an.
«-
Ah donc, vous n’êtes pas la dame d’avant ? »
- …
Euh, non. »
J’en
conclus en le saluant que les anciens propriétaires avaient des mœurs étranges.
Par
contre, cela m’a fait penser qu’il faudra bientôt allumer un feu dans la cheminée.
Juste pour le plaisir…, je vais en parler à ma femme.
PS: le titre, c'est pour le rat monnaie.
Eh oh, c'est dimanche.