Le Noël de Toga
Toga a disparu.
Toga habitait sur l’île de Wight, en Angleterre. Toga a trois
mois et il risque de mourir dans les cinq jours sans ses parents.
Toga est triste car, en plus, il n’a pas été retenu lors du
tournage du film à succès « Glissade d’un empereur sur la banquise ».
Toga est un bébé manchot et c’est le premier de ce zoo là, né
en captivité (filmé en 3/8, 35mm avec Loana dans le bassin).
Toga est l’histoire triste de Noël pour PPDA. Cela lui a valut
plus de 5 minutes de pleurs sur le JT d’hier soir. Il y avait des interviews,
des appels à l’aide. J’en ai vu en faire trois fois moins pour un enfant (un
vrai avec deux bras complets). Toga sera le sujet pour TF1.
Pendant que les petits enfants tenteront de prendre en photo
(avec le cadeau de Noyel numérique 6 myons de pixels et un zoom optique 6x) les
boules du Père Noël, ils s’affaleront, mine défaite, sur le canapé devant l’horreur
de la situation de Toga.
Toga sera retrouvé, affaibli, mais vivant, Toga sera sauvé car
les contes de Noyel sont comme ça.
Toga aura sa peluche qui se vendra comme des petits pains à
Londres et sur le Net. Il y aura des échanges de cartes de manchots dans les
cours de maternelles à la
rentrée. Tout le monde voudra le remplaçant de Némo dans le cœur
des bambins. L’année prochaine, le premier mercredi des vacances de Noyel,
Disney sortira un dessin animé sur les aventures de Toga.
Tandis que je triais mes cacahuètes hier soir, l’histoire de Toga racontée avec tant de passion par Patrick (quand je suis ému, je ne dis plus PPDA, je dis Patrick, comme lorsque je sanglotais dans la fosse du zénith quand l’autre Patrick me susurrait ‘j’te ‘l’dis quand même, je t’aime’) me transporta dans la zone sombre de l’inquiétude.
Fi des viols, des meurtres, des guerres, des maladies, de l’anniversaire
du Tsunami, des batailles de clochers entre maires du 9-3, des problèmes
sociaux de l’usine de chaussettes, des vacances de Chirac au Maroc, de ma
recherche intensive d’idée pour la note du lendemain, de la toux de mon fils, de
la couche remplie de ma fille, de nos valises sous les yeux, du boulot que je
dois chercher l’année prochaine, de notre absence de menu pour la St Sylvestre, de l’eau
de l’aquarium qu’il faut rajouter, du bonzaï crevé qui continue de trôner sur
le buffet (il est mort mais il ne le fait pas), fi de tout cela, mon esprit se
fixa sur Toga. C'était essentiel dans le monde qui nous entoure.
Sauvez Toga, messieurs les ravisseurs, rendez Toga, ne gâchez
pas Noël à des millions d’enfants et d’adultes sensibles.
Ne soyez pas égoïstes, des gens commencent déjà à faire des
dons pour la campagne de recherche (véridique), laissez votre cœur parler.
Sur cette histoire dramatique de ce monde cruel, je vous
souhaite de bonnes fêtes de Noël (je ne suis pas sûr de poster demain).
Prenez soin de vous.
Bulletins d’alerte :
(entre autres, mais mobilisons nous, sinon, dès que le Paris-Dakar aura commencé, on ne parlera plus de Toga)