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Le Bar Nabé
17 décembre 2005

Réveillons nous

Il y a un temps où j’aurai été ravi d’être invité. Message reçu, je l’ai appelé de suite, je lui ai expliqué. Non, ce n’est pas le bon moment pour s’étendre en explications. Je n’aurai pas pu me taire, ils auraient fait de même. Nous nous serions regardés en chien de faïence, notre ancienne amitié valait mieux que ça. Avec lui, c’est simple de justifier.
On ne tourne pas une page devant une coupe de champagne. Enfin si, nous pourrions, nous pourrions faire semblant, se dire des choses gentilles pleines de regrets, compréhensives entourées de promesses que nous serions incapables de tenir.
Nous pourrions rigoler comme avant. C’est justement cela le problème, nous rigolons désormais comme avant. Nous ne rigolons pas ensemble aujourd’hui.
Et si, comme le dernier dialogue, cela se transforme en leçon de morale et de savoir vivre, je sais que je ne pourrai pas ne pas m’énerver. J’ai passé cet âge là et je m’en porte sans m’emporter.

Ce qui me rassure, c’est Eric. Il ne se pose pas ces questions où tout du moins reste discret, il reste à cette distance nécessaire comme il aura toujours su le faire en ménageant ses envies et celles des autres. Lorsque je suis l’autre, je suis critique mais il a fait des choix. Il avait raison bien avant moi. J’ai fait de même.
Comme on le lui a reproché il y a quinze ans sans trop qu’il s’en soucie, c’est à mon tour. Peu importe. Cela pique mon orgueil mais je ne suis pas sûr de l’utilité de la confrontation.

Alors je serai toujours celui qui ne veut pas les rencontrer. Ce sera mon humble faute et cela fera un sujet de discussion pendant le foie gras.
Je suis sans doute idiot. Ils me disent de venir quand je veux, juste un coup de fil pour savoir s’ils sont là. Ils ne comprennent pas mon argumentation. Les enfants, notre réactivité, le choix sur le fil.
Ils fonctionnent toujours comme à nos 18 ans où nous passions notre temps libre chez les uns et les autres. Je dis, fixez un jour, un soir, peu importe, nous serons là. Ça ne peut être plus clair.
Mais aucune date n’est fixée depuis plus de trois ans.

Je ne sais même pas pourquoi je devrais me justifier d’ailleurs. Toutes les excuses sont bonnes mais nous ne parlons plus la même langue. Ils ont la force du nombre. Ils peuvent philosopher, se monter le bourrichon sur le fait que j’ai changé.

Eric m’invitait pour le réveillon. Il y a les autres. Il comprend et ne s’en offusque pas directement. Ce comité réduit, j’aurais sauté de joie avant, je préférais cela à de grandes fêtes sans dialogue. Je reverrai Eric à une autre occasion. Juste une semaine plus tard.

Sujet redondant qui, quoi que je dise, me bouffe quand même un petit peu.
Une impression d’être attaqué sans pouvoir de défense. Si ça continue je vais devenir sage.

Réveillon. Nous. Avec un point entre les deux mots.

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Commentaires
R
Pourquoi changer, juste pour plaire aux autres, voyons<br /> <br /> Amicalement Richard<br /> http://survenant.canalblog.com/
A
J'ai l'impression de lire en stéréo ces jours-ci...!<br /> <br /> De toute façon, en matière d'amitiés anciennes, il n'y a pas de bon choix, il n'y a que celui que tu fais, que vous faites, celui qui fera le moins de mal ou qui correspondra le plus à vos valeurs.<br /> <br /> Oui tu as sans doute changé. Eux aussi. C'est d'ailleurs à ça qu'on reconnait les histoires qui durent, tous les genres d'histoires : au fait qu'on change dans des directions qui restent compatibles.<br /> <br /> Alors parfois on garde des bulles d'antan un peu d'acidité, parfois pas, ce qui compte c'est aujourd'hui, comment on se sent dans ses baskets, non ?<br /> <br /> Des bises quoi qu'il en soit.
V
Allez vieux grigou, à la tienne !!! On a tous changé ! Nos vieux potes ressemblent à des albums photos ! <br /> <br /> A la tienne. Moi je fais rien le 31, comme ça je suis sûr de pas me faire chier pour rien !
A
Avancer la bande... La bande a avancé. En ordre dispersé, s'observant toujours du coin de l'oeil, mais devant désormais tourner la tête ou se fendre d'un coup de fil, ou d'une invitation informelle pour ça (je suis comme toi, j'ai horreur des invitations informelles, et d'abord parce que ce ne sont pas des invitations). Les plaisanteries qu'on s'échangeait sont devenues moqueries (ou ont été vécues comme telles) ou coups bas, ou jalousies, ou indifférences... Nature humaine ?
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